





1. Le Rwanda ne constitue plus un problème pour le Congo, dixit Alexis Thambwe Mwamba. Essai de relecture des enjeux de la guerre d’agression ( Par J.P. Mbelu)
Est-ce vrai que le Rwanda ne constitue plus une menace pour le Congo comme l’a prétendu Alexis Thambwe Mwamba, Ministre des affaires étrangères de notre pays ? Avant de répondre à cette question, il y a une autre ; une préalable : « Pourquoi le Rwanda a-t-il constitué une menace pour le Congo ? » Sous prétexte de chasser les Hutu génocidaires, le Rwanda et l’Ouganda ont été intégrés dans le projet des U.S.A. et leurs alliés dans leur projet de renter en possession des matières premières stratégiques de la RD Congo. L’interview du colonel français Jacques Hogard réalisée par le journaliste Alain Chevalérias au mois de février 2009 est très claire sur ce point.
Le refus des U.S.A. de voir un pays quelconque intervenir pour arrêter « le génocide au Rwanda » était une option stratégique prise à dessein. Pour Jacques Hogard, « nous sommes là au cœur du problème qui est toujours d’actualité. En tant que pays, ni le Rwanda ni le Burundi n’intéressent personne : ce sont de petits pays agricoles, surpeuplés, dont le sous-sol, jusqu’à présent n’intéresse personne : ce sont de petits pays agricoles, surpeuplés, dont le sous-sol, jusqu’à présent, n’a pas révélé de ressources importantes. En revanche, ils sont proches des provinces congolaises du Shaba, l’ancien Katanga, et du Kivu, que les scientifiques s’accordent à qualifier de ‘scandale géologique ‘, tant ils recèlent de richesses minières. Récemment, l’intérêt pour le Kivu s’est vu encore croître avec la découverte d’uranium et de coltan, un métal rare très apprécié par les industriels pour ses qualités de résistance à la corrosion. » A la question de savoir si les richesses minières du Kivu sont exploitées par le Congo, Jacques Hogard répond : « Absolument pas. Reste à se demander qui s’intéresse à cet extraordinaire potentiel minier. Certes, il y a le petit Rwanda, avec à sa tête Kagame, l’élève de Museveni qui tend à dépasser son maître. Mais je vois derrière cet acteur de premier plan l’ombre des Etats-Unis, du Royaume-Uni et, je le crois aussi, d’Israël. Ces trois puissances, ai-je compris sur terrain, ont une vision très claire des possibilités de cette région et des enjeux de la guerre qui s’y déroule pour le contrôle des matières premières. »
Dans cette interview, Jacques Hogard fournit des preuves à l’appui de ce qu’il dit. D’ailleurs, pas plus tard que le 31 août 2009, dans son discours au sommet extraordinaire de l’Union Africaine à Tripoli, Alexis Thambwe Mwamba a mis de l’eau dans le vin de Jacques Hogard en dédouanant astucieusement Kigali et Kampala. A en croire le Ministre des Affaires Etrangères du Congo, la guerre à l’est de notre pays est alimentée par l’exploitation de ses matières premières par « les sociétés multinationales représentés par les courtiers basés à Goma et ailleurs (au Rwanda et en Ouganda ?). Selon les mêmes sources (du gouvernement), c’est le commerce des armes contre les minerais qui enrichit les personnes physiques et morales à l’Est de la RDC, alimente et prolonge le cycle de violence dans ce pays. » Et « parmi les sociétés multinationales, nos enquêtes reconnaissent notamment l’AMC et l’AFRIMEX toutes deux Britanniques ainsi que la TRADEMET de droit Belge. La société AMC opère à travers sa filiale THAISARCO basée à Bangkok, en Thaïlande. » Il ajoute à cette liste, les sociétés américaines, canadiennes et même australiennes. Alexis Thambwe Mwamba sait que « les représentants officiels de ces pays basés à Kinshasa peuvent se targuer de l’ignorance des faits consignés dans le rapport de nos enquêtes, cela s’appelle tout simplement de l’hypocrisie dans la mesure où ces représentants sont régulièrement à l’est du pays pour coopérer avec la MONUC dans le cadre de la politique d’accompagnement des efforts du gouvernement congolais pour sortir de la crise. C’est dire que ces représentants côtoient chaque jour ces sociétés multinationales et voient s’accomplir à longueur des journées les différentes transactions entre elles et les rebelles. » (Lire Discours de son Excellence Thambwe Mwamba, Ministre des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo au somment extraordinaire de l’Union Africaine, Tripoli, 31 août 2009. Nous soulignons)
Or, le plus grand soutien des rebelles à l’est du Congo, c’est le Rwanda, (l’ami des U.SA. et de la Grande-Bretagne). Cela lui a coûté la rupture de sa coopération bilatérale avec certains de ses partenaires extérieurs (Norvège, Pays-Bas, Suède, Canada, etc.) Il a recyclé certains de ces rebelles avant de les déverser dans l’armée congolaise. Celle-ci est plus qu’un Cheval de Troie.
