




Pour éclairer la lanterne des beniluberois au sujet des fausses rumeurs sur le commandement des rebelles ougandais ADF/NALU et des Mai-Mai par le Lieutenant-colonel AKULEMA, et sur sa présence à VURONDO/BUTUHE, rumeurs persistantes diffusées sur les Antennes des radios locales émettant à Butembo et dans le Journal Les Coulisses de la ville de Beni, le Lieutenant-colonel AKULEMA a appelé la rédaction de Beni-Lubero Online pour fixer l’opinion! Après l’appel téléphonique nous avons voulu présenter sous forme d’interview le contenu de l’ entrevue téléphonique.
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Lieutenant-colonel AKULEMA : Bonjour Beni-Lubero Online
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Beni-Lubero Online (BLO) : Bonjour ! A qui avons-nous honneur ?
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Lt.C. AKULEMA : Je suis le Lt Colonel AKULEMA, ancien commandant bataillon de la Ville de Butembo.
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BLO : Qu’est-ce qui vous pousse à nous appeler aujourd’hui ?
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Lt. C. AKULEMA : Je vous appelle pour que vous publiez sur votre site ma réfutation des rumeurs qui circuleraient à Beni-Lubero disant que je suis le commandant d’une coalition armée des ADF-NALU et Mai-Mai et que je serais déjà arrivé dans l’ancienne base des Mai-Mai de Vurondo. Je voudrais réfuter ces mensonges qui risquent de salir mon nom et de mettre inutilement en danger ma communauté Nande.
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BLO : Pouvons-nous savoir d’où vous nous appeler ?
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Lt. C. AKULEMA : Je vous appelle à partir de la Zambie où je me trouve depuis 2007. Je suis étonné d’apprendre que certaines personnes disent m’avoir vu au Mont Ruwenzori, à Kasindi, à Vurondo, à la tête d’une rébellion.
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BLO : Ok ! Pour aider nos lecteurs qui peuvent ne pas vous connaître et qui n’ont pas appris les rumeurs vous concernant, pouvez-vous dire brièvement qui vous êtes ?
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Lt-C. AKULEMA : Je m’appelle AKULEMA, mon nom de naissance c’est KAKULE. Je suis né à Butembo où j’ai grandi. J’ai fait mes études secondaires, Option Commerciale à l’Institut Malio de Muchanga. Après j’ai exercé le métier de photographe dans ma paroisse de la Cathédrale. Quand j’avais réuni les moyens nécessaires, je me suis inscrit à l’UCG/Butembo en Sciences Politiques et Administratives. Après la première année Graduat que j’avais passé à la première session, j’ai rencontré les recruteurs de l’Armée du Peuple Congolais (APC) qui promettaient une formation militaire gratuite et une carrière militaire dans le Grand-Nord de la Province du Nord-Kivu et la Province Orientale. C’est ainsi que j’avais abandonné mes études de SPA pour l’entrainement militaire à Nyaleke/ Beni. Après je fus sélectionné pour la formation d’officier militaire OBC (Officers’ Basic Courses) à JINJA MILITARY TRAINING ACADEMY (OUGANDA). Après ma formation je suis rentré en RDC où j’avais été successivement nommé Commandant Bataillon d’ARU en Province Orientale, Beni au Nord-Kivu, Lubero au Nord-Kivu, avant d’atterrir dans ma ville natale de Butembo. En cette époque, le RCD-Goma essayait déjà d’occuper Beni-Lubero. Plusieurs fois j’ai dirigé le front de l’APC au Sud de Lubero pour repousser les militaires rwandais.
En juillet 2006, j’ai accepté d’aller au brassage à Rumangabo avec toutes mes troupes. A la fin du brassage au mois d’octobre 2006, j’étais revenu à Butembo où mes troupes avaient été remplacées par la deuxième brigade. Je n’avais plus de fonction. J’étais donc en dispo, c’est-à-dire en attente d’une nouvelle affectation. J’ai profité de ce temps de disponibilité pour visiter l’Etat-major Général des FARDC à Kinshasa où je suis resté jusqu’au 27 novembre 2006. Revenu à Butembo, j’ai senti que ma présence dérangeait mon remplaçant !
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BLO : Qui était votre remplaçant ?
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Lt. C. AKULEMA : C’était le Lieutenant Colonel Kasongo issu de ce qu’on appelait alors, la composante du gouvernement.
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BLO : Et après !
