





Faisant suite à l’alerte d’hier soir sur l’incursion des égorgeurs à Beni, finalement un bilan exceptionnellement trop lourd est maintenant annoncé à l’issue du carnage fait en plein cœur de la ville de Beni. L’ennemi quitte désormais la brousse pour frapper en pleine ville, la ville de référence du territoire qui porte le même nom, c’est-à-dire BENI.
La pluie torrentielle de ce matin, qui intervient pour laver le sang innocent versé cette nuit à Beni n’aura pas certainement permis de faire un comptage exhaustif des morts, mais déjà une cinquantaine de victimes est signalée par les personnes en œuvre sur terrain. Parmi ces victimes se trouvent l’Ingénieur Jackson MAGHULU (dont la photo ci-contre), des taximen et plusieurs femmes. De nombreuses maisons ont été incendiées. Les habitants de neuf cellules ont dû évacuer leurs domiciles tel que cela a été observé à : cellule Bamusosoli, cellule Mbelu, cellule Kalongo, cellule Kaleveryo, cellule Kasanga, cellule Kikoto, cellule Mapendo, cellule Kasuku et cellule Kaliva Beu. Est-ce là ce que le chef de l’Etat appelle « paix » et sécurité ? Et, si l’ennemi peut se permettre à causer un tel dégât en pleine ville de Beni, qu’est-ce qui reste encore pouvant être épargné dans cette région ?
Voilà pourquoi, partout à Beni les mots qui résument mieux les pleures de la matin ce matin, c’est « Kabila se moque de nous »! Et qui dirait le contraire devant une telle tragédie au cynisme inimaginable qui intervient au moment où l’ombre du chef de l’Etat est encore présente sur le champ depuis sa dernière visite ?
Il y a lieu de comprendre que le Président s’est décidément résolu de fouler au pied la dernière chance lui offerte par une communauté dont l’électorat a été déterminant pour sa victoire aux échéance de 2006.
Et, à partir du moment où on remarque la manière dont il se donne la fierté de traverser aisément, à bord de sa jeep, nuitamment la zone route de Beni – Kasindi, pendant que les fils et filles du milieux s’y interdisent même en pleine journée, l’on comprend beaucoup sur le genre d’ascendance qu’il posséderait sur ces terroristes de nos frères et sœurs de Beni.
Les images ci-contre donnent une idée sur l’ampleur du carnage. Entretemps, une manifestation spontanée a chauffé le climat de la ville par une descente instantanée des populations dans la rue pour dénoncer le génocide en cours, tel que cet extrait vidéo le démontre.
Bientôt l’avenir nous jugera !
Baudouin KYAVAGHENDI
BENI.
©Beni-Lubero Online.





