





Ci-après les noms de 12 congolais, nouveaux martyrs de Beni-Lubero. Ils sont membres de deux familles différentes enlevés le 2 Février 2011 pendant les travaux champêtres par des hommes en armes et retrouvés morts, torturés, et pendus sous les caféiers, l’un le 4 février 2011 et 11 autres le 10 Février 2011 dans la localité de Maymoya, Oïcha, en Territoire de Beni.
Famille SAKODE MWAMBILI
1. LEMBEKA KATUSI (38 ans),
2. KAMBALE KATUSI (26 ans),
3. GEDEON KASOMBE(24 ans)
4. KASEREKA KATUSI (21 ans) ,
5. MATESO KATUSI (36 ans)
6. KABURI KANAMUNGOYA (36 ans(),
Famille Kalimbuko
7. Kambale Kitshuru (24 ans),
8. Kasereka Kitshuru (22 ans)
Famille Kakule Bawena
9. KAMBALE RONDO
10. KATEMBO MUPANGA,
11. ASANI MBUZA
12. Kasereka Chryso (35 ans ): Son corps était le premier à être découvert le 4 février 2011.
15 personnes étaient enlevées entre le 27 janvier et le 2/2/2011 de la localité de Maymoya. 12 corps sans vie viennent d’être découverts. On reste toujours sans nouvelles de trois disparus.
Toutes les victimes dont les corps ont été retrouvés appartiennent à deux familles, notamment la famille LEMBEKA et LIMBOKO. Toutes les victimes étaient kidnappées en plein jour pendant les travaux champêtres. Elles travaillaient pour nourrir leurs familles. Elles n’étaient ni rebelles étrangers ni membres d’un groupe armé. Leur faute fut de se trouver sur une terre convoitée par l’ennemi. D’où leur titre de martyrs et d’innocents.
Le culte du lever de deuil a été organisé au village de Maymoya , Quartier Beni, le Vendredi 11 Février 2011. Le Chef de la localité de Maymoya, Mr Jonas KIBONDO était présent à cette cérémonie pleine de tristesse et de colère. Le fait que l’armée et la police se disent impuissants d’aider à retirer les corps des victimes révolte la population locale qui ne croit pas en cet aveu d’impuissance de l’armée nationale, de la police nationale congolaise, et de la Monusco avec ses chars de combat et ses avions de guerre toujours cloués au sol. Plus révoltant encore, est que l’armée régionale et nationale ne vient pas au secours de l’armée locale s’il s’avère que celle-ci est mal armée pour libérer 11 cadavres d’un champ.
Entrée de Maymoya en Territoire de Beni
Le massacre de Maymoya met à nu le mensonge de l’armée impliquée dans les opérations Ruwenzori. Il y a trois mois, les Fardc avaient annoncé avoir mis en déroute les rebelles ougandais ADF/NALU accusés de semer l’insécurité dans la Collectivité-Secteur du Ruwenzori.
Depuis l’enlèvement et la découverte de corps des victimes torturés, pendus sous les caféiers, etc., aucune descente militaire sur terrain n’a eu lieu et il n’y a pas de signe qu’une telle opération militaire se prépare.
Plusieurs faits curieux qui ne passent pas inaperçus aux yeux de la population locale, démontrent que le massacre de Maymoya fait partie de l’insécurité entretenue au Nord-Kivu.
Primo : Le commandant militaire du secteur avait participé au culte du lever du deuil à Maymoya.
Secundo : Au retour il s’était confié à la presse locale pour dire qu’il venait de présenter ses condoléances aux familles des victimes.
Tertio : Le lendemain, la presse extérieure au secteur l’appellera pour qu’il donne d’autres informations relatives au massacre de Maymoya. Le commandant a surpris la presse locale en disant à la presse extérieure que ce n’était qu’une rumeur et que les enquêtes étaient en cours pour vérifier les faits.
Quarto : Des sources proches des militaires du secteur révèlent que le commandant secteur avait subi une pression de son hiérarchie le condamnant d’avoir attesté le massacre de Maymoya dans la presse locale. Le lendemain, le même commandant qui avait présenté ses condoléances aux familles éprouvées, avait changé de position, fait un virage de 180 degrés, pour transformer un massacre avéré en une simple rumeur. D’où la question de savoir pourquoi l’hiérarchie militaire a-t-elle intérêt de cacher la vérité sur un massacre de 12 congolais si, comme elle le prétend, ce massacre est l’œuvre des rebelles ougandais ADF/NALU ?
Quinto : Le Commandant de la huitième région militaire, le Général Vainqueur Mayala était dans un hôtel de luxe (La Référence) en ville de Beni pendant la semaine du massacre. Il est parti de Beni sans dire un mot de ce massacre, encore moins sans faire le déplacement de Maymoya qui n’était qu’à quelques kilomètres, pour s’enquérir de la situation sécuritaire d’une zone qui fait partie de sa région militaire.
Le Commandant de la huitième région militaire, le Général Vainqueur Mayala (avec le stylo en main) Photo Archives BLO
Les faits ci-dessus décrits corroborent la thèse que tiennent les populations locales que l’insécurité entretenue dans la région est l’œuvre des militaires Fardc issus du CNDP qui poursuivent leur conquête territoriale d’antan en utilisant l’alibi des groupes armés ou rebelles étrangers qui ont œuvre jadis dans la région. C’est pourquoi toutes les opérations militaires dites conjointes pour sécuriser la région en la libérant des rebelles étrangers n’ont jamais dépassé la parade militaire du lancement des dites opérations. Au lieu de poursuivre les soi-disant rebelles étrangers, les militaires déployés tuent, violent, volent les paisibles congolais dans les villes, les cités et les villages riches en agriculture et en ressources naturelles. Maymoya avec son reboisement et ses zones agricoles de KISIKI, TOTOLITO, MAMUNDIOMA, ANGALEY, MAMANGDU, ABIALOSE, SESELE ne peut ainsi échapper à la convoitise des occupants. Après avoir chassé plusieurs fois ses habitants qui revenaient toujours quelques jours après, l’ennemi a choisi de massacrer des membres de trois familles: Mwambili, Kalimbuko, Bawena. Le silence de l’armée et de la police est ainsi interprété non comme un manque des moyens militaires mais comme une volonté délibérée d’utiliser ce massacre pour faire peur aux paysans voisins de Maymoya.
C’est ainsi que les chefs terriens locaux avec les forces vives du coin se préparent pour offrir aux victimes une inhumation digne de leur martyre. Ils ont compris qu’ils doivent se prendre en charge.
Obède Bahati
Oïcha/Beni
©Beni-Lubero Online