Avoir toutes ces preuves et prétendre que le Rwanda ne constitue plus un problème pour le Congo est un leurre ou un témoignage de complicité. Et puis, sur ce point, les violons ne s’accordent pas entre Kinshasa et les populations de l’est de notre pays. Ces dernières estiment que le gouvernement Congolais est agonisant pendant que le peuple Congolais ne s’avoue pas vaincu par l’occupation frauduleuse de son pays par le Rwanda et ses collabos congolais. A l’est, nos populations notent que « le problème qui s’est ajouté à l’occupation de la RD Congo est la rupture entre le gouvernement et le peuple Congolais (…) L’origine de cette rupture consommée est le pacte secret conclu entre l’ennemi et le gouvernement congolais à l’insu du peuple congolais et de ses représentants. Les députés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu l’on dénoncé plus d’une fois par leurs mémos au gouvernement, des mémos qui sont restés lettres mortes. Depuis lors, le gouvernement congolais voit la victoire là où le peuple congolais voit l’échec. Là où il voit la fin de la guerre, le peuple congolais voit la poursuite de la guerre avec plus d’intensité qu’avant. » (Lire Milles raisons de se méfier de l’Africom en RDC sur le site de Benilubero) Donc, quand Alexis Thambwe Mwamba estime que le Rwanda ne constitue plus un problème pour le Congo et qu’il donne comme preuve de cette allégation « la normalisation des relations ponctuée par l’échange des Ambassadeurs », il ne nous dit pas si ce pays à renoncer à la sous-traitance. Si les représentants des pays dont les multinationales pillent les matières premières de notre pays poursuivent des transactions à longueur des journées avec leurs courtiers et les rebelles à l’est de notre pays comme l’avoue notre Ministre, le Rwanda demeure encore un problème pour le Congo. Kakule Mathe, l’auteur de l’article intitulé Milles raisons de se méfier de l’Africom en RDC semble avoir mieux perçu ce qui se passe chez nous qu’Alexis Thambwe Mwamba. Il partage le point de vue de Jacques Hogard sur l’avenir de notre pays et sur celui de la région des Grands Lacs. A cette question : « Beaucoup des gens croient que l’arrivée au pouvoir de Barack Obama va changer la politique américaine. Croyez-vous que cela va être le cas en Afrique, dans la région des Grands Lacs ? », Jacques Hogard répond : « Je crois que passer le temps de l’obamania, on découvrira qu’Obama est un Américain qui défend avant tout sans scrupules les intérêts américains, quelles que soient les qualités de l’individu lui-même. (…) Hillary Clinton, le nouveau Secrétaire d’Etat, reste l’épouse de Bill Clinton qui, Président, a soutenu activement Museveni (le maître de Kagame). Je ne pense pas que les choses vont s’arrêter mais, au contraire, qu’elles ne font que commencer. L’Administration Clinton est de retour ! » Qui a entendu Hillary Clinton faire la même déclaration que Paul Kagame lors de leur dernier séjour en RD Congo ne peut douter du retour de l’Administration Clinton dans les Grands Lacs. Oui. Sans une justice juste sur ce qu’il y a eu dans les Grands Lacs depuis plus d’une décennie, le Rwanda sera toujours un problème pour la RD Congo. Dieu merci ! Les Congolais, dans leur immense majorité, ont décidé de résister à cette guerre d’usure profitant aux oligarchies interraciales mondiales. Espérons que la misère matérielle des filles et filles de notre peuple n’entraînera pas, à terme, une grande misère symbolique et spirituelle dont cette guerre d’usure pourra faire le lit. Elle finit par vaincre les esprits faibles en les conviant à la mangeoire. Elle use le moral et enchaîne les esclaves volontaires.
