





Les combattants congolais de Londres et les Amis de Wetchi sont en colère contre Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui a demandé aux congolais, dans son discours du 24 avril dernier, d’attendre le 6 décembre 2011 pour entamer la révolution à la Tunisienne ou à l’Egyptienne en RDC. Pour les combattants de Londres aux congolais fatigués par 15 ans d’occupation rwando-ougandaise de la RDC (1996-2011), la révolution congolaise doit commencer aujourd’hui car les élections financées par la même communauté internationale qui soutient l’occupation de la RDC ne peuvent apporter le changement voulu par les congolais.
Selon les combattants de Londres, les diplomates occidentaux qui ont défilé à la Rue PETUNIAS de Limete avant la date fatidique du 24 avril dernier allaient convaincre Etienne Tshisekedi de calmer la colère des congolais qui veulent renverser le régime actuel par un soulèvement populaire d’Est à l’Ouest, du Nord au Sud.
Le fait que Ya TshiTshi n’ait pas condamné en termes clairs l’occupation rwando-ougandaise de la RDC avec son lot des violences sexuelles faites aux femmes, son génocide en cours au Kivu, ses pillages des richesses naturelles, fait dire aux combattants de Londres que la révolution ne viendra pas des politiciens et qu’il faut envisager la révolution tant escomptée sans les politiciens.
En effet, quand on regarde les révolutions qui viennent de faire tomber les dictatures nord-africaines, on constate qu’elles sont l’œuvre des Jeunes, des fonctionnaires impayés, des désœuvrés, des victimes de la brutalité de la Police, et pas des politiciens. En Egypte, l’Eglise Chrétienne Copte avait demandé à sa jeunesse de ne pas participer à la révolution. Mais cette jeunesse copte a rejoint les rangs de la révolution car elle était frappée par les mêmes maux de chômage que les jeunes musulmans. L’issue de cette révolution est connue. La fausse crainte des occidentaux que les radicaux, les islamistes, etc. allaient récupérer la révolution se révèle aujourd’hui fausse. La révolution est entrain d’unir l’Egypte contre les petites mains du capitalisme sans distinction de religion ni d’opinion politique. Dans tous les trois pays, soit Tunisie, Egypte et Libye, les politiciens sont venus se joindre aux révolutionnaires après les appels du Président américain Barack Obama qui demandait aux trois dictateurs de dégager. Les politiciens ne deviennent révolutionnaires que quand il devient clair qu’il y aura changement de régime. C’est ce qui se passe aujourd’hui en RDC. Les politiciens par définition cherchent le pouvoir, toujours le pouvoir et ses avantages. Pour eux, le peuple, mort ou pas, n’est qu’un marchepied, un tremplin de leur ascension politique qu’ils veulent sans sacrifice, sans perte aucune. Compter sur eux pour une révolution, c’est se tromper d’alliés.
La conclusion des combattants de Londres est ainsi réaliste et pertinente. Si on attend la révolution congolaise de politiciens (ceux qui sont au pouvoir comme ceux qui se disent opposants), de chefs des confessions religieuses, de monarques traditionnels, des chefs coutumiers, de commerçants, etc., il n’y aura pas de révolution du tout. C’est cela le sens de l’histoire. Un proverbe ne dit-il pas que ceux qui ont la bouche pleine ne parlent pas ! On peut aussi dire qu’ils ne veulent jamais de révolution qui fait recommencer tout le monde à zéro. Ceux qui ont certains avantages ne veulent jamais les perdre même si autour d’eux c’est le chaos.
Les exemples abondent dans l’histoire de la RDC. Si les parents congolais payent les enseignants depuis les années 90, c’est parce que ceux qui ont l’argent ne veulent pas d’une grève illimitée qui ferait perdre du temps à leurs enfants. Comme certains peuvent payer les frais exigés, les pauvres suivent, et le paiement du salaire des enseignants par les parents s’érige en système ou en mode de gouvernance. Les riches retardent ainsi la révolution dans le domaine de l’enseignement en RDC.
Aujourd’hui, la RDC va très mal avec ses 8 millions des morts, ses massacres des populations civiles, ses incendies des maisons, ses braquages sur les routes, ses fonctionnaires impayés, son occupation par des armées étrangères, etc. Jusque-là, on constate que les politiciens ne sont pas victimes de la violence aveugle qui se déchaine sur le pays. Ils meurent par obésité et hypertension mais pas par les machettes et les armes des militaires. Ils meurent de mort naturelle dans les grands hôpitaux du monde. En conséquence, ils ne peuvent devenir des alliés dans la lutte contre la violence qui décime les pauvres congolais. C’est la raison pour laquelle aucun politicien congolais ne démissionne du gouvernement. Quand l’Honorable Vital Kamerhe avait dénoncé le retour en RDC de l’armée génocidaire du Rwanda, les députés qui l’acclamaient au perchoir de l’assemblée nationale avaient voté pour son éviction, l’abandonnant seul dans sa lutte.
Les membres du gouvernement actuel dont les propres frères et sœurs sont égorgés par les Forces Armées Rwandaises Déployées au Congo (Fardc en sigle), ceux dont les villages sont incendiés avant d’être occupés par les retournés, ils ne disent mot, ne démissionnent pas, et se font les vuvuzelateurs du régime tortionnaire. La raison est simple : ils profitent du cadavre de la RDC et ont peur d’une révolution qui les ferait recommencer à zéro.
La révolution ne peut donc pas venir de Tshisekedi qui est l’opposant le plus riche de la RDC, celui qui a su tirer une longue et heureuse vie de l’opposition politique. Avant Tshisekedi c’était Antoine Gizenga. Une fois premier ministre au soir de sa vie, son Lumumbisme était jeté au placard. On a vu la société civile congolaise, les confessions religieuses, devenir des composantes de la vie politique congolaise et ses membres une fois à la mangeoire de l’Etat troquer leurs soutanes contre des billets de banques, des voitures, et oublier les cris des populations civiles.
La balle est donc dans le camp des combattants de Londres et de tous les révolutionnaires congolais. Ils doivent se prendre personnellement comme l’émanation et l’aboutissement de la révolution attendue en RDC. Ils doivent se considérer comme les sauveurs attendus en RDC et descendre dans tous les coins de la RDC pour travailler avec les minorités organisées, les laissés pour compte du régime, ceux qui n’ont pas la bouche pleine, les victimes du régime, ceux dont la voix est étouffée par le régime et ses complices de la communauté internationale, etc. Il faut encadrer ses minorités organisées avant que la machine du pouvoir ne les récupère dans son tourbillon de mensonge.
Ces minorités organisées sont partout en RDC. Elles sont au Sud-Kivu où elles viennent de désavouer le chef coutumier Ndatabaye wa Ngweshe qui a pris parti pour le régime au pouvoir. Elles sont au partout au Nord-Kivu où des parlements debout naissent pour se défendre devant l’occupation de leurs terres par des retournés du Rwanda. Elles sont au Bas-Congo, à l’Equateur, au Bandundu, au Kasai, dans la diaspora, etc. Ces minorités organisées sont aussi tous les congolais laissés pour compte par le régime actuel. Ce sont ces minorités organisées qui constituent l’armée révolutionnaire de la RDC. Si les combattants de Londres acceptent de devenir leurs leaders, l’heure de la révolution aura enfin sonnée en RDC.
Vidéo des Combattants de Londres en colère contre Etienne Tshisekedi
©Beni-Lubero Online





