





La communauté Nande sur qui repose l’activité économique de Mambasa en Province Orientale se dit menacer et pourchasser de plusieurs manières pour les autorités politiques locales et les militaires congolais ( Fardc en sigle).
Fardc de Mambasa en opération contre les boutiquiers Nande
A l’origine de la déstabilisation, une décision de l’administrateur du Territoire du mois d’avril 2011 de déménager le marché actuel dans un nouveau site situé à 2 km du marché actuel. Au moment de ce déménagement précipité, la population se rend compte que l’octroi de places dans le nouveau marché ne tient pas compte des locataires de l’ancien marché. Soit ! Mais aussi, pour obtenir un espace dans l’actuel marché, les Nande de Mambasa rencontrent plusieurs blocages. A certains, on dit qu’il n’y a plus de place disponible. A d’autres, on exige beaucoup d’argent de corruption pour avoir un étalage. Aussi, tout locataire du nouveau marché doit construire une maison à tôles. Entre la prise de la décision et son exécution, soit un mois, les locataires de l’ancien marché qui n’avaient pas tous des boutiques à tôles, et qui ne peuvent trouver une banque où s’emprunter de l’argent, se voient carrément exclus du nouveau marché. Le déménagement du marché parait aux yeux de plusieurs comme une stratégie de décourager les locataires de l’ancien marché de s’offrir une place dans le nouveau. Et la majorité de ces derniers, sont des Nande.
En plus, les magasins, boutiques, et dépôts situés ailleurs que sur le site de l’ancien et du nouveau marché ont été fermés sur ordre des autorités locales au motif que toute activité commerciale se passera au nouveau marché. La police locale a ainsi investi plusieurs boutiques se trouvant dans cette catégorie et dont les propriétaires ne comprennent pas pourquoi eux aussi doivent déménager d’autant plus que les boutiques sont dans leurs parcelles familiales. La police fait ainsi la chasse aux boutiques ouvertes dans les quartiers de Mambasa pour jeter par terre les articles de vente, emporter les articles qui les intéressent, violenter les vendeurs, faire payer des grosses sommes d’argent aux tenanciers des boutiques, etc. Un bras de fer est ainsi engagé entre les autorités locales et les tenanciers des boutiques se trouvant dans les quartiers de Mambasa. Ces derniers rappellent aux autorités que la loi est injuste à leur égard, vu qu’ils ne sont pas au marché devant déménager et qu’ils sont en ordre vis-à-vis des autorités locales.
Pour ceux qui avaient leurs boutiques dans l’ancien marché, la loi du déménagement sortie il y a 4 semaines n’a pas laissé assez de temps aux boutiquiers de préparer le déménagement, surtout que ce dernier coûte cher, notamment avec l’achat d’une nouvelle parcelle au marché et la construction obligatoire d’une maison à tôles. En plus de cela, il est difficile de trouver un espace libre sur le nouveau marché, surtout pour les Nande. D’où la question qui taraude les esprits des Nande de Mambasa qui constatent qu’ils sont obligés de fermer leurs boutiques sans espoir de trouver une place dans le nouveau marché est de savoir pour qui les places du nouveau marché sont-elles réservés?
Sachant que le Territoire de Mambasa connaît un afflux massif des retournés du Rwanda et de l’Ouganda, les manœuvres de déstabilisation des activités économiques des Nande semblent ainsi liées à la recomposition démographique en cours dans la sous-région. Cette recomposition démographique s’annonce sanglante dans les Provinces du Nord-Kivu et de la Province Orientale.
Dans la rue, les membres de la Communauté Nande se disent victimes des propos malveillants de la part de quelles personnes instrumentalisées par l’ennemi, des propos du genre de ce que les Nande du Territoire de Rutshuru rapportent, à savoir, que les Nande doivent rentrer chez eux à Beni-Lubero. Les membres de la communauté Nande constatent aussi qu’ils sont les cibles privilégiées des violations des droits humains, des taxes ou impôts de toutes sortes, etc.
– Le 13 avril 2011, les policiers ont pillé le dépôt de Mr KAKULE MASAVU en emportant les vivres équivalent à 445 dollars. Pourtant son dépôt est dans sa parcelle voisine du nouveau marché.
– Le 3 mai 2011, des militaires ont emporté un bassin de riz appartenant à madame MAMI
– Le 3 mai 2011, à 19h00, des militaires ont emporté un bidon d’huile appartenant à maman NELLY qui revenait pourtant du nouveau marché.
– Le mercredi 4 mai 2011 : Mme MASIKA SINDANI Eugénie (épouse du Vice-président de la FEC/MAMBASA, Mr MUSAVULI Marocain, mère de 5 enfants, a été violentée, trainée nue par terre à partir de sa boutique jusqu’au Centre de la Cité, par des policiers et militaires FARDC sur ordre du l’Administrateur du Territoire de MAMBASA. Toutes les communautés de Mambasa ont condamné cette barbarie et exprimé leur sympathie à la victime et à sa famille.
Maman Masika SINDANI Eugénie au moment de son lynchage par les Fardc de Mambasa
L’humiliation de Maman Eugénie a été interprétée comme un message adressé aux commerçants Nande de Mambasa que pire pourrait leur arriver. Mais les Nande ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Ceux qui ferment leurs boutiques du quartier ne trouvent pas de la place au marché. Le choix laissé aux Nande est ainsi de fermer leur commerce, c’est-à-dire, cesser de faire ce qu’ils savent mieux faire. A la suite de ces menaces, la tension est grande à Mambasa entre la communauté Nande et les autorités territoriales. Le territoire de Mambasa n’ayant jamais eu ni conflit ethnique, ni Mai-Mai, ni FDLR, l’ennemi utilise carrément le pouvoir local, la police et l’armée pour déstabiliser la communauté Nande sur laquelle repose l’économie du Territoire.
Entre-temps plusieurs collines de la vaste forêt équatoriale de Mambasa sont investis par des retournés du Rwanda et de l’Ouganda.
La communauté Nande de Mambasa demande au Gouverneur de la Province Orientale, Son Excellence Médard AUTSAI ASENGA, de désamorcer la bombe ethnique avant qu’elle n’éclate et n’embrase le Territoire de Mambasa peuplé en 70% des Nande.
Obède BAHATI
Beni
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