





Le retour spontané des combattants Mai-mai dans la ville de Butembo et sa périphérie est un phénomène qui bouleverse ces jours toutes les opinions. Il s’en dégage un grand défi sur le plan sécuritaire, quand on constate que la déstabilisation de la vie qui en émane et qui prend lentement l’allure des événements qui tourmentent le territoire voisin de Beni.
Les affrontements qui ont éclaté entre les Mai-mai et les FARDC tôt dans la matinée du 30 novembre 2016, au Mont Carmel situé dans un quartier de l’est de la ville de Butembo, laissent les esprits dans la perplexité. Il y a en effet, quelques semaines depuis que tous les combattants miliciens Mai-mai s’étaient retirés non seulement de ce site (qui leur semble magique) mais encore de tous les coins de la ville de Butembo, pour se retrancher vers Vurondo, un fief quasiment historique des Mai-mai de cette zone.
La semaine dernière, l’armée gouvernementale a décidé d’organiser la traque de Mai-mai rétractés à Vurondo. Cependant, au lieu de contenir et de maîtriser les activités desdits miliciens, cette opération de traque a plutôt donné lieu à leur expansion rapide dans la zone visée, jusqu’à installer leur présence à Butuhe ainsi que dans une dizaine d’autres villages. Cette traque n’a obtenu aucun résultat escompté. Au contraire, ce sont des paysans innocents qui en pâtissent.
Voici que quelques jours plus tard, les mêmes Mai-mai reviennent miraculeusement se retrouver dans leur site précédent du Mont Carmel, en ville de Butembo, sans que personne ne sache comment ils y sont parvenus après l’avoir abandonné au profit des FARDC depuis quelque temps.
La communauté Nande, qui n’a jamais encouragé ni soutenu l’initiative de la réorganisation d’une milice locale, dénonce avec véhémence un plan, une fois de plus, savamment monté par les commanditaire du génocide contre les Yira pour pulvériser la ville de Butembo qui identifiée en la capitale économique de la partie est du pays. Car, le mode opératoire de ces Mai-mai dévoile clairement leur instrumentalisation par le pouvoir en place: Ils intervienne pour créer de désordre quelque part, pour donner aux forces publiques utilisées au service des bourreaux du peuple de prétexte de commettre des exactions et même des tueries contre des civils innocents, en prétendant opérer le ratissage des inciviques. Voilà comment les autorités sont portées à justifier les détonnations des armes lourdes du 30 novembre 2016 au Mont carmel, dans la ville de Butembo. Et, pourtant elles ne parviennent pas à expliquer comment et quand les Mai-mai ont pu récupérer le contrôle de cette montagne, après l’avoir évacué depuis quelques semaines.
Le journal du paysan
Butembo
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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