





La République Démocratique du Congo compte dans son ensemble 26 provinces dont la province du Nord-kivu, se trouvant précisément à l’Est du pays, celle-ci comprend plusieurs zones et des tribus très diversifiées, entre autre la zone de Beni-Lubero et la tribu Nande.
En effet, la partie Est du pays a plusieurs fois servi des bases d’opérations militaires et a été victime des atrocités dues aux multiples guerres qu’a connues notre pays.
De ce fait, depuis 2010 la province du Nord Kivu a observé le déplacement des populations non identifiées munies d’armes blanches, dont la provenance n’a jamais été révélée au public, mais au sujet desquels les autorités n’ont cessé de mentir qu’il s’agit des ressortissants de Masisi et de Rutshuru. Ces populations non reconnues par les autochtones se sont installées à Lubero puis à Beni sous prétexte de rechercher la terre arable. Les autochtones, étant inquiets pour leur sécurité, avaient saisi le gouvernement; mais depuis lors ils n’ont pas vu ces immigrants ni identifiés ni retournés à leur origine réelle.
En outre, depuis 2014 à nos jours la zone de Beni-Lubero a connu la résurgence des pseudo rebelles Ugandais « ADF » semant ainsi plusieurs désolations dans cette zone, notamment les massacres de plus ou moins 2500 personnes, le kidnapping de 1100 personnes, la disparition sans aucune suite de plus ou moins 500 personnes, des centaines de villages incendiés et occasionnant ainsi paupérisation de la population de cette zone.
Il sied de noter que tous ces massacres se passent dans cette zone sur-militarisée, contrôlée par les forces armées congolaises et la Monusco. Plusieurs descentes des parlementaires et visites des autorités officielles, dont le président Kabila, n’ont apporté aucune solution. De ce fait la population se dit qu’apparemment ces derniers y vont en qualité des touristes car aucune résolution concrète mise en application jusqu’ici afin de mettre fin à ces monstrueux massacrés. Par contre certains assauts se font d’ailleurs en présence même de certaines autorités lors de leur court séjour dans cette zone. C’est le cas de massacre du samedi 14 avril 2018, commis sous la barbe de la patronne de Monusco Mme Leila Zerrougui qui se trouvait à Beni, qui a couté la vie à 9 femmes innocentes.
Pendant que la population ne cesse de dénoncer la complicité de certains officiers dans la situation d’insécurité dans la zone, le mois d’Avril se révèle un mois le plus secoué car plusieurs faits se sont avérés contradictoires aux attentes de la population; premièrement les propos du président Kabila exposant tout le sentiment de xénophobie, voire de génocide, tel qu’il la formule contre le peuple Nande. En plus, il est capital de dénoncer le rejet, toujours sous la pression du même président Kabila, de la motion de défiance contre le ministre nationale de défense lors de la plénière du lundi 16 Avril 2018. Troisièmement, que dire de l’assaut des Adf sur l’axe Beni – Kasindi le 21 Avril 2018, opérant de 18 heures de vendredi jusqu’à 5 heures du matin de samedi, sans être inquiétés et pourtant la base militaire Sokolo 1 et la Monusco s’y trouvent à quelques 3 kilomètres du lieu de la tragédie, causant ainsi 5 morts plusieurs blessés et disparu et 2 véhicules calcinés? N’est-ce pas une indifférence trahissant une complicité tacite?
Face à cette suite de faits, quand c’est trop c’est trop, le 26 Avril 2018, les femmes de Beni de toutes les couchent se sont levées, bravant le peur et ont fait une marche de colère sur le boulevard Nyamwisi jusqu’à la mairie de la ville de Beni, pour manifester leur indignation face au silence coupable des autorités, scandant ainsi des chansons, je cite, « nous ne voulons pas d’armes, nous voulons la « Paix », Dieu fait le miracle ne laisse pas un seul instant, fait le miracle… »
Eradiquer ces Adfs serait l’idéal que tout le monde attend des autorités, comment une milice estimé à 3000 hommes face aux forces armées de plus ou moins 15000 militaires, assistées par la Monusco peut opérer pendant quatre ans sans être maitrisée? C’est sur ces interrogations que nous arrivons à conclure que « l’Affaire Beni est un arbre qui cache la forêt ».
Egée Mapathi
Citoyenne Congolaise
©Beni-Lubero Online.





