





Les incendies des villages en Territoire de Lubero se poursuivent avec un bilan humain et matériel de plus en plus lourd.
Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2009, les hommes en uniforme parlant Kinyarwanda font irruption dans la localité de Busekera et tirent à l’air pour effrayer la population locale. Sans attendre, ces assaillants ont mis du feu sur 150 maisons. Bilan humain 6 personnes tuées parmi lesquelles Mr. VITA, Mr Nyongolo (papa du Chef de Cité de Kirumba), Maman Kyakimwa, etc.
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Busekera est un village situé à environ 30km de la cité de KAYNA où l’activité principale est l’agriculture. Ce village est considéré comme un des greniers des villes et cités du Nord-Kivu à cause de sa production des légumes, haricots, etc.
L’identité des assaillants est sujet de dispute entre la population locale d’un côté pour qui les assaillants sont des militaires CNDP/Fardc et le gouvernement, la Monuc et les Humanitaires de l’autre côté pour qui les assaillants sont des FDLR et les Mai-Mai Pareco.
En lisant les versions dites officielles, on découvre que la population est la seule capable de bien identifier les assaillants car lors des attaques les officiels du gouvernement, la Monuc et les Militaires congolais ne sont jamais présents sur le lieu du crime. Ils arrivent toujours quand le crime est déjà consommé. Mais on s’étonne que ces officiels refusent le témoignage des témoins oculaires et rescapés des attaques pour prétendre être les seuls à connaître l’identité des assaillants ! Le cas de Busekera est le dernier en date. Il n’y avait aucun militaire des Fardc ou de la Monuc. Mais c’est la Monuc et sa radio qui diffusent que l’attaque de Busekera était menée par les FDLR et les Mai-Mai Pareco.
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La même dispute concerne la question de savoir si oui ou non la paix est revenue au Nord-Kivu. Pour la population locale, la violence s’est accrue comme jamais par le passé. Mais pour les officiels, la paix est revenue et les déplacés peuvent retourner chez eux !
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Le cas de la cité de Lubero où la population a brûlé un véhicule de la Monuc et détruit toutes les installations des ONG internationales est un signe que la population voit et vit autrement la paix annoncée par le régime de Kinshasa. En effet le 28 octobre, la cité de Lubero était paralysée parce que la population ne veut pas de la présence de deux commandants anciens du CNDP soupçonnés d’entretenir l’insécurité sur l’axe Kanyabayonga-Musienene. Notez qu’un camion Fuso plein d’armes et des munitions en destination de Butembo avait été arrêté hier de justesse à Kimbulu.
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Pour harmoniser les violons sur la situation sécuritaire du Nord-Kivu, le Gouvernement doit prendre langue avec la base pour chercher et trouver ensemble les solutions qui s’imposent. Les memoranda de la population sont un cri d’alarme auquel il faut répondre par des stratégies de pacification concertées de commun accord entre les autorités locales et toutes les forces vives en présence avant qu’il ne soit trop tard.
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Correspondance particulière de Kirumba et de Lubero.
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©Beni-Lubero Online





