





Nous l’avons bien dit il y a deux jours : Quelque chose couve à Goma ! Le cas de Laurent Nkunda est un arbre qui cache la forêt. Un jour après le remplacement inexplicable et honteux du seul commandant patriote de souche congolaise, celui qui défendait le territoire national ainsi que sa population, voilà que la cité frontalière de Bunagana tombe entre les mains des Rwandais ce mardi matin, 5 décembre 2006. Nous disons rwandais car la distinction entre rwandophones congolais et rwandais du Rwanda n’a plus de sens que pour les linguistes et ethnologues. Dès lors que les rwandophones congolais ont fait alliance avec leurs frères du Rwanda, ils ont préféré leur rwandité à leur congolité. Que les rwandophones innocents nous excusent pour cette généralisation.
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Les mêmes pratiques utilisées pendant la transition continuent son bonhomme de chemin. Tout général congolais qui croit à la victoire militaire contre les rebelles rwandophones est appelé en consultation à Kinshasa pour ne plus jamais revenir. Rappelez-vous le cas de Prosper Nabyolwa, Mbudja Mabe, et avant-hier celui de Mayanga qui avaient empêché à Laurent Nkunda d’occuper Goma. Fait curieux, Mayanga est remplace par un ami de Nkundabatware! Allez-y comprendre quelque chose ! Joseph Kabila ainsi que Denis Kalume, respectivement Président de la République et Ministre de l’Intérieur ont dit haut qu’il n’y aurait pas de négociation avec le criminel Nkunda. Ce que les deux hommes n’ont pas dit c’est ce qu’ils allaient faire du cas Nkunda. Pas de negocitiation, Nkunda reste maitre du Nord-Kivu ! C’est l’interprétation du message du Président et de son ministre de l’Intérieur ! Le pouvoir actuel donne ainsi l’impression de ne pas être préoccupé outre-mesure avec le cas Nkunda et de la population qu’il tient quasiment en otage. Le cas NKunda demande une action à impact immédiat. Autrement on peut connaitre un accord semblable à celui de Lemera, de triste mémoire. Les plus pessimistes des kivutiens voient depuis les combats de Sake et à partir de l’attitude actuelle de la Monuc que le vieux plan de mettre le Kivu sous un mandat de la communauté internationale n’est pas encore tout a fait écarté. Un petit problème comme Nkunda pour un grand pays comme la R.D. Congo, c’est une honte pour ne pas dire ridicule. Et comme le ridicule ne tue pas, on trouve des gens pour dire haut et fort qu’on va mettre en marche la machine de la Sadec, le Comesa, les 11 pays de la Région des Grands Lacs pour arrêter un seul bandit. Les brigades intégrées du Kivu sont privées des moyens d’assurer la défense du pays. Incroyable mais vrai, voila que les mauvais garçons comme Smith peuvent maintenant caracoler au commandement des ces brigades qui redonneraient la fierté au congolais. Avec le départ de Mayanga, le commandant aimé de la population et la prise de Bunagana au lendemain de son départ, le pouvoir de Kinshasa a perdu de sa crédibilité au Nord-Kivu. Joseph Kabila qui a séjourné au Nord-Kivu pendant ce honteux remplacement doit dire aux congolais pourquoi Bunagana est tombé aujourd’hui. Anguille sous roche. Qui a dit que d’autres cités et villages ne vont pas tomber demain si rien n’est fait. Partout dans la province du Nord-Kivu l’insécurité bat son plein (Luofu, Kaina, Kirumba, Kasugho, Masisi, Tongo, etc.) mais aucun secours n’arrive de nulle part. Les yeux de tous sont tournés vers la prestation de serment du président Joseph, Apres les yeux et les oreilles des congolais seront suspendus sur la formation du gouvernement, la formation du sénat, et tutti quanti. Ce temps des fêtes et partage du pouvoir dans la capitale risque de distraire les congolais sur la crise profonde au Nord-Kivu ! Les mêmes causes conduisant aux mêmes effets, qui a dit que le pourrissement de la situation au Nord-Kivu n’est pas le début d’une nouvelle rébellion ?
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Les élus d’hier doivent éclairer la lanterne des congolais sur le cas de Laurent Nkunda, le remplacement de Mayanga, la prise de Bunagana, les pillages de Luofu et de Kaina, etc, bref sur la situation du Nord-Kivu en général. Sinon pour les Nord-Kivutiens, après les élections serait égal à avant les élections. Ce qui serait une injure au peuple et à la démocratie!
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Rigobert Kanduki
Rutshuru
Beni-Lubero Online





