





Pourquoi certains hommes sont-ils violents vis-à-vis de leurs femmes ? La violence domestique peut revêtir une forme sexuelle, verbale, psychologique, économique et physique. Nous voulons parler ici de la violence verbale. Celle-ci est fréquemment vécue par la femme au sein du couple. La communication intersubjective au sein de plusieurs couples est souvent polémique. Dans toutes les cultures, les hommes ont tendance à injurier et à calomnier leurs femmes. Ils considèrent comme un scandale le fait qu’ils soient eux aussi injuriés par leurs femmes. Pourquoi les hommes s’acharnent-ils contre leurs femmes et que peuvent faire celles-ci pour se protéger un tant soit peu contre ces propos injurieux et souvent violents de la part de leurs maris ?
Ne me provoque pas, dixit le léopard!
Voici une solution miracle qui vient de m’être racontée ce matin même et que je voudrai partager avec vous. C’est contre les violences domestiques verbales. Celles-ci s’observent encore dans certaines de nos familles africaines. Le plus souvent c’est le père de famille qui commence par provoquer la mère et cela se passe après le repas du soir car si cela se passe avant de manger, toute la famille risque de dormir ventre creux (…).
Quelle est l’origine de cette violence ? Le plus souvent c’est sur un fait apparemment banal. Le père commence à faire pousser des ailes (erivururuka), profère des paroles qui énervent la mère et cette dernière finit par réagir. C’est d’abord un flux de paroles, qui s’accompagne d’injures qui touchent à la pudeur, de fois, à la famille de la mère. Celle-ci réagit, riposte, noue le pagne aux reins et l’échange de coups s’en suit et les voisins sont vite alertés. Des provocations de ce genre (omwagha) ne sont pas étrangères chez bien des familles qui les tourne au déshonneur.
Une mère de famille avait marre de cette situation car c’est chaque soir que cela devrait avoir lieu. Un soir, elle n’a pas pu se contenir. Elle décida d’aller tout dire au prêtre curé de la paroisse de son village et demander conseil pour mettre fin ou mieux se protéger contre cette violence domestique qui devenait monnaie courante.
Le curé écouta la pauvre mère avec beaucoup d’attention et de compassion. Il dit à la mère victime de violence domestique : je suis plein de compassion envers toi, maman. Voici ce que je te propose comme solution miracle : j’ai chez moi une gourde remplie d’ ‘eau de Lourdes’. Je vais t’en faire une petite quantité. Je sais qu’elle te sera très bénéfique. Il lui offrit donc un flacon rempli d’ ‘eau de Lourdes’ et lui dit : « chaque fois que ton mari te cherchera noise, tu mettras une quantité d’eau dans la bouche, tu la garderas dans la bouche, tu ne l’avaleras pas. Laisse ton mari parler, parler jusqu’à fatiguer. Et quand il va se fatiguer – et comme tu ne sauras pas lui répondre et réagir tout en ayant de l’eau dans la bouche-, il se sentira désarmer et va se taire ». Ce qui fut dit fut fait. L’homme parla, parla et parla jusqu’à fatiguer. Et comme son épouse ne réagissait pas, il eut peur et s’enfuit sans la toucher ! Elle cria victoire. Le truc avait réussi.
La mère alla tout de suite raconter son exploit chez les voisines. Celles-ci étaient curieuses de savoir d’où viendrait cette eau miraculeuse qui fait fuir le plus grand parleur et provocateur des hommes. Elle répondit à leur curiosité : « je l’ai eue de monsieur le curé de la paroisse ». Et depuis ce jour-là monsieur le curé eut à accueillir un grand nombre d’hôtes à la recherche de la miraculeuse ‘eau de Lourdes’ qui donne solution aux conflits et violences domestiques verbales. Monsieur le curé en avait-il en quantité industrielle ? Certainement pas. Que faisait-il pour répondre au besoin en eau de ses hôtes qui devenaient de plus en plus nombreux ? Il puisait de l’eau de son robinet, en remplissait sa gourde, en donnait à ses hôtes et prodiguait le même conseil qui devenait une solution miracle contre la provocation (Omwagha).
Une question pour toi, cher lecteur. Quelle ‘eau de Lourdes’ utilise-tu pour résoudre les différends qui t’oppose à ta famille, à ton voisin avec qui tu ne parles plus ? Comment réagis-tu aux provocations ? A chacun de tirer sa leçon. « Obukuthu ni mwandu » (Le silence est un héritage), disent les vieux sages.
François Nzanzu
Kinshasa
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