Depuis avril, mai et juin 2014 des groupes des Rwandophones sont allés rejoindre leur frères installés à Makanga, Manzobe, Ofaï et Machina, en territoire d’Irumu, dans le Distctrict de l’Ituri en Province Orientale à partir des années 2009.
On dénombre plus de 7 milles personnes, membres des communautés Hutu, Tutsi, celles provenant de l’Ouganda,… Des sources locales affirment que ces expatriés s’adonnent à l’agriculture. Ils cultivent principalement du sorgho, arachide, haricot, manioc, maïs dans une concession de 10 km2 en Chefferie de Walese Mukundo. A la récolte, les produits vivriers sont acheminés à Bunia où ils sont stockés dans des entrepôts. Les nouveaux venus ont tendance à chasser les agriculteurs yira des champs qu’ils ont légalement acquis. Ce qui risque de créer de véritables conflits ethniques.
Cette opération serait la suite logique du plan de balkanisation initié les multinationales et exécuté par le Rwanda et l’Ouganda. Ce plan cible la partie Est de la Province Orientale depuis le Lac Albert jusqu’au Sud-Kivu. Et la partie nouvellement occupée serait en voie d’être consacrée comme une chefferie attribuée aux agresseurs. La voie militaire ayant à plusieurs reprises échoué, les agresseurs recourent maintenant à des stratégies purement terroristes consistant à massacrer des civils à l’arme blanche. Ce nouveau mode opératoire cruel parait beaucoup plus dangereux que les coups des armes auxquels les semeurs de trouble nous ont accommodés. Ils éliminent les Yira en silence les obligeant ainsi à abandonner la terre de leurs ancêtres afin de mieux exploiter le sol et le sous-sol.
Pourquoi l’afflux des Hutu dans cette zone en ces moments critiques ?
Certaines agglomérations et villages se trouvant aux environs d’ERINGETI et OICHA sont presque déserts. La plupart des habitants ont fui vers les régions qu’ils estiment calmes. Certaines contrées ont même été déclarées par l’Administrateur de territoire de Beni « zones rouges » car en proie à sécurité. Mais ce qui surprend les Yira ce qu’il ne se passe plus un jour sans qu’on appréhende un membre de la communauté HUTU en route vers ces zones instables. Il y a pratiquement une semaine et demie, un présumé ADF a été lynché et brulé vif. Il faisait partie d’un groupe de cinq personnes qui voulaient se rendre à Eringeti.
Deux jours après sa mort, la communauté HUTU a réclamé que cet homme n’était pas un rebelle mais un fils de cette tribu. Voilà encore que 38 personnes voulaient aussi se rendre dans la même contrée. Un habitant de Mbau interrogé par Benilubero Online dit ne pas comprendre les motivations de ces Hutu qui se rendent massivement dans les coins instables abandonnés par les habitants. Comment quelqu’un qui raisonne peut aller là où les autres ont quitté faute de sécurité ? S’interrogent les notables de certains villages devenus déserts. S’il est vrai qu’ils viennent à la recherche des champs fertiles, mais on n’en manque pas en territoires de Masisi et Walikale voire à KALEHE d’où ces gens seraient venus, soupçonne Kambale MUKIRANIA. Certains membres de la communauté Yira disent ne pas comprendre ce qui se passe à Beni ville et territoire.
A vrai dire les assassins veulent, non seulement anéantir les hommes et femmes adultes, mais surtout leur intention est d’hypothéquer l’avenir de la communauté yira. Visiblement, les agresseurs tiennent à l’aboutissement de leur projet visant à balkaniser la RDC. Dans ce génocide en milieu Yira on compte plus de 120 morts à l’espace d’un mois. Parmi les victimes figurent même des enfants de huit mois voire des fœtus. La communauté Yira qui crie toujours à l’agression de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda appelle le Gouvernement Congolais à jouer pleinement son rôle et aux agresseurs de renoncer à ce plan.
James Kataliko
Butembo
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