





Nous nous trouvons à Muhanga(Bunyatenge), village situé à 49 km de l’axe Goma-Butembo. Ici les cinq chantiers sont inconnus mais le dynamisme de la population locale fait construire des écoles, des dispensaires, etc. Au lieu d’encourager cette population dans son auto-prise en charge exemplaire, les militaires Fardc engagés dans les opérations dites de traque des FDLR s’adonnent à la destruction des écoles ainsi qu’à d’autres tracasseries préjudiciables à la santé et à la paix des populations civiles locales. Seules trois écoles ont survécu aux Fardc pyromanes car elles étaient construites en briques. Comme les briques ont résisté au feu des Fardc pyromanes, les charpentes en bois n’ont pas pu résister. C’est ainsi qu’une de ces trois écoles a été attaquée par les militaires FARDC basés à Muhanga (à 200 m de cette école) qui ont démonté une charpente en construction et emporté les chevrons assemblés pour la charpente d’une salle de classe.
Avec différentes contributions et travaux communautaires, les parents étaient presque au bout d’achever une salle de classe pour qu’à la rentrée les enfants trouvent toutes les salles disponibles. Les Fardc sont venus emportés les chevrons de cette salle de classe presque achevée pour en faire du bois de chauffage. Et pourtant leur camp militaire est entouré d’une forêt où ils peuvent trouver du bois facilement. Et cet acte de vandalisme vient d’être commis deux fois par les Fardc.
Charpente de l’E.P. MUHANGA démontée par les militaires FARDC
Les parents déçus et déchus se demandent comment sera la rentrée scolaire 2010- 2011 qui approche à grands pas. Cet acharnement des Fardc issus du CNDP contre les efforts locaux de construction d’une salle de classe, est interprétée localement comme une attaque au secteur de l’éducation pour empêcher la scolarisation des enfants congolais afin de les réduire éventuellement en esclaves analphabètes. Si l’école était en paille, elle aurait déjà périe par le feu comme c’était le cas pour les écoles en paille.
Lors de la dernière attaque du 16 juillet 2010, les Fardc ont récolté pour eux la nourriture du jardin de l’école avant de défoncer la porte de la Direction et d’emporter tout un carton des cahiers de préparation pour les enseignants.
La population de Bunyatenge se sent ainsi abandonnée à son triste sort car ni ce qu’on appelle STAREC, ni Ministère des Affaires sociales et humanitaires, ni ONG humanitaires n’est venu à son secours. Le FMI a beau annuler la dette de la RDC, l’impact de cette annulation n’arrivera pas à Bunyatenge car le sort de la population congolaise semble être le cadet des soucis du régime de Kinshasa qui se militarise et viole au quotidien la constitution du pays. Tout ce qui compte pour le régime de Kinshasa semble être le satisfecit de la communauté internationale, du Roi des Belges, de la FMI, de la Banque Mondiale, des USA, de l’Angleterre, etc. Le peuple congolais de l’Est du pays ne compte pas, raison pour laquelle ses doléances sécuritaires restent lettres mortes et la seule paix qu’on lui réserve, c’est la paix du cimetière. Le peuple cependant refuse cette paix du cimetière. Il refuse de mourir. C’est pourquoi il résiste aux forces de l’occupation qui entretiennent l’insécurité sous plusieurs formes partout à l’Est du pays et d’une façon particulière dans la région de Beni-Lubero.
Pour l’instant la résistance du peuple congolais est pacifique car ce dernier croit toujours que les dirigeants politiques du pays se ressaisiront pour jouer leur rôle de garants de la paix et de l’intégrité territoriale de la R.D.Congo. Mais cette patience peut avoir une limite ! On espère que l’ONU et que les puissances militaires qui se disent champions des droits humains garderont leur silence comme elles le font aujourd’hui devant les massacres des congolais et la destruction des infrastructures sociales à l’Est du pays, comme c’est le cas à Bunyatenge, au Sud du Territoire de Lubero !
Correspondance particulière de Bunyatenge
©Beni-Lubero Online





