





La R.D.C est à l’heure de la révolution en dépit de menaces d’un pouvoir contesté par la majorité du peuple congolais. Après la corruption avérée de l’élite compradore du pays, le régime en place fait face au peuple congolais jusqu’aujourd’hui sacrifié sur l’autel des intérêts égoïstes de la minorité au pouvoir. Le peuple congolais réclame sa part du gâteau national. Il trouve devant lui le mur du capitalisme néolibéral qui soutient les régimes dictatoriaux de la Région des Grands Lacs. Le capitalisme néolibéral est par définition antisocial (sociocide), antisyndical, etc. Pour abattre ce mur, le peuple congolais organise des manifs au sein de ses divers mouvements associatifs. S’inspirant du printemps arabe, d’aucuns qualifient ces manif de révolution congolaise.
Craignant l’effet boule de neige, le régime de Kinshasa a choisi d’interdire ou mieux de réprimer les manifs sur toute l’étendue du territoire national. Les collabos internationaux du régime de Kinshasa tels que l’actuel Premier Ministre Belge Elio di Rupo, le Président Sud-Africain Jacob Zuma, répriment aussi les manifs des congolais vivant dans leurs pays respectifs. Les combattants pour la liberté des congolais affirment ainsi qu’íls sont en guerre contre le monde entier, notamment ceux qui tirent leurs richesses de la pauvreté des congolais.
Les medias du régime essaient de diaboliser ces manifs en les réduisant à la lutte politique d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Erreur ! ETwM n’est qu’une des victimes du régime en place. Avec ou sans Tshisekedi, la révolution congolaise qui a déjà atteint sa vitesse de croisière, se poursuivra crescendo, n’en déplaise qu’à ceux qui se voilent les yeux pour ne pas voir. Le peuple congolais veut un changement politique et social en RDC. Il est vrai que le hold-up électoral du 28 novembre 2011 et la crise postélectorale qui s’en est suivie constituent le point de ralliement national pour la lutte en faveur du changement en RDC. Mais cela n’empêche que les syndicats et les différents mouvements associatifs organisent séparément des manifs chacun selon son agenda propre.
C’est ainsi qu’à Butembo, le SYECO (Syndicat des Enseignants Congolais) a organisé une manif à l’issue de son Assemblée Générale Extraordinaire du jeudi 19/01/2012. Il a été constaté que la Division Provinciale du Nord-Kivu II retient sans aucun motif les salaires des enseignants (cas du salaire du mois de Décembre 2011), que la liste des enseignants qui perdent sans aucun motif leurs numéros matricules ne fait que s’allonger, et que l’enseignant Musoki Baraka de l’E.P. VURALI de la Convention Islamique a été lésée par un réseau maffieux gravitant autour du Directeur du SECOPE et jouissant de la complicité du Maire de la Ville de Butembo. Selon les analystes, le secteur de l’enseignement est dans le collimateur des occupants qui voudraient infiltrer aussi l’enseignement comme cela a déjà été le cas dans d’autres secteurs de la vie publique, y compris les églises, les congrégations religieuses, etc. Le syndicalisme au sein du secteur de l’enseignement et de la santé donnerait du fil à retordre aux occupants. Ce qui n’est pas le cas dans les secteurs de la vie publique où l’autoritarisme est roi et où une seule personne corrompue peut décider à la place d’une multitude silencieuse. Mais à l’allure où vont les choses, la révolution congolaise comme toutes les révolutions de l’histoire, n’épargnera personne et secouera tous les cocotiers de l’ancien régime pour barrer la route à l’occupation de la RDC. Les manifs en cours de préparation par les évêques et les prêtres de l’Archidiocèse de Kinshasa ainsi que la manif de la SYECO-Butembo en donnent un signe et un exemple éloquents.
Pour le cas de Butembo, le Maire de Ville et représentant du régime en a eu pour son compte. Pour sauver son fauteuil et probablement sa peau, lui qui connait le droit qu’ont les citoyens de manifester publiquement leur opinion avait néanmoins choisi d’interdire sans aucun motif la manif des enseignants du SYECO urbano-rural de Butembo. Du haut de sa tribune, le Maire SIKULI UVASAKA MAKALA Théodore, avait déclaré qu’il n’autorisera jamais une marche visant à exhiber les défauts du gouvernement de Joseph Kabila.
Le Syeco a lui aussi choisi d’ignorer l’interdiction du maire de ville selon le principe selon que nul n’est tenu à obéir à un pouvoir injuste et inique. Comme dit l’article 64 de la Constitution Congolaise, les citoyens congolais jouissent du droit de se débarrasser par tous les moyens nécessaires de dirigeants ou du régime coupable de trahison et d’abus du pouvoir.
En gros, les enseignants de Butembo réclament :
1° Que soient remis dans leurs droits les enseignants dont les numéros matricules ont été suspendus depuis septembre 2009 à nos jours, sans oublier leurs arriérés des salaires ;
2° Que le Coordinateur Provincial des Ecoles Conventionnées Islamiques soit démis de ses fonctions sans délai pour éviter que les enseignants du réseau islamique ne soient victimes de détournement récurrents à l’instar de celui vécu à l’EP VURALI et pour que la paix sociale règne dans les écoles dudit réseau.
La Manif est partie de MACARENGO à Vungi, site du SYECO et a eu comme point de chute le Bureau de Coordination des Ecoles Islamiques au Quartier Kalemire, en passant par la Mosquée sise sur Rue Matadi et le Bureau du DIRPROV SECOPE.
Comme le coordinateur du SECOPE était absent, les manifestants ont brulé un feu de colère devant son bureau et ont scellé la porte de son bureau avant de quitter les lieux.
Síl n’y a pas de suite favorable, les enseignants de Butembo prévoient d’autres moyens de pression plus contraignants pour obtenir gain de cause.
Edgar K. Mateso
Butembo
©Beni-Lubero Online