J.-. P. Mbelu (Belgique)
2. Le Rwanda a engagé au front plus de 5.000 hommes de troupe en R.D. Congo
Le Rwanda a engagé au front plus de 5.000 hommes de troupe et un important lot de matériels militaires acheminé dans les territoires de Masisi et de Rutshuru par voie aérienne, lacustre et par route. Le Gouvernement rwandais fournit aussi les uniformes militaires aux rebelles du CNDP et entretient les camps d’entraînement sur son territoire où sont envoyés des jeunes recrues enrôlées par force.
Les éléments des milices de la « local defense » composée essentiellement des jeunes Hutu recrutés à coups de billets de banque par l’ancien Gouverneur RCD – GOMA, sieur Eugène SERUFULI, ont été reconditionné s dans ces camps situés dans l’actuelle province du Nord à KIDAHO et à NYAKIRAMA. C’est dans ces camps qu’ont été brassés aussi les éléments sortis des rangs des Banyamulenge du FRP du Major Michel RUKUNDA alias MAKANIKA, du Lieutenant Colonel venant BISOGO, de l’ancien Vice Gouverneur du Sud – Kivu, Sieur Thomas NZIRATIMANA, du Colonel MUTUPEKE et du Major NKIMBUYINKA. A ce groupe, il faut ajouter les rebelles du Colonel Jules MUTEBUSI et la clique à Eric RUHORIMBERE, BORA UZIMA KAMWANYA, MIRINDI, CIRIBANYA etc. A ce lot, s’ajoutent les 5.000 hommes non brassés, cédés à NKUNDABATWARE par les dirigeants du RCD –GOMA qui préparaient déjà la guerre du Kivu sur recommandation de Kigali.
L’on se souviendra du fait que c’est le tandem Azarias RUBERWA et Moïse NYARUGABO, deux extrémistes tutsi, qui a poussé NKUNDA à s’opposer à toute idée de se retrouver comme responsable d’une unité FARDC en dehors de GOMA. C’est ce groupe qui a instrumentalisé aussi tous les cadres tutsi ayant refusé de quitter GOMA comme Emmanuel KAMANZI. Il faut dire que RUBERWA n’a jamais mâché les mots quant à sa détermination à poursuivre la lutte armée au nom de l’hégémonie tutsi au Kivu. C’est une recommandation qui a été faite à tous les Tutsi présents au Congo qui sont obligés de défendre la survie du Rwanda et la consolidation du pouvoir FPR de Paul KAGAME. Occuper le Kivu est une question de vie ou de mort pour les fondateurs du RCD car le Premier réflexe de tout Tutsi est celui de s’assurer si tout a été fait pour éloigner le « péril hutu ». Et le Nord – Kivu étant habité à RUTSHURU, GOMA et Masisi par l’ennemi Hutu, il n’est pas question pour les Tutsi du RCD – GOMA, de croiser les bras avant de liquider la vermine et d’éliminer totalement les ennemis éternels hutu, accusés d’être en contacts permanents avec leurs frères Interahamwe, ex FAR et autres FDLR.
L’Organisation des élections en RDC en 2006 n’a pas été bien accueillie par KAGALI qui savait que ses marionnettes du RCD ne pouvaient espérer une victoire sortie des urnes. Tout a été fait avec la complicité de certains congolais (officier supérieurs et politiciens) nourris gracieusement par KIGALI, pour que les militaires, policiers et agents de renseignement au service du Rwanda dans le Kivu, ne soient pas déplacés. Tout a été mise en œuvre aussi pour que l’on ne puisse toucher aux intérêts de KIGALI au Kivu où des entreprises comme JAMBO SAFARI, BON MARCHE, GOMAIR, etc… devaient être protégées afin de continuer à rapporter des capitaux frais au Rwanda.
Des consignes étaient données pour soigner tous ceux qui pouvaient de par leurs fonctions au gouvernement, dans l’armée et la police, à l’ANR, à la DGM et dans toutes les institutions de la RDC, avoir de l’influence pour aider les envoyés du Rwanda à garder le monopole sur le contrôle de l’administration publique et surtout de l’économie du Kivu.
