





Pourquoi le recensement, un service ordinaire de toute administration étatique fait-il couler beaucoup d’encre et de salive dans le microcosme politique congolais? Pourquoi un gouvernement congolais qui a dans son administration des bureaux d’état civil pour l’enregistrement des naissances, des mariages, et des décės veut-il se passer des données existantes pour opter pour un recensement trės coûteux? Pourquoi le gouvernement congolais crée-t-il plusieurs services parallèles (ONIP, BCR, STATISTIQUES, CENI, Ministère du Plan, etc.) pour remplir une même mission?
Sans aucun doute, comme d’habitude en RDC, il y a une bataille qui ne dit pas son nom pour déterminer quelle institution, quel homme fort du régime connaissant la fameuse loi non écrite du « sehemu yangu » gagnera le marché du recensement des citoyens congolais 28 ans après celui organisé par Mobutu.
Mais dans cet article, nous voulons nous atteler à une autre cause que nous pensons plus fondamentale pour expliquer les tergiversations autour du recensement des citoyens congolais depuis l’arrivée de Joseph Kabila au pouvoir.
Selon toute évidence, le recensement des citoyens congolais est étroitement lié à la guerre d’agression et d’occupation dont la RDC est victime depuis 1996. Après l’occupation des postes politiques, militaires et administratives par des transplantés rwandais, la RDC est en passe de vivre une occupation effective de son territoire à la base.
Ces transplantés en majorité Hutu arrivent depuis trois ans du Rwanda par l’île d’Idjwi avant de s’installer à Kalehe au Sud-Kivu et au Masisi. C’est ainsi que, par exemple, toutes les feuilles de route accompagnant les camions-Fuso dans lesquels voyagent ces transplantés rwandais vers Beni-Lubero au Nord-Kivu et Boga en Province Orientale sont signés par des autorités locales de Kalehe ou de Masisi.
Depuis un an, certains députés de l’Ituri partisans de cette transplantation et de la division du pays en provincettes ont fait une course en avant pour demander, en titre d’exemple, que la localité de BOGA en Ituri, une localité qui a déjà accueillie selon des sources locales plus de 30 000 transplantés rwandais, ont déjà demandé l’érection de Boga en territoire et en plusieurs secteurs. Si le gouvernement accède à leur demande, le nouveau territoire de Boga serait peuplé en une écrasante majorité par des transplantés rwandais. Aussi, par ricochet, les circonscriptions électorales de Boga fourniraient à coup sûr des élus transplantés à tous les postes de l’exécutif, du législatif, et de la judiciaire en R.D. Congo. En d’autres termes, l’incorporation des transplantés rwandais dans les data démographiques de la R.D.Congo vise une représentation des transplantés à tous les niveaux de l’administration congolais, surtout la base qui leur manque gravement aujourd’hui. Le retard dans l’organisation des élections locales attendait le jour où un transplanté rwandais serait constitutionnellement congolais. A cause de cela, d’aucuns appellent les transplantés rwandais « leurs frères constitutionnels ».
Les territoires à forte densité démographique et où il n’y a pas d’espace pour accueillir ces « frères constitutionnels » en vue des élections locales prochaines, c’est le cas de Lubero et de Beni, certains coins des Territoire de Rutshuru au Nord-Kivu et de Mambasa en Province Orientale, la création de l’espace pouvant accueillir ces « frères constitutionnels» se fait par le fusil, l’arme blanche, c’est-à-dire, les massacres des populations locales. Les tenants de l’occupation territoriale congolaise voudraient changer par la force la donne démographique de la RDC, en commençant par le Kivu-Ituri. Les espaces abandonnés par les autochtones serviraient à greffer des couches des transplantés dans toute la territoriale du Kivu-Ituri. Une fois la mise en place terminée, les élections locales auront lieu avec des candidats transplantés. Au vu des moyens utilisés par les tenants de cette transplantation (Camions, billets verts, sécurité même dans les zones des massacres des congolais, protection par le gouvernement congolais, etc.), on peut affirmer que les candidats transplantés ne manqueront pas des moyens pour leur campagne électorale. Au cas d’une nouvelle fraude ou mascarade électorale comme en 2011, ils ne manqueront être parmi les bénéficiaires.
Selon les documents secrets issus des milieux planifiant cette transplantation, les transplantés rwandais viseraient une forte représentativité dans les provinces du Kivu et de l’Ituri pour qu’un jour ils soient en même d’organiser avec succès un referendum sur leur auto-détermination politique. L’ONU qui accompagnerait dans l’ombre ce plan funeste accéderait sans problème à cette demande d’autodétermination des transplantes rwandais au Kivu-Ituri. La fameuse République des Volcans serait portée sur les fons baptismaux pour mettre fin aux tergiversations sur la balkanisation de la R.D.Congo.
Un projet à long terme qui peut échouer si les congolais prennent leur destinée en mains pour écarter du pouvoir les tenants et les exécutants de cette transplantation en vue de la balkanisation de la R.D.Congo. Ainsi, les congolais devraient suivre avec attention la question du recensement en République Démocratique du Congo qui est un arbre cachant une grand fort, une continuation ou un aboutissement de la longue guerre d’agression et d’occupation de la R.D. Congo par les Rwandais.
Kakule Mathe
Butembo
©Beni-Lubero Online