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Lt. C. AKULEMA : Au mois de janvier 2007, j’ai décidé d’aller passer quelques jours des vacances à LUBUMBASHI chez mes condisciples de classe pour me retirer de Butembo où je risquais d’être accuser faussement des bévues de mes remplaçants. Pendant tout ce temps, j’attendais toujours ma nouvelle affectation qui tardait à venir. Comme cette nouvelle affectation n’arrivait pas, j’ai décidé de traverser la frontière jusqu’à Zambie où je me trouve actuellement avec ma famille depuis février 2007.
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BLO : Voulez-vous confirmer que depuis Février 2007 jusqu’à maintenant, vous êtes en Zambie ?
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Lt. C. AKULEMA : Exact !
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BLO : Comment expliquez-vous alors les rumeurs selon lesquelles on vous voit souvent faire la navette entre Nairobi- Kampala et le Mont Ruwenzori pour alimenter la coalition ADF-NALU-MAI-MAI et que vous seriez déjà arrivé à Vurondo ?
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Lt.C. AKULEMA : HA HA HA HAH AH AH AH ! (rires) ! Comment est-ce possible pour un militaire en attente d’affectation, sans moyens pour nourrir sa famille ? Que ceux qui me voient sur le Mont Ruwenzori ou à Vurondo fournissent des preuves ou qu’ils m’arrêtent. S’il était vrai que je faisais la navette entre Nairobi-Kampala-le Mont Ruwenzori pourquoi l’Ouganda qui dit à tous ceux qui veulent le croire que les ADF-NALU sont ses ennemis ne m’a pas encore arrêté ? Et pourquoi les Fardc qui disent avoir anéantis les ADF-NALU du secteur Ruwenzori par les Opérations Ruwenzori m’ont-ils laissé en vie et voyager du Mont Ruwenzori jusqu’à mon maquis de Vurondo sans m’interpeller ? C’est ridicule tout ça !
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BLO : Comment expliquez-vous ce mensonge persistant à votre sujet ?
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Lt. C. AKULEMA : Je ne sais pas. Je reste un officier militaire congolais en attente d’affectation. Peut-être que le fait que je sois le seul officier de l’ex APC absent du pays, peut pousser certaines personnes mal intentionnées de salir mon nom en m’attribuant des mouvements rebelles sans tête ni queue ! Avant le lancement des Opérations Ruwenzori, j’avais appris que certains BI des renseignements disaient m’avoir vu à Kasindi, d’autres à Mutwanga, etc. Aujourd’hui si on raconte m’avoir vu à Vurondo, peut-être qu’on veut attaquer Vurondo aussi ? Vous devez savoir que la conquête de Beni-Lubero a nécessité l’anéantissement préalable des Mai-Mai d’abord, puis des militaires congolais d’origine, des politiciens, des jeunes ayant l’âge de combattre, etc. Pour le moment je suis le seul officier militaire de Beni-Lubero qui n’est pas sous le contrôle de l’hiérarchie militaire locale. Ce fait peut déranger ceux qui veulent anéantir Beni-Lubero militairement !
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BLO : Vous pensez donc qu’après Mwighalika, Mutwanga, et le secteur de Beni-Mbau, Vurondo peut-être la cible des Opérations Militaires comme celles qui ont provoqué des déplacements massifs des populations à Oïcha ?
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Lt. C. AKULEMA : C’est fort possible !
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BLO : Et pourquoi utiliserait-on votre nom pour attaquer Vurondo et dispercer sa population?
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Lt.C. AKULEMA : Je ne sais pas ! Mais en politique tout est possible. Comme la région de Beni-Lubero est très convoitée par les rwandais et les ougandais qui ont toujours voulu la contrôler militairement et sans succès, on peut utiliser mon nom pour justifier une opération militaire de grande envergure pour occuper ma région natale tout en sachant bien que je n’y suis pas. L’opération militaire serait ainsi un alibi pour réprimer les civils de ma région natale en leur faisant que croire que c’est un fils du coin qui en est la cause. J’ai lu sur le site de la radio okapi que l’alibi utilisé pour attaquer les civils du secteur Ruwenzori est qu’ils seraient des collabos des ADF-NALU. Comme cet alibi ne peut pas passer à Vurondo, ancien fief des Mai-Mai, on ne peut accuser que des Mai-Mai, des militaires comme moi ou alors les politiciens du coin. Cela s’appelle victimisation des victimes. Qui veut noyer son chien, l’accuse de rage !
