





Des tracts datant du 4 juillet dernier, écrits en Français et en Lingala et attribués aux soi-disant rebelles ougandais ADF/NALU, qui ont été affichés nuitamment durant le weekend dernier dans plusieurs coins de l’agglomération d’Eringeti, provoquent la panique dans la localité d’Eringeti au Nord du Territoire de Beni. La population de cette localité fuit massivement depuis hier lundi 18 juillet 2011 vers OICHA, BENI, ou vers KOMANDA en Ituri.
En effet, chaque fois que des tracts attribués aux rebelles ougandais ont circulé, la suite a toujours catastrophique pour la population civile mais aussi pour les militaires congolais.
Les tracts dispersés dans la localité d’Eringeti sont destinés aux militaires congolais, raison pour laquelle ils sont écrits en Français et en Lingala. Souvent les tracts attribués aux ADF/NALU sont en Swahili et en Kinande. A lire les tracts, ses auteurs disent qu’ils sont des réfugiés qui réclament leur droit d’asile au Congo. Si par le passé, ils ont limité leurs combats en brousse, prochainement, ils se battront dans les villes et cités de la région.
La première phrase de ce tract est comme toujours tendancieuse en ceci qu’elle insinue que les rebelles ougandais ont des femmes Nande, une connexion que l’ennemi a toujours voulu exploiter pour fonder son accusation selon laquelle les Nande sont complices des Nalu. Ce qui est une erreur monumentale. Quand les vrais ADF/NALU étaient opérationnels dans la région, ils ne se mariaient pas, mais kidnappaient les filles pour en faire de force leurs épouses. Les Nalu n’ont jamais été amis aux Nande mais leurs bourreaux.
L’insécurité grandissante qui règne dans le secteur de Beni-Mbau depuis le mois de janvier 2011 était déjà perçue localement comme une préparation d’une attaque de grande envergure pour implanter les retournés du Rwanda. dont l’arrivée a toujours été contrecarrée par la résistance des congolais à cette nouvelle occupation. Cette guerre déclarée contre les FARDC peut ainsi en cacher une autre, celle de l’implantation des retournés du Rwanda. La seule façon d’accomplir cette tache ignoble est de faire peur aux populations locales, les faire fuir les zones de combat longtemps pressenties comme zones préférentielles d’accueil des retournés du Rwanda.
Les maisons et les écoles construites dans les forêts par des ONG internationales soi-disant pour préparer l’accueil des déplacés par ailleurs inconnus dans la région, la spoliation des terrains fertiles par les services du cadastre au bénéfice des inconnus, le pullulement des dépôts des kits de réinsertion pour déplacés dans la ville de Beni, lesquels kits ne sont jamais distribués avec satisfaction aux déplacés congolais, etc. semblent être des signes dont on va peut-être comprendre enfin la vraie signification.
L’enlèvement du Dr Paluku Mukongoma participerait à cette préparation d’une occupation armée. D’après les observateurs, le Dr Mukongoma était kidnappé pour aller soigner les troupes et les retournés massés dans la vallée de la Semuliki en attendant la conquête du secteur Beni-Mbau.
La Monusco vient aussi de déployer ce qu’elle appelle des bases temporaires des casques bleus Népalais dans le secteur de Beni-Mbau pour dit-elle renforcer la sécurité des civils.
Les enfants jouent dans la cours de l’Eglise Catholique d’Eringeti (Photo Archives BLO)
Du côté du gouvernement de Kinshasa, c’est le silence de toujours. La question des rebelles ougandais en Territoire de Beni a trop duré. Plus elle dure, plus elle apparaît comme un arbre qui cache la forêt. Les congolais ne sont dupes ! Ils prennent les tracts des ADF/NALU au sérieux. Si les dirigeants du pays pouvaient faire autant, il y a longtemps que les ADF/NALU seraient complètement éradiqués du Territoire de Beni.
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online





