





Le 27 et le 28 mai 2016, s’est tenue à Kinshasa une réunion d’évaluation des Déclarations de Nairobi entre le M23 et le gouvernement congolais, en présence des partenaires promoteurs de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. L’ONU, l’Union Africaine, la SADC, la MONUSCO et la CIRGL se sont réjouies de cette assise, estimant qu’il s’agit d’un pas important dans la concrétisation des accords ayant été signés entre les deux parties. Cependant, la communauté internationale ainsi représentée n’a pu réaliser le piège, le piège fatal que le gouvernement congolais lui a tendu a travers les présentes démarches.
En effet, pourquoi subitement resurgit le dossier « M23 » longtemps tenu en veilleuse dans une période où les intérêts et les préoccupations majeures devraient se retrouver ailleurs ? Car, les massacres de Beni seraient pour le moment la plus grande urgence parmi toutes les affaires publiques du pays. Bien plus, il n’est un secret pour personne de constater que les efforts à conclure le dossier du M23 n’a engagé qu’une partie de ce mouvement ex-rebelle, vu que l’aile de Runiga au Rwanda est toujours maintenue comme une bombe en retardement.
A ce niveau, il est important de dénoncer déjà le jeu rusé du gouvernement de Kinshasa qui continue à manipuler l’affaire selon ses besoin politique et diplomatique. En effet, des sources très dignes de foi ont signalé la manière dont le chef de l’état congolais a corrompu le M23/Aile Makenga-Bisimwa, afin de le gagner pour défendre sa cause dans le dossier qui lui casse la tête à Beni et en Ituri aux sujets des immigrants illicites dénoncés. Ceci constitue une urgence obligeant Monsieur Joseph Kabila à exiger à Makenga de faire diligence. Voici pourquoi la liste de la délégation du M23 ayant rencontré celle du gouvernement congolais à Kinshasa n’inclut que les proches du colonel Makenga. Et, déjà le remous de la part des ex-M23 vivant au Rwanda se fait entendre, car ils ne se sentent pas impliqués dans ces démarches.
Découvrez donc que le souci du gouvernement congolais, c’est d’amener Makenga et ses hommes à se porter garants des immigrants Hutu qui affluent au sud de l’Ituri et a Beni, en les présentant aux opinions comme étant des refugiés rwandophones congolais devant être rapatriés du Rwanda. Or, tout le congolais connait avec précision que les refugiés que la R.D. Congo attend accueillir en retour sont exclusivement des Banyamulenge (des sujets Tutsi), que le régime de Kagame préfère plutôt maintenir en otage pour ses manipulations diplomatiques dans la sous-région. Aucun de ces Banyamulenge n’a été autorisé à revenir. D’ailleurs, ils ne sont pas plus nombreux que 1000 familles au Rwanda. Le président rwandais leur substitue une multitude de ses propres refugiés Hutu de 1994 en Tanzanie, que le régime de l’ancien président Kikwete avaient refoulés. A priori Kagame explique cette invasion par le fait qu’il n’y a plus assez d’espace dans son pays pour les contenir. Mais en réalité, par eux, il trouve en eux une armée sûre pour appuyer le règne impérialiste de Joseph Kabila, qui est actuellement la porte précieuse de la maintenance du pouvoir rwandais sur la R.D. Congo.
Le grand piège ici, c’est que Kabila convoque les opinions, les communautés congolaise et internationale, pour légitimer la présence des Rwandais actuellement installées de manière illicite à Boga, Tchabi et à Beni. C’est un grand mensonge voulant faire croire que ces immigrants Hutu sont les refugiés dont le CNDP et le M23 réclamaient le rapatriement et la réinstallation au Congo. Le député Lusenge a à ce sujet dit juste dans l’émission matinale de ce mardi 31 mai lorsqu’il déclare que ceux qui viennent occuper les terres au Kivu et en Ituri sont des rwandais venus du Rwanda :
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016).
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