





Pendant le temps de délibération du procès des gestionnaires de santé de Mangina et de Mutwanga accusés par la société civile de Beni d’avoir détourné l’aide de l’Union Européenne aux structures médicales pour baisser tant soit peu le coût des soins de santé de plus vulnérables, le Ministre Provincial de la Santé vient de créer une surprise par une correspondance datant du 6 mars 2010 et adressée à l’Asadho/Beni, avec copie au Procureur de la République, au Président du Tripaix, Société Civile de Beni, etc. Cette lettre reproche à l’Asadho d’avoir brûler les étapes et d’être vite parti en besogne.
Notez que le verdict dudit procès qui était prévu pour le lundi 29 mars 2010 dernier n’avait pas eu lieu. Le fait curieux est que tous les prévenus n’étaient pas à l’audience du lundi dernier comme s’ils savaient déjà que les Prononcés n’auraient pas lieu. La lettre du Ministre Provincial de la santé reçue à Beni le 25 mars, y-est-elle pour quelque chose ? Le timing de cette lettre de l’hiérarchie provinciale de la santé provoque des commentaires qui vont dans tous les sens.
Pour certains, le Ministre qui fait partie de l’exécutif ne devait pas s’ingérer dans le domaine judiciaire, les deux domaines étant séparés en R.D. Congo.
Pour d’autres observateurs, le Ministre de la Santé, membre de l’exécutif provincial du Nord-Kivu, peut avoir écrit à l’Asadho pour tenter de le dissuader de faire recours en cas de jugement en faveur des accusés. Notez que l’Asadho est la seule partie au conflit qui possède une connexion internationale capable de faire rebondir l’affaire du détournement sur la scène internationale.
Dans tous les cas, on peut déjà voir derrière l’initiative du Ministre Provincial de la Santé que le dossier du détournement de l’aide de l’Union Européenne à Mangina et à Mutwanga risque d’éclabousser un immense réseau provincial voire national, si les faits reprochés aux deux structures médicales de Mangina et de Mutwanga s’avéraient justes. Pour limiter les dégâts, les victimes du détournement qui n’ont pas des moyens d’influencer le jugement risqueraient ainsi d’être doublement victimes, à l’hôpital et chez le juge, la loi du plus fort aidant !
Tout dépendra du juge WONGA PHALLY qui, on espère, prononcera un verdict juste selon les lois de la République pour que, plus jamais une aide médicale destinée aux pauvres ne soit détournée pour engraisser les intermédiaires et autres gestionnaires.

Palais de Justice de Beni abritant le TRIPAIX et le Parquet de Beni
Selon des Sources proches du Tribunal de Paix contactées par notre rédaction, le Juge WONGA PHALLY, Président de cette juridiction qui siégeait dans cette affaire n’aurait pas encore fini la rédaction de son jugement final.
Devant l’agitation des victimes déçus du report sine die du verdict le lundi 29 mars dernier, le Greffe du TRIPAIX avait appelé les victimes à la patience, assurant que le verdict interviendrait dans un bref délai à une date qui serait communiquée sur les voies des ondes.
Depuis lors, les projecteurs de la population et des fins limiers de Beni ne quittent plus le juge WONGA d’une semelle pour essayer de percer les secrets de son temps de délibération et de la rédaction de son verdict.
Obède Bahati
Beni
Beni-Lubero Online
Lettre du Ministre Provincial de la Santé
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