





Le sommet européen du 26 octobre a validé la création d’un fonds spécial pour accueillir les contributions de pays comme la Chine. De grands pays émergents, Chine en tête, ont répondu favorablement mercredi 26 octobre à un appel de la zone euro à lui venir en aide, traduisant l’incapacité de l’Europe à régler seule la crise de la dette.
Angela Merkel, Chancelière d’Allemagne
Après avoir assuré qu’ils se sortiraient seuls de l’ornière, les Européens se sont rendus à l’évidence : ils s’avouent incapables de créer à eux seuls un pare-feu assez grand pour contenir l’incendie avant qu’il ne se propage à l’Italie et embrase toute l’Union monétaire.
En démultipliant au maximum par leurs propres moyens la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF), ils ne comptent parvenir qu’à 1 000 milliards d’euros dans un premier temps, soit en deçà des besoins potentiels et des attentes des marchés.
FONDS SPÉCIAL
Les dirigeants de la zone euro ont donc décidé mercredi, durant leur sommet, la création d’un fonds spécial adossé au FMI et accueillant les contributions de pays émergents comme la Chine et la Russie. Le sujet est politiquement très sensible et impossible en l’état à chiffrer.
La Chine et la Russie avaient fait état de leur intérêt plus tôt dans la journée et le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, a prévu de s’entretenir de ce sujet avec le président chinois, Hu Jintao, jeudi. Le directeur du FESF, Klaus Regling, se rendra en Chine vendredi, puis au Japon.
Nicolas Sarkozy, Président de la France
Des sources diplomatiques ont indiqué à Bruxelles que la Chine était prête à « abonder le fonds » européen. Et Pékin a dit avoir « une attitude ouverte » et entend « discuter avec les Européens des multiples manières de coopérer ».
UNIQUEMENT À TRAVERS LE FMI
La Chine, qui détiendrait déjà quelque 500 milliards de dollars de dette publique européenne, selon des experts français et allemands, serait bien placée pour développer ses positions européennes. D’autant qu’elle souhaite diversifier son énorme matelas de 3 200 milliards de dollars de réserves de change, qui sont essentiellement libellées en dollars.
Les principaux pays émergents ont proclamé ces dernières semaines leur soutien à la zone euro. Le Brésil et la Russie ont notamment fait part de leur volonté de participer à l’effort, mais uniquement à travers le FMI, et pas forcément pour acheter directement de la dette européenne.
Selon une source proche du dossier, il n’est « pas surprenant » que les Brics (NDLR : Brésil-Russie-Inde-Chine-Sud Afrique) préfèrent passer par l’institution de Washington : « Il y a un instrument connu de tous, le FMI, avec une gouvernance bien définie, et à côté un machin encore flou. C’est normal que les émergents veuillent un peu de garanties. » Reste à définir précisément le rôle du FMI, qui ne peut mettre directement de l’argent dans le fonds européen car ses statuts ne l’autorisent à aider que des Etats.
Les grandes puissances se sont donné rendez-vous au sommet du G20, la semaine prochaine à Cannes, pour faire le point sur l’adéquation des ressources du fonds aux besoins liés à la crise. Mais les Etats-Unis, premier contributeur, risquent de bloquer toute velléité de renforcement des moyens du FMI.
AFP/DALE de la REY
Source : LEMONDE.FR avec AFP, Reuters
Jeudi, 27 Octobre 2011
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