





La nouvelle-surprise de la suspension du Maire de Beni Ghislain Mufunza Bayengo est l’événement majeur en Ville de Beni. Depuis que le Gouverneur du Nord-Kivu est revenu de la Conférence des Gouverneurs, il surprend tous les observateurs de la vie politique de Beni-Lubero au point que l’on se demande qu’est-ce qui a été décidé à Kisangani. En effet, il ne se passe un jour sans que le Gouverneur ne surprenne ses électeurs de Beni-Lubero par des révocations des cadres et agents de l’administration publique accusés de mégestion du bien commun. Le Gouverneur du Nord-Kivu semble mettre en application l’adage selon lequel la charité bien ordonnée commence par soi. En effet, la série des révocations qui, selon le gouverneur, a inauguré la fin de la recréation au Nord-Kivu, a commencé par les cadres et agents administratifs issus de sa propre famille politique, le RCD-K-ML. Si le Gouverneur n’a pas agit sous pression extérieure mais sur base des violations avérées de la Constitution congolaise, on ne peut que lui jeter des fleurs. Le souhait des Nord-Kivutiens est que la révocation des spoliateurs du bien commun qu’il a su bien commencée s’étende sans tarder à tous les coupables sur toute l’étendue de la Province du Nord-Kivu, dans tous les domaines de la vie administrative y compris l’armée, la police, la DGM, la police des frontières, etc., et sans distinction d’origine ethnique et d’appartenance politique.
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A Beni-Lubero, la première victime du balai de Julien Paluku fut Mr Juma Shauri, Contrôleur de l’Office des Douanes et Accises (OFIDA en sigle) à la frontière Kasindi-Ouganda, suspendu le 9 juillet 2009 pour falsification des documents et sous-estimation de la valeur des marchandises importées.
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Deux jours après, soit le 11 juillet 2009, dans son fief électoral de Butembo, le Gouverneur a révoqué Jean-Marie Katembo Nzanzu et Christian Mabundu, respectivement Inspecteur Chef de Pool de la Brigade Financière et Inspecteur Adjoint de la même Brigade, pour fraude et trafic d’influence.
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Hier Lundi 13 juillet 2009, c’était le tour inattendu du Maire de la Ville de Beni, l’Honorable GHISLAIN MUFUNZA BAYENGO pour usage de faux en écriture comptable et création d’une taxe illégale dénommée « securité de la ville ».
Les sources proches du gouvernorat du Nord-Kivu disent que les révocations ci-dessus ne sont pas les dernières car la série va continuer. On constate que les révocations se ressemblent en ceci que les révoqués ne sont pas mis à la disposition de la justice pour y répondre de leurs motifs d’accusation et pour éventuellement rendre au trésor public tous les biens mal acquis et l’argent détourné. Ceux qui connaissent le système de la corruption congolaise disent ne pas être surpris par les simples révocations, car, selon eux, aucun cadre ou agent administratif ne vole seul selon la formule bien connue : "Je mange, tu manges, nous mangeons ". Autrement dit, ceux qui ont le pouvoir de révoqué font parti du système maffieux, raison pour laquelle, ils se gardent de recourir à la justice qui aiderait à remonter le mal jusqu’à sa source et dans toutes ses ramifications. Ce manque de justice punitive et réparatrice fait que toutes les opérations mains propres ou de fin de recréation initiées au Congo n’obtiennent pas les résultats escomptés car elles s’arrêtent toujours en mi-chemin, attaquant seulement les maillons faibles de la chaine des bandits, tout en laissant libres les vrais commanditaires ou gourrous de la corruption. Très souvent, le clientélisme politique aidant, les révoquées sont remplacés par les candidats proches du plus fort au lieu et à la place des candidats capables et qui ont du mérite.
C’est ainsi qu’après les révocations susmentionnées, les beniluberois passent actuellement au peigne fin le profil des remplaçants pour savoir lequel de deux critères, clientélisme politique et méritocratie, a présidé à la série des révocations de Beni-Lubero.
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Pour ceux qui sont suspicieux de l’ex-milice du CNDP accusée de profiter de l’accord d’Ihussi/Goma et de l’aide militaire et diplomatique des puissances anglo-saxonnes pour poursuivre autrement sa guerre d’occupation de toute la province du Nord-Kivu, les heureux promis du Gouverneur Julien Paluku passent actuellement au crible du "critère sociologique" (pour ne pas dire « critère ethnique ») introduit dernièrement dans le vocabulaire politique congolais par l’ex-milice du CNDP. A quelle ethnie ou parti politique appartiennent les remplaçants des spoliateurs du bien commun ?
Pour les partisans du Congo Un et indivisible qui sont la majorité des beniluberois, le Gouverneur Julien Paluku doit étendre son balayage en Territoire de Rutshuru par exemple, où les agents et cadres administratifs issus de l’ex-milice du CNDP s’accrochent à leurs postes du temps de la rébellion, violant ainsi l’esprit et la lettre des accords d’Ihussi.
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Pour les partisans du Congo Un et Indivisible, la loi doit être la même pour tous au Nord-Kivu. Personne ne doit être au-dessus de la loi. Ainsi par exemple, les commandants et troupes de l’Armée et de la Police Nationale Congolaises affectés au Nord-Kivu et accusés de graves violations des droits humains par la population civile doivent subir la force de la loi congolaise. Si le balai du gouverneur Julien Paluku épargne ces malfrats qui sèment mort et désolation à travers la Province du Nord-Kivu, son action sera étiquetée de faible et de clientéliste. Pour convaincre, le Gouverneur Julien Paluku doit balayer la Province du Nord-Kivu de tous ceux qui y sèment l’insécurité sous toutes ses formes, à savoir, politique, financière, humaine, alimentaire, etc. Bon travail Monsieur le Gouverneur… Ne limite pas ton action à Beni-Lubero!
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Cet article a connu la contribution de Tembos Yotama (Butembo) et Justin Matete (Beni)
Beni-Lubero Online





