





La pose de la première pierre de cette radio a été faite le 15 septembre dernier par Mwami Abdul Kalemire III, Chef de la collectivité-chefferie des Bashu. La Kasiksi (une bière des bananes) qui donne la joie aux vivants et aux ancêtres Nande est ce qu’on utilise traditionnellement en ce genre de circonstance pour apaiser d’abord les ancêtres et les vivants dont on attend la bénédiction pour la réussite du projet. Faire boire les ancêtres en premier lieu de cette Kasiksi est un rappel que la terre où le PNUD fait construire le bâtiment de la radio est avant tout une terre des ancêtres « wenye inchi » ou « Bakolo Mboka ». Sans cette libation ancestrale sur la première pierre de la fondation, le fonds du PNUD n’est pas assez suffisant pour ériger une maison solide et bénéfique pour la population! La Tradition Nande participe ainsi aux 5 chantiers !
Parmi les notabilités de la place et les invités de marque qui ont rehaussé de leur présence cette cérémonie historique, on peut citer :
– Mwami Abasi Patanguli, Chef coutumier du groupe Isale-Bulambo
– Mr Bende Buketsu Adrien, Ancien Bourgmestre de la Commune de Bulengera et délégué du Maire de Ville de Butembo,
– Mr Alexandre, Président local de développement en ville de Butembo,
– Mme Jeanne Vu Van, Chef de mission de l’ONG hollandaise LA BENEVOLENCIJA Humanitarian Tool Foundation pour la radio communautaire de Bulambo.
De G à D: Bende ( en cravate), Mwami Kalemire III, Mwami Abasi en chapeau d’animal, Mme VU VAN (la seule muzungu de la photo).
Le site choisi pour le bâtiment de cette radio est une parcelle au-dessus du siège de l’ACOPLAI (une association locale de planteurs de café) qui se trouve sur la rue principale, à l’entrée du Centre Commercial de la cité de Bulambo, en venant de Butembo.
La radio communautaire de Bulambo couvrira un rayon de 50 km à vol d’oiseau. Ses travaux de construction dureront trois mois si l’on en croit Mme Jeanne VU VAN, chef de mission de l’ONG hollandaise «LA BENEVOLENCIJA Humanitarian Tool Foundation pour le Grand-Lacs » qui assurera l’exécution du projet.
Pendant deux jours, à savoir le 16 et le 17 septembre 2010, Mme Jeanne VU VAN a formé le comité d’administration de la radio communautaire qui assurera la gestion du projet et le suivi des travaux.
Le comité d’administration de la radio communautaire de Bulambo est composé de 7 membres :
– Mr Kambilo, Président
– Mr Musughusa, Vice-président,
– Maliangavo, secrétaire rapporteur,
– plus 2 filles et 2 garçons qui seront Vice-rapporteur, et conseillers
Le projet de la radio communautaire de Bulambo avait été initié par le COTELI (Conseil Technique d’encadrement des initiatives locales d’Isale) une ONG locale.
Le Ministre Provincial du Plan, Son Excellence Juma Balikwisha, est membre fondateur du COTELI. Il avait comme charge de trouver les financements du projet. La pose de la première pierre de la radio communautaire de Bulambo est un signe qu’il a tenu sa parole.
Rappelons que ce projet est le deuxième financé par le PNUD dans la cité de Bulambo qui selon les bruits de la décentralisation en cours deviendrait une ville ou commune rurale. En effet, le premier grand projet en ce lieu, à savoir le marché moderne de Bulambo, la caisse paysanne, le centre professionnel, était financé par le PNUD et exécuté par Oxfam Grande Bretagne et Canada.
« Munde »: Danse traditionnelle Nande
Les populations locales accueillent avec joie tous ces projets de développement. Mais comme ailleurs dans la région, l’investissement massif des organismes onusiens, Anglo-Saxons, européens et chinois s’effectue sur fond d’une grande insécurité des populations. Il n’y a pas longtemps que Bulambo était vidé de sa population à la suite d’une attaque attribuée aux rebelles ougandais ADF-NALU qui seraient venus de Mwighalika. Plusieurs habitants du coin avaient alors fui vers Bunyuka et Butembo, abandonnant tous leurs biens aux pillards qui s’étaient révélés être non des rebelles ougandais ADF-NALU mais des FARDC. D’où la question de savoir pourquoi il n’y a pas un seul organisme qui veuille aider la RDC à payer la solde des militaires pour que ces derniers cessent de piller les biens d’une population déjà appauvrie par 14 ans de guerre d’agression rwando-ougandaise ? Même la Starec dont la mission est la stabilisation et la reconstruction de la région continue de sillonner les groupements de Beni-Lubero pour installer des comités d’accueil des déplacés et des réfugiés non autrement identifiés sans faire allusion à la question de la securité des populations et de leurs biens, la solde des militaires, la justice, etc. La vraie stabilisation ne devrait-elle pas commencer par la sécurisation des citoyens et de leurs biens ? Est-il sage de réinstaller des retournés dans une région non encore sécurisée? Dans tous les cas, dans les groupements qui n’ont ni refugiés ni déplacés à l’extérieur (en effet après les attaques, les déplacés temporaires se réinstallent chez eux sans attendre le HCR et la Starec) les populations attendent plutôt de la Starec un dédommagement de leurs biens pillés et maisons incendiées par les assaillants. Attendons voir !
Juvénal Paluku
Butembo
©Beni-Lubero Online