1. LA STRATEGIE POUR L’ANNEXION DU KIVU
Le Rwanda qui assure aujourd’hui sa reconstruction grâce au pillage des richesses du sol et du sous – sol du Kivu, a tout fait pour emballer la communauté internationale et la pousser à soutenir la présence de son armée au Kivu.
Les U.S.A. est la Grande Bretagne ont été amenés à se reprocher leur immobilisme lors du génocide de 1994. Ils ont été conditionnés grâce à un travail de lobbying parfaitement réalisé par l’Internationale Tutsi Power, à gober tout ce qui est débuté par les émissaires rwandais et à fermer les yeux devant toutes les bévues de l’Armée Patriotique Rwandaise en RDC.
Ces deux puissances occidentales ont contribué à réarmer le Rwanda et à lui fournir l’expertise nécessaire à son décollage grâce aux pillages des richesses naturelles du Kivu. Et ce sont ces pays qui ont parrainé la création du CNDP présenté par Kigali comme étant un mouvement d’opposition congolais déterminé à combattre les génocidaires Hutu rassemblés dans le FDLR.
Ces pays ont conseillé Kigali à se couvrir juridiquement dans cette nouvelle guerre d’agression au Congo en acceptant de signer le fameux « pacte de Nairobi ». Les U.S.A. et la Grande Bretagne ont poussé la Belgique à forcer la main au gouvernement congolais qui n’a pas pris le soin de lire entre les lignes tous les contours de cet accord – piège, le fameux communiqué de Nairobi du 09 novembre 2007 qui oblige la RDC à s’engager dans le désarment des éléments des groupes armés présents sur son territoire (FDLR, ex – FAR et Interahamwe) et dans les opérations de leur rapatriement au Rwanda.
C’était déjà là un couac dans la recherche des solutions à cette question des groupes armées Hutu présents dans l’Est de la RDC. En effet, l’équation Hutu est brandie toujours par Paul KAGAME comme cause de son intervention militaire au Kivu.
Comment les négociateurs de Nairobi pouvaient – ils s’imaginer que la RDC, pays post – conflit soumis à un embargo sur l’approvisionnement de ses forces de défense en armes, soit capable de neutraliser les rebelles hutu dans le cadre de l’opération « Désarmement – Démobilisation – Rapatriement – Réinsertion (DDRR) » ?
La communauté internationale toujours compatissante avec le Rwanda, a mis la charrue avant les bœufs en faisant porter la responsabilité de ce retour des Hutu au Rwanda à la RDC, pourtant en quête d’une stabilisation de ses institutions après les élections générales de 2006.
Paul KAGAME s’est retrouvé bien conforté dans sa position et la voie lui était ouverte pour envahir l’Est de la RDC où il se dit être en campagne de « légitime défense » pour y déloger les rebelles hutu qui menaceraient la sécurité de son pays. Il a donc créé le CNDP de NKUNDA MIHIGO en plaçant à la tête de l’aile militaire de cette pseudo – rébellion, un certain Jean Bosco NTAGANDA, un bandit de grand chemin poursuivi par la CPI pour ses crimes dans l’ITURI où il avait servi sous les couleurs de l’APR qui volait au secours de Bahema, des cousins aux Tutsi en lutte contre leurs voisins et ennemis, les autochtones- Walendu.
En ITURI comme au Kivu, KAGAME a toujours visé l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC qui lui permet de reconstruire son pays et de faire plaisir aux puissances occidentales qui le soutiennent dans cette folie.
Comme en 1996, l’armée rwandaise s’est lancée encore une fois dans le démantèlement des camps des déplacés congolais à Masisi, Nyiragongo et Rutshuru. La raison est simple ! Les populations qui ont trouvé refuge dans ces camps sont à majorité Hutu et donc des ennemis jurés des Tutsi. L’objectif de l’International Tutsi Power a toujours été celui de nettoyer, d’exterminer les Bahutu afin d’asseoir le règne des Tutsi et d’agrandir leur espace vital. La guerre du Kivu vise donc à nettoyer tous les territoires occupés par les Hutu et à y installer des colonies de peuplement tutsi qui pourront demain, réclamer leur annexion au Rwanda.
