La musique est bonne et entraîne à la danse. On augmente le volume… plus fort, plus fort encore… Un pas en avant et l’autre à droite et le pied gauche un peu incliné en avant… C’est la célébration de la vie… Ça se passe dans ma tête et je suis sûrement en train de rêver, car c’est impossible de l’imaginer surtout à cause de l’allure où mon frère Le président garantit la sécurité, la paix et la libre circulation des filles et fils vivant à Ngaba, à Matongé, à Kingansani, au Kasaï, à Beni ou à Musienene, le village du Père Jean-Pierre Ndulani, un de Pères assomptionnistes enlevés voici bientôt 5 ans.
Mon frère le Président qui est aussi chef de l’État est le seul qui s’est déjà attribué le monopole de rêver. Les autres remplissent des fonctions exécutives issues des rêves d’un seul capable ! Il est un homme fort car il ne peut pas être inquiété même après l’assassinat des experts de l’ONU. Et si tel est le cas ; que dire alors de 40 policiers abattus ou de plus de 1500 humains égorgés à Beni ou encore des dommages causés par l’occupation du territoire attribuée aux rebelles proches du Garant de la Nation – M23.
Face à ce décor désolant et dessiné par le parti au pouvoir, mais aussi soutenu et appuyé par ceux qui se disent Opposants, il ne me reste que les Rêves. Des rêves du jour ! Tant pis. L’essentiel c’est de rêver. Rêver en train de monter le volume de la musique de Kabasele ou celle de Yira-Mirembe le jour du baptême ou de la graduation de Tumaini.
Les rêves ! Tel est l’héritage que nous lèguent les hommes de Dieu au Congo qui portent de robes blanches. Pas pour éviter de se salir. Mais pour que les tâches noires apparaissent en toute évidence en faveur de plus grands rêves. Les tâches obscures sont nombreuses et appellent, comme le recommandent les évêques du Congo à un sursaut patriotique pour l’Intérêt supérieur de la Nation, du peuple mais aussi du bien commun.
Dans cette grande forêt remplie de charognards féroces prêts à dévorer les vivants, les survivants et les morts, les évêques catholiques demeurent toutefois disponibles à accompagner le peuple dans la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre entre le Pouvoir congolais et l’Opposition aux multiples facettes. Ils n’ont donc pas enlevé leurs soutanes ; c’est là leur mission prophétique. Faire surgir en même temps la lumière et l’obscurité, la justice et l’impunité, l’égoïsme et l’intérêt supérieur du peuple… Nous en sommes témoins. Témoins du Rassemblement-éparpillé et de la majorité de quelques têtes. Tous travaillent n’est-ce pas pour maintenir le chaos dans un pays qui risque de ne pas voir les élections présidentielles et législatives en fin d’année 2017.
C’est là la crainte des évêques alors qu’ils suspendent leur médiation entre les acteurs du théâtre de la politique congolaise. Les hommes de Dieu réalisent un manque de volonté politique mais aussi l’incapacité des dirigeants et opposants congolais à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation et du peuple avant leurs jouissances individuelles. Tous sont complices et ne veulent en aucun moment que le peuple puisse rêver. Y compris la communauté internationale…
Ils ont donc raison nos évêques d’en appeler hic et nunc à un réveil patriotique du peuple qui l’implique davantage mais avec vigilance pour un Congo où il est encore possible de rêver. Oui, lui seul demeure le dernier rempart qui permette encore de rêver! Le temps de le voir monter sur la scène a sonné…!
Suivez cette voix prophétique de nos évêques dans cet audio :
Le journal d’un paysan.
©Beni-Lubero Online.