





Après la journée de prière décrétée par le Gouverneur du Nord-Kivu, agissant comme grand prêtre de la province, Dieu semble avoir exaucé plutôt les rebelles de Nkunda comme quand il exauça la prière des Interahamwe lors du génocide rwandais au détriment de celle des victimes Tutsi et Hutu modérés. Il en fut ainsi lors de l’holocauste des juifs par les Nazi en Europe. Les déplacés du Nord-Kivu qui ont passé toute la journée d’hier en prière décrétée par le Gouverneur se demandent où est Dieu et ses anges gardiens ! Ce sentiment d’athéisme est celui de toute personne au bord de l’abîme. Pourtant le Dieu des chrétiens n’a rien à voir avec la folie des rebelles de Nkunda. Dieu peut laisser ces rebelles traverser la ligne rouge pour les faire périr comme les soldats de Pharaon dans la Mer Rouge ou pour le Nord-Kivu, dans le Lac Kivu ou par une coulée de laves chaudes du volcan de Nyiragongo ou de Karisimbi. En attendant de savoir si Dieu peut faire périr les rebelles de Nkunda, les Gomatraciens interrogent le ciel et le gouvernement congolais pour savoir d’où leur viendra le secours.
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Tôt ce matin, selon des informations non encore confirmées par des sources indépendantes, le camp militaire de Rumangabo serait tombé entre les mains des rebelles de Nkunda lors des rudes combats qui se poursuivent jusqu’à maintenant. Les Fardc espèrent pourtant reconquérir ce lieu hautement stratégique pour la securité du Nord-Kivu. Les rebelles tentent d’ouvrir la voie vers ceux des leurs enclavés dans le Masisi. Les combats à la frontière de Bunagana font partie des efforts des rebelles pour s’assurer de la securité du renfort militaire du Rwanda et de l’Ouganda. Comme ce plan des rebelles n’a pas pu aboutir depuis une semaine, le renfort militaire du Rwanda est signalé à Gisenyi. Le Rwanda voudrait ainsi intervenir en R.D. Congo en passant par la grande porte. A la frontière de Gisenyi, plusieurs sources rapportent que des milliers des militaires rwandais y arrivent par camions avant de prendre position le long de la frontière Rwanda- R.D. Congo.
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A Goma, la situation est tendue surtout après la rumeur de la chute de Rumangabo. Les réunions de securité se multiplient au gouvernorat, à la mairie de la ville, mais dans une méfiance indescriptible car les institutions provinciales sont truffées d’infiltrés et des collabos de Nkunda. Les Fardc loyalistes restent cependant confiants. Pour ces derniers, il fallait que la guerre éclate pour que la R.D. Congo dans son ensemble découvre l’ampleur du complot et agisse en conséquence. La guerre déclarée par Nkunda est ainsi pour les Fardc loyalistes le début de la libération du peuple congolais même si Nkunda remportait quelques victoires ici et là, même si la résistance congolaise prenait du temps pour maitriser la situation. L’expérience de l’invasion rwandaise de 1996 et de 1998 doit être mise à profit par les congolais pour éviter d’être victimes de la ruse et du mensonge des rwandais dont la présence en R.D. Congo est responsable de six millions des morts congolais.
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Depuis la mi-journée, ont peut voir les Fardc renforcer leur présence dans les périphéries de la ville de Goma pour protéger les déplacés qui sont les plus vulnérables et qui, d’après les rumeurs, seraient les cibles privilégiées des les rebelles de Nkunda qui voudraient les massacrer pour pouvoir céder leurs villages aux soi-disant refugiés tutsi… Les rebelles de Nkunda seraient ainsi engagés dans une guerre de dépeuplements du Nord-Kivu. C’est ainsi que les Fardc ont renforcé leur présence de la ville, notamment à Mugunga et au Lac Vert, deux endroits proches des camps des déplacés.
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Pendant que les politiciens de Kinshasa se battent pour la primature, les rebelles mettent à profit cette distraction pour conquérir les villages désertés et les mines du coltan au Nord-Kivu.
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Rigobert Kanduki
Goma
Beni-Lubero Online





