





Il est des œuvres qui échappent à l’usure du temps. Jour pour jour, voici quatre siècles que l’Ordre féminin de la Compagnie de Marie à travers le monde entier rend service en Eglise, Corps du Christ, dans le seul but de revêtir l’homme de sa dignité originelle. Cette œuvre de l’Esprit initiée par Sainte Jeanne de Lestonnac née à Bordeaux, au Sud de la France, commémore en date du 7 avril 2007, son anniversaire de fondation : quatre cents ans. Des messes ont été célébrées partout où la Compagnie est présente. A Kinshasa, une messe d’action de grâce a été dite ce dimanche 15 avril 2007 en la Paroisse Saint Raphaël de Limete par Mgr Dominique Mbulamatari entouré des prêtres assomptionnistes, carmes, croisiers, jésuites et abbés, religieux, religieuses de différentes congrégations et des laïcs.

Monseigneur Mbulamatari a remercié au cours de son sermon la Compagnie pour sa longue vie et sa fidélité tout en l’invitant à louer Dieu, seul maître de la vie. Car dans notre existence nous n’avons rien qui ne soit garanti par le Seigneur. Nous ne sommes que des simples collaborateurs à la volonté divine.

En effet, la Compagnie a vu le jour dans les moments critiques de notre Histoire où la femme était la créature sacrifiée, laissée pour compte par la société, voire même chosifiée. Ce triste constat a nourri dans le cœur de Lestonnac un rêve : un projet de lutter pour la dignité féminine. Il fallait instruire la femme, lui faire bénéficier de mêmes enseignements que les hommes. C’est dans ces conditions bien précises qu’est née cette famille religieuse. De la France, elle s’est étendue au monde entier jusqu’à des coins et recoins de l’Afrique. Elle compte actuellement 1700 religieuses reparties dans 26 pays.

Née au XVIème siècle, époque de grandes découvertes scientifiques qui ont conduit par la suite à un doute radical de la foi en Dieu, la Compagnie voulait à travers l’éducation aider les hommes à croire en Dieu source de tout bonheur.
A notre ère, les réalités sont semblables. Pour donner goût et soif de Dieu aux hommes, les sœurs de la Compagnie organisent des sessions, conférences sur des sujets d’actualité, des récollections au sein de leurs œuvres pendant les Temps Forts de l’année liturgique et pendant les vacances. D’ailleurs, il y a quelques années qu’elles ont initié une branche des « Amis de la Compagnie de Marie » avec qui elles partagent la vie et l’esprit de l’Ordre pour « La plus grande gloire de Dieu » (leur devise).
LA FONDATION EN AFRIQUE
Cette famille religieuse s’est implantée en Afrique depuis 1948. Elle fut l’hôte des Pères Assomptionnistes dans la Paroisse Sainte Thérèse de Mulo située au Sud du Diocèse de Butembo-Beni à 30 km de Butembo. Celle-ci est aujourd’hui administrée par les Pères Croisiers. De là les fondations se sont étendues dans les autres paroisses du Diocèse: Kyondo, Mukuna, Kasando et en dehors du Diocèse à Bukavu, Kinshasa et dans d’autres pays d’Afrique : Cameroun, Kenya et Tanzanie. A l’heure actuelle, la Compagnie africaine souffle sur ses 59 bougies, avec 113 religieuses. Toutes ces années se sont couronnées de grands succès malgré les moments difficiles de la rébellion des années 60. De façon particulière, nous saluons le courage des premières religieuses missionnaires fondatrices.
LES ACTIVITÉS EN AFRIQUE
L’éducation est au centre de la mission de la Compagnie de Marie Notre Dame. Nos vaillantes missionnaires ont vite compris que l’ignorance, l’analphabétisme tuent plus qu’une maladie. Ainsi leur apostolat primordial repose sur l’instruction, au début réservée aux filles et aujourd’hui à tout le monde. Plusieurs personnes, aujourd’hui, se reconnaissent bénéficiaires de leur éducation et ne cessent de tresser une couronne de gratitude à la Compagnie de Marie.

En plus de l’éducation, la compagnie s’investie dans le domaine de la santé. En cela se lie une prise de conscience de la sacralité de la vie. Des vies en péril survivent grâce à leurs centres nutritionnels et maternités. Qui peut ne pas y lire une offrande sans pareille qu’elles rendent à Dieu en ses créatures ?

Après quatre cents ans, cette famille demanderait à Dieu une pension ou mieux une récompense. Mais au contraire elle se considère comme une servante qui ne fait que son devoir dans le parvis du Seigneur. Chaque jour, ses œuvres se renouvellent selon le besoin qui se fait sentir. Leur mission, le rêve de leur fondatrice reste d’actualité : des femmes et des hommes sont dépourvus d’éducation et de dignité comme créatures créées à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Prenant conscience de ce paramètre, des écoles maternelles, primaires ; des centres sociaux pour alphabétisation, coupe couture, et éveil des vocations… constituent leur cheval de bataille. Ces quelques illustrations sont pour nous un signe parlant de leur participation active à l’œuvre salvatrice du Fils de Dieu.
Que le Seigneur, par le biais de Sainte Jeanne de Lestonnac, des saintes de la Compagnie, de Saint Ignace de Loyola, sans oublier l’intercession de Notre Dame, la Vierge Marie, vous accorde, chères sœurs, goût du Royaume et un amour de plus en plus renouvelé du spirituel. Que le même Seigneur vous protège des tempêtes de toute sorte. Que votre œuvre se trouve des personnes de bonne volonté pour vous aider à avancer au large ! Toutes nos félicitations et Joyeuse fête !
Frère PALUKU KIKENYE Daniel, a.a.
Kinshasa – Ngaliema
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