






Le Vendredi 2 Novembre 2007 est le jour que le personnel de santé (mis à part les médecins, pharmaciens et dentistes) en majorité les infirmiers de Beni-Lubero, est sorti de son silence pour demander à cor et à cri que justice lui soit faite.

Quel est au juste le problème? Il y a deux ans que les médecins reçoivent de l’Etat ce qu’on appelle « Prime de Risque » du Métier, une cagnotte mensuelle d’une valeur variant entre 170 et 340 US$. Depuis Septembre 2007, les Pharmaciens et les Dentistes jouissent aussi de cette prime de risque du métier et reçoivent chacun dans son escarcelle une somme d’argent allant de 240 à 300 US$.

L’oubli des infirmiers dans l’allocation de cette prime de risque du métier constitue la pomme de discorde. Les infirmiers qui restent avec les malades pendant plusieurs heures que les médecins se disent injustement exclus de la jouissance de cette prime. Ils se disent victimes d’un traitement injuste de la part de qui de droit. Quand un accident se passe à l’hôpital, les membres d’une famille en furie s’en prennent souvent en premier lieu aux infirmiers de garde. Si le docteur et le pharmacien portent la responsabilité de chaque malade dans sa guérison ou dans sa mort, ils ne font rien sans le concours des infirmiers et des autres soignants qui surveillent le malade, lui administrent les soins sous les ordres du docteur. Il y a donc une responsabilité partagée entre le docteur, le pharmacien et le personnel soignant. Cet état des choses en appelle à un partage de la prime du risque entre docteur, pharmacien, et personnel soignant.

Au regard de cette injustice avérée, le personnel de santé de Beni-Lubero, toutes catégories confondues, est descendu comme un seul homme dans la rue pour une marche pacifique de réclamation qui est partie de l’Hôpital Général de Katwa jusqu’ à la Mairie de la Ville via Rond Point Njiapanda, Kalimbute, Rue Président de la République, Rond Point SONAS, Rue Kambali, Siège de la Monuc, Avenue Matokeo, Rond Pont VGH, Rue Kinshasa, Bureau du District, et Mairie de la Ville où ils ont remis une blouse blanche et un thermomètre au Maire Adjoint Faisant Fonction de Maire depuis la suspension de son titulaire.

Les manifestants ont juré que, si leur réclamation n’est pas suivie d’une réponse positive durant ce week-end, une grève à durée indéterminée débutera ce lundi 5 novembre jusqu’à ce que justice soit faite au personnel de santé de Beni-Lubero.
Notez que la même réclamation fait dans plusieurs provinces du pays l’objet de grève.
C’est l’ironie de la bonne idée de la prime de risque qui malheureusement divise la communauté médicale nationale au point de faire plusieurs victimes parmi les malades si les autorités font la sourde oreille. C’est ce qui arrive quand les bonnes idées manquent à l’impératif de justice.
Le mot d’ordre de cette grève illimitée a été lancé par le Président Syndical National des Infirmiers et Autres professionnels de la Santé. Au niveau local, c’est le secrétaire du Comité syndical des Professionnels de la Santé du Grand Nord, Mr Jules VAYIKEHYA qui a coordonné toutes les activités.
Les Participants à la grève sont :
– Les Infirmiers,
– Les Radiologues,
– Les Administrateurs Gestionnaires des Institutions de Santé,
– Les laborantins,
– Les Kinésithérapeutes,
– Les Anesthésistes,
– Le personnel administratif des services de santé,
– Toutes les institutions sanitaires publiques,
– Les Institutions des confessions religieuses telles BDOM, CBCA…., ainsi que les privées qui normalement ne sont pas concernées par la prime car non engagées par l’ETAT, ont tout de même participé pour soutenir leurs collègues du secteur public. C’est ainsi qu’on a vu parmi les manifestants les délégués des toutes les zones de santé de Beni-Lubero.
Les manifestants demandent à toutes les couches de la population de soutenir cette grève car la réussite des grévistes est la réussite de la population, et l’échec des grévistes est l’échec de la population.
Juvénal Paluku
Butembo
Beni-Lubero Online





