





Les « vuvuzélateurs » ou « mouvanciers » du régime fin mandat en R.D. Congo peuvent bien parler de visibilité de 5 chantiers à Kinshasa la capitale. Cela n’est pas le cas dans les villages de Kitsuku et de Magherya situés à la frontière de deux territoires de Beni et de Lubero où des congolais continuent de recourir au TIPOI comme moyen de transport des malades et aux TSUKUDU comme moyen de transport des vivres, cinquante ans après l’indépendance ! Les photos ci-dessus prises le 18 juillet dernier en témoignent et se passent de tout commentaire.

Village Kitsuku, 18 juillet 2010: Une femme enceinte transportée sur TIPOI vers le Centre de Santé de Magherya
Peut-être qu’il y a des raisons pour l’invisibilité de 5 chantiers à Kitsuku et à Magherya. C’est peut-être un nouveau retour à l’authenticité de leurs ancêtres. Ou le retard du paiement ou de l’effacement de la dette de la RDC aux Institutions de Bretton Woods ! Il est vrai qu’à part le fait d’abattre les arbres pour sa fabrication, le TIPOI ne produit ni pollution ni gaz à effets de serre à même de réchauffer le climat de Beni-Lubero. Le TIPO peut ainsi être appelé friendly pour l’environnement et l’écosystème.

Qu’il y ait des raisons que la raison elle-même ne connait pas, la vérité est que, bien qu’utile, la vitesse du TIPOI présente de gros risques pour les malades. C’est le cas de cette femme enceinte du village de Kitsuku qui a eu un accouchement difficile après son transport sur TIPOI au Centre de Santé de Magherya. D’après, les accoucheuses, la femme enceinte a failli. Elle était arrivée juste à temps.
Les mauvaises plaisanteries disent pourtant que les secousses du TIPOI prépareraient bien les femmes enceintes à l’accouchement. Les femmes enceintes ont chacune ses conditions. Si certaines ont besoin de gymnastique pour faciliter l’accouchement, encore faut-il que ce sport se passe sous la supervision de l’accoucheur à l’hôpital pas sur le TIPOI, d’autres ont besoin de repos avant l’accouchement. D’où la nécessité d’un moyen de transport rapide et confortable pour sécuriser les femmes dont les grossesses sont arrivées à terme. Il en est de même des cas des maladies.

Dans le fond: une maison en briques de l’époque coloniale belge. Devant: un tipoi d’avant la colonisation belge. Autrement dit dans ce village: Avant la colonisation égal après la colonisation et l’indépendance.
Aux prochaines élections en R.D. Congo, les congolais de Kitsuku et de Magherya se préparent à administrer une sanction populaire à la promesse du chantier transport dans les urnes. Ils voudraient être directs et concrets vis-à-vis des candidats acheteurs des votes. Les discours des démagogues et les promesses oiseuses des futuristes seront jugés efficaces ou pas par les actes posés avant les élections. Comme l’Etat avait exigé 50 000 US$ aux candidats présidentiels avant les élections, les congolais de Kitsuku et de Magherya exigeront une ambulance pour malades aux acheteurs des votes bien avant les élections. Que celui qui veut devenir leader politique de Kitsuku ou de Magherya y aujourd’hui amène une ambulance pour malades. C’est à ce prix qu’il portera le titre de leader politique, de député, etc.
Lors de l’achat des votes de 2006, les candidats avaient promis de répondre aux besoins de securité, de transport, de santé, etc. 5 ans après, rien n’a été fait. Les villageois de Kitsuku et de Magherya ne se laisseront pas floués une fois de plus car ils jugeront les candidats selon leurs actes. La réponse à leurs demandes n’a pas besoin de passer par un long et laborieux ajustement structurel de la dette du pays au FMI. Tout ce qu’il faut c’est l’application de la loi simple de l’économie, à savoir, l’offre et la demande. Quand il y a une demande de securité alimentaire, l’offre d’un monument, fut-il celui du héros national Mgr Kataliko, serait insensée. Quand il y a une demande de moyen de transport dans les montagnes de Kitsuku, l’offre d’un bateau de pèche serait insensée. Même les plus mauvais des hommes parmi les contemporains de Jésus savaient répondre à chaque demande par l’offre qu’il fallait. En effet, selon l’Evangile, ils ne donnaient pas un serpent aux enfants qui demandaient un poisson, ni un scorpion aux enfants qui demandaient un œuf (Luke 11, 11-13). Ceci veut dire que Jésus aurait condamné sévèrement les monnayeurs des votes de 2006 qui ont donné des réponses contraires aux demandes des citoyens congolais. A la demande de la paix, ils ont répondu par l’insécurité. A la demande des moyens de transport, ils ont répondu par des taxes des TIPOI, des taxes des trottinettes TSUKUDU, etc. Ils sont donc plus mauvais que les mauvais du temps de Jésus ! D’où leur jugement sévère dans les urnes lors des prochaines élections, si elles ont lieu au Nord-Kivu. Une façon de se racheter serait l’offre d’une ambulance pour malades à chaque village de plus de 500 familles. C’est cela que les habitants de Kitsuku et de Magherya attendent exiger aux acheteurs des votes de 2011 !



Pygmée de Bandulu transportant un lourd fardeau au dos, Tsukudu de Masereka, Mamans de Masereka revenant du champ (Photos archives BLO)
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