Paul KAGAME sait que cette idée peut obtenir la bénédiction de l’Occident qui a permis au KOSSOVO par exemple, de proclamer son indépendance. Il sait que l’Angleterre et les U.S.A. ont toujours misé sur la balkanisation de la RDC considéré comme un pays monstre qu’il faut à tout prix dépecer afin de mieux exploiter ses richesses du sol et du sous – sol.
Les déplacés hutu congolais des camps de Rutshuru n’ont pas disparu dans la nature comme les médias occidentaux ont voulu le faire croire aux gens. Les responsables des ONG internationaux qui ont constaté à leur arrivée à Rutshuru ce 03 novembre 2008, que tous les camps étaient déserts et les abris des déplacés rasés, ont eu tort de conclure à la hâte, que ces pauvres paysans se seraient réfugiés dans la forêt. Certains ont même repris la chanson des Tutsi pour affirmer que ces déplacés étaient rentrés dans leurs villages. Lesquels ?
Pourquoi n’ont –ils pas cherché à retrouver cette population, objet principal de leur déplacement jusqu’à Rutshuru ? Pourquoi n’ont –ils pas cherché à retourner la terre dans ces camps déserts pour interroger le temps et fouiller les nombreux charniers creusés par NKUNDA et ses rebelles ? Pourquoi ferment –ils les yeux sur les mouvements continus des troupes en provenance du Rwanda où les convois de ravitaillement de l’APR sur l’axe Ruhengeri – Rutshuru sont visibles à l’oeil nu ? Pourquoi ne pas s’arrêter à la compréhension et à l’analyse des expressions utilisées par KAGAME et ses sbires du CNDP – NKUNDA pour justifier le nettoyage de ces camps des déplacés hutu ?
Faut –il oublier qu’en 1996, Paul KAGAME avait plaidé coupable dans le « Washington Post » en avouant qu’il avait procédé à la « destruction des camps « des réfugiés hutu rwandais et non à leur « fermeture » comme le souhaitait le HCR ?
Pourquoi ce silence sur les opérations des escadrons de la mort qui sillonnent les collines du Kivu et tous les sentiers empruntés par les rescapés hutus pour les exterminer ?
Faut-il oublier qu’en 1996, des avions espions ainsi que des satellites prêtés par certaines puissances, étaient mis à contribution pour identifier les positions des réfugiés ? Les techniques modernes d’incinération des corps et le recours aux fosses communes ont servi à se débarrasser des cadavres encombrants.
Plus de onze ans après, aucune enquête n’a été réclamée par les Nations Unies sur le sort des réfugiés hutu. Au contraire, la communauté internationale s’acharne sur les rescapés de cette hécatombe renvoyés bonnement dans la moule de « génocidaires » et livrés à la vindicte du Tribunal Pénal Internationale sur le Rwanda et même de la justice tutsi à Kigali.
Doit –on croire que le génocide n’aura été commis que contre les Tutsis alors que l’on sait très bien que pour arriver au pouvoir, Paul KAGAME et YOWERI MUSEVENI ont misé sur tous les subterfuges machiavéliques pour faire aboutir l’idéal Tutsi ! Ils ont planifié le génocide en commençant par les massacres des Hutu dans les préfectures de BYUMBA et RUHENGERI. Déjà entre 1991 et 1993, plus de 100.000 Hutus ont été tués dans ces provinces et 1.000.000 de personnes étaient en déplacement jusqu’aux portes de la capitale KIGALI. Ni la signature de l’accord de paix d’Arusha, ni la tenue d’élections supervisées à la fois par le FPR et le Gouvernement Habyarimana en août 1993 dans la zone tampon, n’ont pu arrêter la détermination des Tutsi à chasser les Hutu du pouvoir.
La présence de nombreux déplacés internes au Rwanda permettait aux Tutsi d’avoir une stratégie de pression sur le Gouvernement de Kigali à l’époque et sur la Communauté Internationale. Et c’est dans ce climat de tension que l’APR allait abattre l’avion du Président Juvénal HABYARIMANA. C’était là, l’élément déclencheur tant souhaité par le Front Patriotique Rwandais, pour occasionner le fameux génocide qui changera le cours de l’histoire au Rwanda.
