





Les vendeuses des vivres au marché central de Butembo dénoncent les tracasseries dont elles sont victimes de la part des enfants de la rue appelés "shegues". Elles menacent de descendre dans la rue et de déclencher un mouvement de grève si rien n’est fait pour remédier à la situation.
Les « shegues » seraient plus de cinq cents en ville de Butembo où ils opèrent à la manière de gangs des grandes villes du monde. Ils sont généralement des enfants qui ont abandonné leurs familles (ou que leurs familles ont abandonné) pour vivre dans la rue, dont l’âge varie entre 8 et 15 ans, et qui passent la nuit dans des kiosques et des maisons non achevées. Ils sont toujours à l’affût des endroits de deuil à travers la ville pour y prendre leurs repas du soir. La journée ils sont dispatchés par leurs divers commandants à travers la ville dans des endroits fréquentés, notamment les marchés ou les « limanga » (petits marchés) pour voler ce qu’ils peuvent. Le bataillon principal de ces « shegues » passe la nuit à l’étage du marché central.
Lassées par les actes de vandalisme de ces shegues, les vendeuses du marché central de Butembo, avec à leur tête l’administrateur du marché, Mr NDITIMWA, et à ses cotés le président des "stockeurs", Mr KASEREKA KATSUVA KASKAS, se sont présentés à la mairie de BUTEMBO pour exprimer leur indignation et leur colère suite aux multiples tracasseries commises par ces enfants de la rue. Le maire de ville WABUNGA SINGA a rassuré les mamans que le comité de sécurité de la ville va se pencher sur ce dossier et trouver une solution y relative avant qu’il ne soit tard.
A en croire la responsable des femmes vendeuses au marché central de Butembo, ces enfants volent, intimident, tracassent, et même violent certaines femmes qui trainent le soir au marché ou qui se rendent très tôt au marché.
Tenez! Une maman a été violée par des shegues le mois de mai dernier très tôt matin près du marché. Au cours du même mois de mai, ces enfants se sont transformés à taxateurs. Ils prenaient de force les marchandises de ceux qui résistaient à leurs demandes ou taxes. Le lundi dernier, 18 juillet 2007, les shegues qui voulaient voler le contenu du sac à main d’une fillette l’ont blessé à la cuisse avec des lames de rasoir et des couteaux.
Les vendeuses des vivres sont allées plus loin en dénonçant la complicité de la police nationale congolaise et celle de l’ auditorat militaire qui , malgré les arrestations de certains "shegues" pour une flagrance , les libèrent à l’ instant même.
Pire encore, certains agents de la police ou OPJ ont tendance à protéger ces " shegues" plus que les victimes de ces pic-pokers.
Les cas le plus récent est celui de la fille qui est tombée victime d’un « shegue » qui une fois appréhendé était détenu provisoirement à l’Amigo de la Commune KIMEMI. Mais à dernière minute l’on apprendra que ce " shegue" était récupéré par l’officier de la Police Nationale Congolaise chargé de la protection de l’enfance en ville de Butembo.
Pour la petite histoire, ce même officier avait libéré les "shegues" de la prison de KAKWANGURA pour un orphelinat de la place. Quelques jours après, ces derniers avaient désertés l’orphelinat pour se volatiliser dans les rues de la ville. Pour l’administrateur du marché Mr NDTIMWA et le président des stockeurs au marché central, Mr KATSUVA KASEREKA, les shegues sont protégés par la Police Nationale Congolaise et les éléments de l’auditorat militaire de Butembo. En effet, ces derniers ne protègent pas les victimes des actes des enfants shegues. Leur devise semble être : « Les shegues d’abord, le reste aux enfers.» La protection des shegues et d’autres criminels locaux par les agents de l’ordre démontre une fois de plus que ces derniers ont comme mission, non la sécurité de la population de Butembo mais plutôt l’insécurité de cette dernière pour une fin facile à imaginer.
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Les vendeurs des vivres réclament une seule chose, le départ des "shegues’ du marché central. Mais qui mettra hors d’état de nuire ces enfants délinquants abandonnés par leurs parents si les agents de l’ordre se rendent complices de leur délinquance.
Philippe Kasenzera et Umbo Salama
Butembo
Beni-Lubero Online





