





Le Président du Kyaghanda Yira, en l’occurrence le Père Vincent Machozi, a.a., a fait une descente sur terrain en groupement Malio, notabilité de Kasesa-Ndondi, Village de Kakirakira-Mubunge, pour une mission de réconciliation entre la famille de Jean-Marie KIKOLONI et les habitants de Kakirakira-Mubunge.
Au centre du conflit, la construction de deux paillotes dans son champ pour accueillir les réunions du Kyaghanda Yira qu’il voulait implanter à Kakirakira-Mubunge. Le fait de construire les deux paillottes avant de recruter des membres et d’expliciter la mission du Kyaghanda Yira a donné lieu à toutes les suspicions.
Pour les habitants du village, les deux paillotes étaient des «Vuhima » ou lieux des sacrifices aux dieux. Comme conséquence, plusieurs habitants du village venaient de prendre leurs distances vis-à-vis de Mr Kikoloni et de son champ ! Mr Kikoloni expliquait en vain qu’il n’offrait aucun sacrifice dans ses deux paillotes, qu’il était authentiquement fidèle catholique et membre du Kyaghanda Yira, et qu’il avait construit ses deux paillotes pour les habitants du village qui entreraient dans l’Association Culturelle Kyaghanda Yira.
Pour obtenir gain de cause, Mr KIKOLONI avait demandé de l’aide au Kyaghanda de la Commune de Vulamba plus proche de son village. A son tour le Kyaghanda de la Commune de Vulamba a fait appel au Kyaghanda Kikulu de la communauté Yira pour voler au secours d’un membre bien intentionné mais mal compris par ses voisins. En effet, Mr Jean-Marie KIKOLONI a déjà participé à trois conférences internationales Yira, à savoir celle de Lubero en 2010, Oïcha en 2011 et Kyondo en 2013 !
C’est ainsi que le Père Vincent Machozi, a.a., Président du Kyaghanda Yira, accompagné de la Secrétaire Kavira Vumilia, et de membres du comité du Kyaghanda de la Commune de Vulamba ont fait une descente sur terrain à Kakirakira-Mubunge le mercredi 4 Décembre 2013. Le programme de la journée comprenait une visite du village de Kakirakira-Mubunge, une réunion avec les habitants du village avec comme thème la mission et les objectifs du Kyaghanda Yira, une messe de réconciliation célébrée dans une des paillotes, et le partage d’un repas fraternel offert par Mr KIKOLONI à tous ceux qui étaient présents à la rencontre.
La Sec Vumilia Kavira pose avec les habitants de Mubunge
Dans son exposé, le Père Machozi a développé les 4 aspects de la culture Yira que le Kyaghanda Yira sauvegarde, adapte, et transmet aux générations présentes et futures, à savoir, la langue (le Luyira), le respect du pouvoir coutumier, la gestion familiale de la terre, l’unité – solidarité Yira.
Comme on pouvait s’y attendre, l’exposé du Père Machozi était suivi d’un débat autour de la question de la gestion familiale de la terre. Selon plus intervenants, le cas d’un père polygame rend difficile le partage de la terre familiale entre les nombreux fils avec ceux de la première femme qui veulent souvent se taper la part du lion. D’autres intervenants ont souligné la légèreté des fils de la première femme qui sont privés à cause de leur légèreté des mœurs du droit de succession ou d’être responsable de la famille à la mort du papa. Un autre intervenant a quant à lui relever le problème du conflit entre le pouvoir coutumier et l’Etat dont les gestionnaires de la justice seraient en train d’offrir des terres à des usurpateurs moyennant des pots de vin, foulant ainsi aux pieds le rôle du pouvoir coutumier. La création des communes rurales est aussi perçue par plusieurs habitants comme la stratégie de l’Etat pour déposséder le pouvoir coutumier de ses droits sur la terre. Au cours du débat, il a été constaté que l’usurpation des terres est favorisée par l’absence d’écrits sur l’histoire de la famille et la répartition des terres familiales. Le projet en cours d’exécution au sein du Kyaghanda Yira d’écrire l’histoire de chaque groupement et chefferie du Buyira a été salué comme salutaire par les participants à la rencontre.
Une des paillote de Mubunge avant la rencontre et la messe
Au cours du débat, le Père Machozi a posé la question aux participants pour leur demander s’ils voulaient être partie prenante de cette mission du Kyaghanda Yira dont ils connaissaient maintenant les tenants et les aboutissants! Ils ont tous répondu par l’affirmative en demandant comment ils pouvaient avoir la carte internationale de membre du Kyaghanda Yira. De l’avis de tous, il n’y aurait eu aucune suspicion de deux paillotes de Mr KIKOLONI si une rencontre explicative de la mission du Kyaghanda Yira avait précédée la construction des Paillotes. Le Kyaghanda de la commune de Vulamba a reçu la mission de faire le suivi de la création du Kyaghanda à Kakirakira-Mubunge, Groupement Malio, Chefferie des Bashu, Territoire de Beni.
La réunion comme la messe de réconciliation ont eu lieu dans une des paillotes de Mr Kikoloni. Pour la plupart de membres du village, c’était la première fois d’entrer dans la paillote, d’y prendre la communion, et d’y partager un repas avec Mr Kikoloni lavé de toutes les suspicions d’apprenti devin ou sorcier.
Mr Jean-Marie Kikoloni dans son champ de Mubunge
L’expérience de Kakirakira-Mubunge comme celle de Mubana-Lac révèle combien les descentes sur terrain par les cadres ou dirigeants du Kyaghanda Yira sont nécessaires pour le recrutement au sein du Kyaghanda Yira et pour lever les équivoques de ceux qui voudraient lier le Kyaghanda Yira aux pratiques sacrificatoires ! Plusieurs demandes semblables à celle de Kakirakira-Mubunge sont sur la table du Président du Kyaghanda Yira, il s’agit des groupements Mwenye, Isale-Bulambo, Ngulo, Kagheri, Kantine-Mabalako, etc.
Mlle Kavira Vumilia, Secrétaire du Conseil Culturel du Kyaghanda Yira
Butembo
©Beni-Lubero Online