Aujourd’hui, ce schéma est mis en pratique au Nord – Kivu où le Rwanda par le truchement du CNDP, s’est lancé dans l’opération de destruction des camps de déplacés hutu congolais. Des massacres à grande échelle sont commis et plus de deux millions (2.000.000) de personnes sont sur les routes. Ont vit un drame humanitaire sans précédent à GOMA et dans tout le Kivu. Le Rwanda joue sur cet élément pour forcer la Communauté internationale à se ranger derrière les thèses tutsi du CNDP qui chercherait à protéger une certaine minorité tutsi qui serait persécutée en RDC. Le CNDP viserait donc par cette guerre à neutraliser une armée congolaise « indisciplinée », constituée de « pillards » et un Gouvernement qui ne serait pas à la hauteur de sa mission régalienne. L’objectif est en réalité celui d’amener les puissances occidentales à bénir l’annexion du Kivu où le Rwanda pourra proclamer sa souveraineté avec l’intronisation des administrateurs à sa solde comme il l’a fait déjà par le truchement du CNDP dans le territoire de Rutshuru.
La MONUC qui a une mission à remplir au Kivu s’éloigne des prescrits du Chapitre VII de la charte des Nations Unies qui couvre pourtant sa présence aujourd’hui en RDC. Elle est elle-même infiltrée par des agents affairistes au service de KIGALI qui tirent des dividendes énormes dans la collaboration apportée au CNDP et à l’opposition contre le Président Joseph KABILA.
Faut –il s’étonner des prises de position de la MONUC quand les FARDC ou les nationalistes Mai – Mai repoussent les rebelles du CNDP et occupent un territoire arraché aux marionnettes de Kigali? La MONUC exige toujours aux Forces loyalistes de regagner leurs positions antérieures en s’interposant entre les deux parties antagonistes. Qu’attend alors la MONUC pour exiger le retrait du CNDP du territoire de Rutshuru, position arrachée pourtant, aux FARDC ?
Faut –il croire que la RDC est en guerre contre deux forces, deux ennemis. Le Rwanda et la Communauté Internationale à travers la MONUC censée l’aider à garantir la paix et la sécurité à ses habitants ?
2. COMMENT RAMENER LA PAIX AU KIVU ?
On a assisté depuis la fin du mois d’octobre 2008 à un ballet diplomatique qui n’a pas livré tous les secrets des contacts pris par les envoyés spéciaux européens et africains au Congo et au Rwanda. Les U.S.A., la France, la Grande Bretagne, l’Union Européenne et l’Union Africaine se précipitent au chevet des populations du Kivu condamnées à l’errance par la seule volonté des Tutsi qui veulent occuper cette partie de la RDC. Pour une fois, l’on a compris qu’il fallait crever l’abcès en allant dire les quatre vérités à Paul KAGAME qui continue à affirmer que son pays n’est pas impliqué dans cette guerre du Nord – Kivu.
Faut –il être aveugle pour ne pas voir les aéronefs qui atterrissent à Rutshuru et Masisi pour ramasser les produits miniers commercialisé s par les entreprises rwandaises associées aux multinationales occidentales ?
Faut-il être aveugle pour ne pas voir les mouvements des troupes rwandaises le long de la frontières avec la RDC et le ravitaillement dont bénéficie le CNDP en armes, munitions, moyens logistiques et tenues militaires de la part du Rwanda ?
Il faut être Paul KAGAME ou YOWERI MUSEVENI pour rêver en ce 21ème siècle de la révision des frontières héritées de la colonisation et surtout de l’imposition de la dictature d’une minorité raciste qui brandit sans honte, la carte de sa persécution par des ethnies congolaises alors qu’en réalité, il s’agit des troubles fêtes, des agitateurs impénitents et des voleurs qui crient au voleur.
Il faut ramener le Rwanda à la raison et lui montrer qu’elle joue la carte de sa propre destruction en voulant s’aliéner toutes les populations du Congo qui peuvent crier demain à la vengeance. Le Rwanda a tout reçu du Congo qui a accepté d’accueillir depuis l’époque coloniale, le surplus de sa population avec la politique de la Mission d’immigration des Banyarwanda (MIB) initiée par le Gouvernement belge entre 1938 et 1957. Le Congo a ouvert ses portes aux réfugiés Tutsi et Hutu entre 1959 et 1994. Il continue à soigner les populations rwandaises par ses produits vivriers qui traversent journalièrement les postes frontaliers situés le long du lac Kivu et des chaînes de Virunga. Il participe à l’émancipation de l’élite rwandaise par ses nombreux cadres universitaires qui servent dans l’enseignement, l’administration et le secteur de la santé au pays des mille collines.
