





L’insécurité se porte bien à Vuyinga, une localité située dans la région de Muhangi, Territoire de Lubero, à une trentaine de Kilomètres à l’ouest de la ville de Butembo. Les militaires des FARDC basés dans cette localité sont accusés d’être les auteurs de toutes les formes de violation des droits humains et tracasseries observées dans cette contrée.
A la suite de cette insécurité, œuvre de ceux qui sont supposés garantir la paix et la securité des citoyens, la vie publique et sociale des habitants de Vuyinga se termine avant la tombée de la nuit. Les hommes qui d’habitude sirotent leur verre de Kasiksi jusque tard dans la nuit rentrent dans leurs domiciles avant 18h00 comme des poules, par crainte d’être victimes des actes de vandalisme de ces hommes en armes.
La population ne comprend rien de cette situation de l’insécurité provoquée par ceux qu’on appelle agents de securité.
Dans la seule nuit du 10 au 11 Juin 2008, la situation était très tendue.
La nuit a été cauchemardesque a la suite des crépitements des coups de balles très nourris.
Deux personnes sont mortes par balles à savoir Mme MARIAM du Quartier Mutandi et Mr MUTSUVA de Manzia.
Deux autres personnes ont été atteintes par balles et sont grièvement blessées notamment MUHINDO DE DIEU, casseur des pierres du BDD.
Toutes les deux ont été admis à l’hôpital de Matanda pour des soins appropriés.
Un élément des FARDC appelé ERIC, sous état d’ivresse, aurait manifesté une insubordination indisciplinée face aux tentatives de son commandant à le maîtriser. Il menaçait d’abattre quiconque l’approcherait. Entre temps, il tirait à l’air plusieurs coups de balles.
Ses compagnons d’armes ont répliqué pour chercher à le maîtriser jusque tard dans la nuit vers minuit. Pendant ce temps, les proches des victimes cherchaient à les soustraire du militaire enragé. C’est pendant les petites heures du matin que les villageois, ayant pris leur courage en main ont bravé les coups de fusil qui se faisaient encore entendre pour évacuer les blessés vers l’hôpital de Matanda. Ce témoignage nous le tenons de Monsieur KAPITO qui a conduit les blessés à l’hôpital.
Les violations des droits humains par les militaires congolais sont devenues monnaie courante partout dans l’espace Beni-Lubero. Pendant que l’on parle des rebelles étrangers et des milices comme la source de l’insécurité dans la région, les faits sur terrain prouvent que l’on oublie très souvent les militaires congolais et le gouvernement dont il dépend. En effet, on ne peut comprendre qu’un militaire, quel que soit son grade, viole gravement les consignes militaires sans se faire punir par la loi. Même quand les pouvoirs locaux arrivent à mettre aux frais les militaires coupables de violation des droits humains, ces derniers disparaissent miraculeusement de leur prison, et, dans certains cas, retrouvent les rangs des militaires. Il y a donc là un problème structurel d’un état incapable de discipliner ses agents de l’ordre et de protéger ses citoyens. La persistance de cette violation des droits humains par les militaires de la même manière que les FDLR et le CNDP est à l’origine du bruit selon lequel, quelque chose de louche se prépare au Nord-Kivu où les hommes politiques, les Fardc, la Police, les rebelles et milices auraient comme adversaire commun, le peuple congolais qui résiste toujours à la balkanisation du pays par des puissances occultes. Ce complot des dirigeants contre leur propre peuple expliquerait la raison pour laquelle rien n’est fait pour faire rentrer les déplacés dans leurs villages et que des FDLR peuvent attaquer en toute quiétude un camp de déplacés qu’aucune force ne protège vraiment. Dans ces conditions, la guerre contre les FDLR , serait un autre alibi pour massacrer les congolais, les déplacés, les vrais patriotes, … comme bien d’observateurs le craignent. La guerre contre les FDLR peut en cacher une autre, le génocide des congolais ! Un homme averti en vaut deux !
Philippe MAKOMERA
Butembo
Beni-Lubero Online





