





Les champignons vénéneux font toujours des victimes au sein de la population Nande. Après des morts dont nous avions fait allusion dans nos précédentes dépêches de fin juillet, on continue à en enregistrer d’autres.
Le dernier cas s’est passé dans la localité d’ENGOUBO, le village de MANGANGALO, groupement de Bangole, chefferie de Babila-Babombi, Territoire de Mambasa, dans le district de l’Ituri, Province Orientale. Le village de Mangangalo est à la frontière du Territoire de Beni, à environ 32 km à l’ouest de la cité d’OICHA, chef-lieu du territoire de Beni.
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Les 5 victimes des champignons ayant succombé dans la nuit du 03 au 04 août 2009, sont membres d’une même famille de 6 dont un seul enfant de 9 ans a survécu. Selon des sources médicales du Poste de Santé MBALAKA de la contrée contactées par benilubero.com, l’unique survivant de la famille est aux soins intensifs comme on peut en donner dans un petit poste de santé et son état de santé évoluerait pour le mieux !
Papa et Mama et leurs trois enfants sont morts en même temps en l’espace de quelques minutes ! On se croirait au Nord-Kivu où certaines familles sont décimées par les rwandais de la même manière, de fois sans aucun survivant. Mais à Mangangalo, à la place des armes de guerre, il y avait des champignons, de la nourriture… L’émotion est grande à Mangangalo où les failles dans la securité alimentaire font des victimes comme celles de la securité territoriale. Les victimes de Mangangalo ont été mises en terre le mardi 04 août 2009.
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Revenant sur la cause de cette mort tragique, les proches des victimes disent que les champignons par lesquels la mort est arrivée étaient des « Vuthuthu » cueillis dans leur propre champ. Les Vuthuthu sont pourtant bien connus parmi les qualités des champignons comestibles dans la zone. D’autres familles qui avaient consommé les Vuthuthu le même jour n’ont pas de mort. Y-a-t-il une différence entre Vuthuthu et Vuthuthu ? Cette question ne troupe pas encore de réponse.
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A l’espace de six mois, c’est la troisième famille visitée par les champignons de la mort. Les habitants du coin ne comprennent pas car ces champignons choisissent ses victimes. Tous en consomment mais tous n’en meurent pas ! Bonjour la thèse de la sorcellerie ! Pour d’autres, les Nalu/ADF seraient les empoisonneurs nocturnes des champignons pour liquider les congolais autrement que par les armes ! Et tutti quanti… Ce qui est regrettable c’est le fait que les responsables de la santé dans cette région où les champignons pourtant comestibles deviennent les vecteurs de la mort n’ont encore rien entrepris pour élucider le mystère par des outils scientifiques (analyse des champignons au laboratoire) ou pour initier une campagne de sensibilisation relative à la consommation des champignons. La guerre de la securité alimentaire est oubliée dans cette région où le capitalisme du désastre ne sait pour l’instant que commanditer les opérations militaires conjointes. En attendant le chantier de la securité alimentaire, sécurisons-nous nous-mêmes en faisant attention aux règles d’hygiène dans la préparation des mets et condiments de chez-nous !
Aux victimes des champignons de Mangangalo, nous disons Adieu ! Que la terre de nos ancêtres leur soit douce !
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O.BAHATI
Beni
Beni-Lubero Online