Le Rwanda doit comprendre que sa survie dépend d’une politique de bon voisinage qu’il doit entretenir avec le Congo, ce gentil voisin qui est en train de se réveiller du long sommeil dans lequel l’avait plongé la dictature de Mobutu. Il faut donc composer avec le géant congolais et pas chercher à frustrer ses populations.
Les enfants du Congo doivent méditer sur les réalités de cette guerre d’agression et se dire que personne et personne alors, ne viendra construire leur pays à leur place. Il faut qu’ils se réveillent et se mettent au travail dans l’ordre, la discipline et l’amour de la patrie.
Il faut interroger l’histoire et méditer sur les causes de la décadence de la RDC. Il faut une véritable politique de réconciliation des fils et filles du Congo, une vraie politique de repentance nationale car les Congolais ont eux – mêmes, contribué par leurs hésitations et traîtrises, à la ruine de leur pays.
Il faut instaurer une justice saine et équitable en accélérant les reformes du système judiciaire. Il faut bannir l’impunité, cet ennemi de la démocratie qui détruit tout à son passage et qui ronge à la longue, la société. Il faut savoir châtier ceux – là qui trahissent la nation et encourager ceux qui œuvrent héroïquement à sa protection.
Il faut une diplomatie agissante pour le pays en cette période délicate où l’on se doit de frapper à toutes les portes pour vendre l’image de la RDC et gagner la confiance des investisseurs. Il n’est pas normal que les diplomates congolais soient clochardisés à l’Etranger alors que c’est maintenant qu’ils doivent se jeter dans le travail de lobbying pour faire taire les détracteurs de la RDC et défendre les causes nobles de la lutte du Gouvernement pour faire de ce beau et riche pays, un véritable oasis de paix et de bonheur.
Il faut construire une véritable armée républicaine formée des cadres compétents et nationalistes. Il faut une police au service du peuple et une administration publique moderne qui doit faire de la lutte anti – corruption, son cheval de bataille.
Il faut savoir négocier le dossier de la guerre du Kivu avec dignité en refusant de brader la souveraineté de la RDC et en invitant les ennemis du peuple congolais à poser clairement leur problème car le Congo n’est ni à vendre, ni à brader.
La conférence de GOMA de janvier 2008 a balisé la voie pour la réconciliation de tous les enfants du Kivu. Le programme Amani a été mis sur pied justement pour trouver des solutions solides et définitives à la résurgence des groupes armés. Le phénomène « Tutsi » aura été cette épine colée au pied du congolais et la base même de tous les malheurs des populations du Kivu.
Ce phénomène est entretenu par le Rwanda et l’Ouganda qui instrumentalisent les quelques familles tutsi installées au Kivu qui vivaient pourtant jadis, en harmonie avec les populations autochtones. C’est donc au Rwanda et en Ouganda qu’il faut aller chercher la solution à la crise du Kivu.
Il faut pousser la communauté internationale à aider la RDC à faire fléchir et réfléchir ses voisins. C’est le moment de leur faire avaler diplomatiquement la pilule de leurs ambitions bellicistes.
Il faut faire triompher la raison du programme Amani aux initiateurs du prochain sommet de Nairobi et obliger la Communauté internationale à s’occuper seule, du dossier des FDLR, ex – FAR et Interahamwe car c’est elle qui a installé ces réfugiés hutu dans l’Est de la RDC et c’est elle qui doit donc trouver une solution à leur désarmement, démobilisation, regroupement, rapatriement et réinsertion dans leur pays, le Rwanda.
La RDC est prête à apporter son assistance aux forces des Nations Unies et à toutes les bonnes volontés commises à pareille tâche.
La paix se gagne… !
La lutte continue … !
BWANA MUSEMA KWELI
Source; http://www.musabyim ana.be/lire/ article/genocide -au-kivu- quid-du-silence- coupable- de-la-communauté -internationale- sur-le-sort- des-populati/ index.html





