





Depuis lundi 25 décembre, dans le Grand-Nord, aussi bien les réseaux sociaux que les mass médias ne parlent que de l’incendie de la résidence de Joseph Kabila. Une délégation dit des notables de la Communauté Nande a dû partir de Goma et en un temps record est arrivé sur les lieux pour constater les faits. Chose qui ne s’est jamais réalisé, depuis que les populations sont massacrées ou des maisons incendiées dans le territoire de Beni. D’après les informations en notre possession, la FEC Butembo aurait tout de suite décidé de reconstruire à ses propres frais la Résidence.
Entretemps, les langues commencent à se délier et l’étau se resserre de plus en plus sur les complices. Les messages et les déclarations de certaines personnalités qui n’ont pas tardé à tomber, pendant que l’incendie n’était même pas encore maîtrisé paraissent de plus en plus comme une diversion. Les faits tels qu’ils se sont passés le confirment et constituent des indices qui ne laissent aucun doute sur l’identité des complices.
L’itinéraire suivi par les auteurs de l’incendie
1.Samedi 23 décembre, une colonne d’une cinquantaine des Mai Mai quitte Kipese, le village du gouverneur Julien Paluku, pour Lukanga via Masereka et tout le monde les voient. Personne ne dit jusqu’à ce jour à quel groupe ils appartiennent. Pour rappel, ces derniers mois les Mai Mai de Mazembe qui se disent défenseurs des terres de leurs ancêtres se sont affrontés plus d’une fois dans ce milieu à ceux du groupe Nduma Defense of Congo (NDC), qualifiés d’envahisseurs et poulains du régime. Dans ce contexte des conflits, les Mazembe avaient saccagé en juillet 2017 la radio Tumaini de Kipese de Julien Paluku. Et à leur tour, les NDC en connivence avec les Fardc avaient mis à feu les structures de relais de la Radio moto.
2.Dimanche 24 décembre vers 16h00, ces Mai Mai sont visibles près du marché de Lukanga et disent aller à BUTEMBO pour fêter dans la ville libérée. Tout le monde en est informé la nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans les villages environnants jusqu’à Butembo où les réseaux sociaux parlaient des bruits des bottes. Mais comme pour les massacres, aucun de ceux qui détiennent n’intervient.
3.Le même soir ces Mai Mai débarquent à Musienene avec destination BUTEMBO via Vweteta.
A leur passage, dans l’un ou l’autre village, ils se ravitaillent ou reçoivent une chèvre à manger et affirment qu’ils sont en route pour Butembo pour une mission leur assignée.
4. Rien ne filtre sur leur bref séjour dans la ville de Butembo d’où ils repartent quelques heures après. C’est sur leur chemin de retour qu’ils vont s’en prendre à la Résidence sensée être parmi les mieux sécurisées de ce pays. L’opération se passe sans aucun coup de feu car les habitants du village voisin de la résidence disent n’avoir rien entendu.
5. L’opération terminée, les assaillants repartent à Bianze via Kipese sans qu’aucune contre-attaque soit lancée.
Les faits parlent d’eux-mêmes.
Il n’est un secret pour personne, en commençant par le chef de l’Etat, que la plupart des membres de sa majorité présidentielle du Grand-Nord (parmi eux certains s’autoproclament notables) viennent de ces villages. Dans les coins et recoins, le régime a placé à la tête de différents services de l’Etat des personnes de son obédience (ANR, Police Nationale Congolaise, taxateurs, recenseurs des marchés, etc.) pour avoir pouvoir sur toute parole et tout fait. Il va donc de soi que ces différents services ont été bien informés soit de leur arrivée dans un village soit à la minute près après leur passage.
Par ces services, en tant qu’antennes à la fois émettrices et réceptrices du régime dans ces milieux, ce dernier à des niveaux différents a dû être informé de tous les mouvements de ces soi-disant Mai Mai. La question que l’opinion se pose aujourd’hui est de savoir pourquoi le régime n’a pas pris des dispositions utiles pour arrêter ces inciviques.
Y aurait-il une véritable crise de confiance entre le régime et ses antennes au point que celles-ci n’alertent pas sur une information sécuritaire de si grande sensibilité. Ou faut-il parler d’un jeu de théâtre monté dont les objectifs sont encore à élucider ?
Dans ce sens, aussi bien les messages que les déclarations faites à ce sujet constituent une diversion. Il est bien facile d’allumer le feu dans la brousse. Mais il est difficile de l’éteindre par la suite…
©Beni-Lubero Online.





