





Selon des patriotes congolais de la RSA, le pétrole de Beni-Lubero était au centre des pourparlers du Président Joseph Kabila avec ses homologues Jacob ZUMA de la RSA et Kaguta Yoweri Museveni de l’Ouganda. Au cours d’une visite officieuse en Afrique du Sud du 23 au 25 janvier, le Président Joseph Kabila s’est entretenu pendant des longues heures avec ses homologues de la RSA et de l’Ouganda pour tenter de renouer des relations qui traversaient depuis un certain temps une zone de turbulence. Le rapprochement de Joseph Kabila avec un Paul Kagame du Rwanda dont les ambitions démesurées d’être le seul patron régional de Joseph Kabila, était à l’origine du refroidissement des relations avec Jacob Zuma et Yoweri Museveni.
Mais depuis que l’opposition congolaise a retrouvé ses marques de noblesse en alignant des opposants de taille, en s’accordant facilement sur sa représentation au bureau de la CENI et en harmonisant sans tiraillement ses violons dans la recherche du candidat unique lors des prochaines présidentielles, le Président Joseph Kabila a commencé à revoir à la baisse ses ambitions de victoire au premier tour.
Sachant que le jeu des élections ne se joue pas seulement dans les urnes mais aussi dans la diplomatie, et que, dans ce sens, l’assurance de l’appui tous azimuts du seul Rwanda n’est pas suffisante, le Président Joseph Kabila a décidé de renouer avec ses partenaires régionaux qui connaissent bien la politique congolaise pour l’avoir accompagnée pendant la transition. Ensuite, point n’est besoin de rappeler que la RSA et l’Ouganda étant deux plaques tournantes du capitalisme international néolibéral dans l’espace SADEC, et que l’Ouganda partage une frontière terrestre de plus de 1000 Km avec la RDC, l’appui de ces deux pays est indispensable à la stabilité de la RDC pendant une période électorale qui s’annonce houleuse.
Comme on dit souvent, la plus belle fille du monde n’offre que ce qu’elle a, et sachant que ce qui attire le monde entier au Congo c’est moins les beaux yeux des congolais que les ressources naturelles, le Président Joseph Kabila a rassuré ses homologues de la RSA et de l’Ouganda de la sincérité de sa démarche en ratifiant son offre de l’exploitation des blocs de pétrole de Beni-Lubero et l’Ituri, une offre qui était en souffrance depuis avril 2010.
Ainsi :
– Museveni et ses alliés internationaux peuvent poursuivre avec assurance l’exploitation déjà commencée dans le Lac Albert et Fort Portal ( Bundibujo),
– Le neveu du Président Sud-Africain exploitera un bloc du pétrole de Beni-Lubero,
– Le diamantaire DAN GETLER exploitera aussi un bloc entre Beni-Lubero et Rutshuru
– Jaynet et Zoe Kabila un bloc du graben de Beni-Lubero,
– Le rais Joseph Kabila lui-même un bloc du graben de Beni-Lubero.
Un de ces deux blocs de la famille présidentielle appartiendrait en réalité à Paul Kagame et à son clan.
Le village de Muramba (Graben de Beni-Lubero) incendié et vidé de sa population
Le pétrole du Graben de Beni-Lubero servira ainsi de gage à la victoire escomptée de Joseph Kabila au premier tour. Comme dans tous les pays pétroliers du monde, le pétrole au lieu d’être un atout de progrès social devient souvent une malédiction pour les populations civiles. L’attribution des blocs du pétrole de Beni-Lubero à des individus et à des clans, excluant ainsi le contrôle de l’assemblée nationale et la possibilité d’une entreprise étatique génératrices des recettes pour le trésor public, n’augure donc pas des lendemains meilleurs pour Beni-Lubero. Il s’agit en effet d’un bradage de l’or noir de Beni-Lubero.
Le bradage en perspective de l’or noir de Beni-Lubero peut expliquer les massacres injustifiés des populations de cette région jadis paisible. Il en est de même des incendies des villages du graben qui provoquent un déplacement massif des populations du Graben vers les montagnes pour préparer le terrain aux grands travaux d’exploration du pétrole qui ont déjà commencé vers Vitshumbi et qui devraient commencer incessamment ailleurs en dépit de la protestation des écologistes qui déplorent la dégradation de l’écosystème qui s’en suivra.
Les attaques des populations de la chaîne de montagnes surplombant le graben ont comme but de provoquer un autre déplacement des populations montagnardes de Beni-Lubero vers le bassin de la forêt équatoriale pour laisser les plateaux aux retournés du Rwanda qui attendent de s’accaparer de l’emploi du secteur pétrolier et des fermes de hauts plateaux pour l’élevage de leurs vaches. Les attaques de KIPESE et des fermes des commerçants de MASEREKA, les caches d’armes dans les villages de Lubango, Kamandi, Hutwe, etc, participent de la même stratégie. Les déplacés chassés du Graben et qui s’installent maintenant dans les Hauts Plateaux du Territoire de Lubero ne seraient donc pas au bout de leurs peines.
La semliki serpente le Graben de Beni-Lubero
En Territoire de Beni, notamment à Kyavikere et Mwenda en groupement de BOLEMA dans le Parc des Virunga, la région entre les rivières Nzelube et Biangolo, on trouve aussi la présence de ceux qu’on appelle ADF-NALU. Ces derniers seraient en réalité des militaires d’une armée d’occupation. Les populations de la région s’étonnent en effet que les Fardc déployés dans tout le secteur Ruwenzori pour déloger ces ADF-NALU refusent de les attaquer quand on leur donne des informations sûres sur leurs cachettes. Au contraire, les Fardc de l’opération Ruwenzori s’adonnent au braconnage, au trafic de l’ivoire, aux braquages sur l’axe routier Beni-Kasindi, et aux tracasseries de toutes sortes à l’encontre des paisibles congolais qui se retrouvent être la seule cible des attaques de l’armée régulière, des rebelles étrangers, des bandits, etc.
Beni-Lubero, zone rurale la plus peuplée de la RDC se trouve ainsi dans la tourmente à la suite de richesses naturelles de son sol et sous-sol.
Les bénéficiaires de cette exploitation promettent quant à eux de créer de l’emploi par l’installation de l’industrie pétrolière. Mais à quoi sert un emploi qui paie bien dans un environnement pollué ?
Selon les indiscrétions des Députés de l’AMP signataires de la révision constitutionnelle, la construction et l’asphaltage des routes de Beni-Lubero aura un impact sur l’électorat pour le gagner en faveur de la candidature du Rais. Mais selon les observateurs, les routes qui seront reconstruites pendant la campagne électorale n’auront de but que celui de préparer les infrastructures requises pour l’industrie du pétrole et les sites d’accueil des retournés du Rwanda. Au lendemain d’une réélection de Joseph Kabila, les congolais découvriraient à leurs dépens ceux pour qui ces routes seront tracées et asphaltées. Les grands travaux de la campagne électorale ne devraient donc tromper personne. Pour éviter une déception comme au lendemain des élections de 2006, les beniluberois toutes tendances confondues, devraient se ressaisir et revenir au sein du Kyaghanda Kikulu, faire sans complaisance l’état des lieux de Beni-Lubero et formuler un cahier commun des charges à présenter au Président Joseph Kabila et à la communauté internationale pour que le droit et la justice s’appliquent pour sauver les vies des beniluberois et leur écosystème. Les démarches isolées et en huis clos avec le pouvoir de Kinshasa ne peuvent que desservir la cause commune de 4,2 millions de beniluberois.
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