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BLO : Si vous êtes en Zambie, comment expliquez vous les rumeurs répandues selon lesquelles des paysans de Vurondo qui vous connaissent bien à partir des opérations que vous y meniez dans le temps contre les Mai-Mai disent vous avoir vu dans la brousse de Vurondo ?
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Lt. C. AKULEMA : Tout cela c’est du mensonge pur et simple. Il faudra que ceux qui répandent ces folles rumeurs disent quel paysan m’a vu dans la brousse de Vurondo ? A quel journaliste de Butembo ou à quel officier de renseignement militaire ce paysan a rapporté la nouvelle de ma présence ? Si quelqu’un se donne la peine de remonter ces rumeurs jusqu’à leur source, il verra que c’est un mensonge inventé sans preuves dans un bureau de renseignement militaire. Déjà quand j’étais commandant Bataillon de Butembo, mon chef hiérarchique Tshibangu m’accusait de tout et de rien pour m’éjecter de Butembo que je protégeais contre le RCD-GOMA et le CNDP ! On m’avait déjà accusé de collaborer avec les ADF/NALU pour attaquer le sixième bataillon brassé commandé par un rwandais et qui venait de forcer son entrée à Butembo en provenance de Bunia. Après enquête, le Commandant Région Tango Fort avait trouvé que c’était un mensonge cousu du fil blanc. Il ordonna au sixième bataillon de retourner à Bunia.
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Une autre fois mon chef hiérarchique m’avait accusé de refuser le brassage, ce qui était faux car je suis allé au brassage avec toutes mes troupes. C’est après coup que je m’étais rendu compte que le brassage était une stratégie utilisée pour remplacer les militaires congolais de la région par ceux du RCD-GOMA ou du CNDP ! Quand nous étions arrivés au brassage à Rumangabo, les commandants rwandophones issus du RCD-GOMA ou du CNDP n’étaient pas désarmés en entrant au camp comme nous. En outre, on leur faisait monter directement de grade pour les soustraire à la discipline militaire du camp de brassage. Après le brassage, tous les postes de commandement étaient revenus aux rwandophones anciens du RCD-GOMA ou du CNDP. Selon les quelques informations à ma possession, mes camarades congolais qui ont finalement été affectés n’ont jamais retrouvé leurs postes d’avant le brassage. Partout où ils sont, ils sont seconds aux rwandophones s’ils ont la chance !
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BLO : Avez-vous gardé le contact avec l’hiérarchie militaire des Fardc ?
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Lt. C : Je n’ai aucun contact avec les Fardc. Je tire les bribes d’informations de votre site Beni-Lubero Online, de la radio okapi et de quelques journaux de Kinshasa qui ont des sites internet.
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BLO : Quel est votre message aux beniluberois qui ont appris des rumeurs vous concernant ?
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Lt.C. AKULEMA : A tous les beniluberois que j’ai défendus pendant ma carrière militaire, je voudrais rappeler que je suis toujours un homme de paix et que jamais je ne peux mettre leurs vies en danger en collaborant avec des malfaiteurs. J’étais parti au brassage parce que j’avais cru à la pacification du pays par une armée intégrée. Si vraiment d’après les nouvelles que j’aies, l’armée intégrée tue les congolais à Beni-Lubero c’est qu’il y a un sérieux problème dans l’armée mais aussi dans le pays. Une telle armée n’est pas celle dans laquelle j’avais servi et voudrais encore servir un jour. Si le problème persiste, il faut que les beniluberois soient prudents, qu’ils fassent attention aux mensonges et aux rumeurs pour vérifier l’information à la source, qu’ils résistent aux calomnies qui risquent de les opposer les uns aux autres pour permettre à l’ennemi d’arbitrer leurs différends et de régner sur eux, qu’ils demandent aux autorités locales telles les maires de ville, les bourgoumestres, les chefs des quartiers, les chefs coutumiers, d’organiser la sécurité de la population avec le concours de la population elle-même.
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BLO : Est-ce qu’on peut savoir quand est-ce que vous retournerez au pays ?
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Lt. C. AKULEMA : Je retournerais au pays quand j’aurais ma nouvelle affectation que j’attends depuis mon brassage.
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BLO : Lt. C. AKULEMA, merci ! Nous espérons que cet appel ne sera pas le dernier et que vous pourrez aider nos lecteurs à comprendre la réalité militaire de la région avant et après le brassage des armées.
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Lt. C. AKULEMA : C’est moi qui vous remercie pour avoir accepté mon appel.
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Entrevue exclusive réalisée au téléphone par la rédaction de Beni-Lubero Online le dimanche 25 juillet 2010 !



