





Samedi 18 mars 2006 [ www.benilubero.com] : Le pape Benoît XVI a affirmé hier vendredi 17 mars 2006 aux participants de l’Assemblée Plénière du Conseil pontifical pour les Communications sociales que pour les professionnels de la communication, le bien commun doit passer avant le bénéfice et a encouragé les communications sociales à défendre la vérité et à promouvoir la Paix. Dans la même ligne, le Père Olivier Kamate Sikahwa, a.a. interpellent les professionnels congolais de l’information de ne pas manipuler l’opinion en cette veille des élections très mitigées. En effet, pour les congolais, elles sont une étape vers un Etat de Droit mais pour les Puissances Etatiques et Commerciales qui les financent, elles sont une nième mascarade pour tenter d’habiller une imposition aux congolais des leaders indésirables dont le seul mérite est d’avoir rencontrer par hasard les faiseurs des rois du monde et de leur avoir fait un serment de fidélité aveugle. L’interpellation du Père Olivier est donc pertinente : Que les media qui vont couvrir les élections au Congo ne désinforment plus sur des élections déjà piégées pour éviter une double manipulation du peuple congolais. En effet, le peuple congolais peut encore faire échec à toute manipulation s’il est bien informé des tenants et des aboutissants des élections de juin 2006 dans une région des Grands Lacs Africains au centre des convoitises des malins et puissants de ce monde.
( Beni-Lubero Online).
Quand dire c’est faire… Mass Media en période électorale : Moyens de communication ou de propagande sociale ? On a l’habitude d’appeler la presse le " quatrième pouvoir ", les trois autres étant, bien entendu, le législatif, l’exécutif et le judiciaire. Mais, la presse, la radio, la télé ou plus exactement les média, ne constituent-ils pas plutôt le premier pouvoir, la clé de l’action des politiques, surtout en période électorale? En effet, en période électorale les politiques cherchent à tout prix à se faire entendre pour se faire connaître et se faire élire? Mais ce « à tout prix » signifie-t-il « à n’importe quel prix » ? Ce qu’on appelle communément le « quatrième pouvoir » peut se hisser « au premier pouvoir ». Il me semble pourtant que ce pouvoir tellement influent est à peine connu dans certaines couches de la société congolaise! Cette lacune peut constituer une brèche par où s’infiltre la dictature rampante, l’hypocrisie et le manque de transparence comme ce que nous vivons depuis plus de quatre décennies en République « Démocratique » du Congo. Même ce terme « Démocratie » peut devenir un appât sur les lèvres de certains. Il faudra être capable de discerner : quand dire c’est faire ! La dictature à travers les média ! Cela peut se réaliser dans un double sens : par excès ou par défaut. Les Congolais devront aujourd’hui plus que jamais se souvenir et prendre au sérieux les paroles de Francis Balle dans son « Traité de sociologie sur la communication »: « les médias agissent à la manière d’une drogue, anesthésiante ou stimulante. Ils sont capables de faire faire n’importe quoi, à n’importe qui, n’importe comment et n’importe quand ». Nous pouvons ajouter à ce « n’importe… » un très long caeteri caetera. Les techniques de communication ne constituent pas un boulevard pour la démagogie et la médiocrité, privilégiant le mensonge plutôt que la vérité, ce qui disperse et divise aux dépens de ce qui unit et favorise la cohésion sociale, la participation, le débat, l’esprit critique… Les media sont avant tout des moyens de communications sociales. Pas des moyens de propagande sociale. Leur rôle ne consiste pas, en tout cas, en diffuser une pseudo-culture soporifique qui inciterait plus à l’évasion qu’au débat serein et responsable sur la réalité personnelle, sociale, nationale voire internationale.
Sans méconnaître leur côté positif et donc louable, les media peuvent devenir des puissants éléments qui favorisent la confusion et le chaos dans l’opinion publique. On ne le dira jamais assez, en matière de média, rien ou presque, n’est innocent ! Et le silence moins que tout ! José Stalin expert en question de pouvoir l’a vu clairement en affirmant que la prise en otage des vocables talismans comme « démocratie », « liberté », « changement »… peuvent aussi devenir, pour les démagogues manipulateurs, des puissants instruments pour vaincre sans convaincre. On peut bel et bien parler de « changement », mais changement en quel sens, en quelle direction… ? Même Martin Heidegger, philosophe on ne peut plus attentif à la réalité historique, reconnaît que les mots sont souvent, dans l’histoire, plus puissants que les choses et les faits. Celui qui maîtrise bien les techniques de manipulation de l’information et qui en use avec circonspection, peut mener l’opinion publique, c’est-à-dire la majorité des citoyens, à se mobiliser dans un sens ou dans un autre, en fonction de ses objectifs et de ses intérêts. Lorsque l’on sait qu’en période électorale les politiques tournent casaque au gré de ce qu’ils croient être l’opinion, on ne peut qu’attirer l’attention des électeurs avant qu’il ne soit trop tard. En démocratie, celui qui tient les rênes de l’information et des média peut de facto diriger la politique d’un pays. En période électorale, il peut mener l’opinion publique où il veut, si les gens baignent dans une criante et irritante naïveté. Ce que l’on appelle communément le « quatrième pouvoir » peut devenir en un certain moment « le principal pouvoir ». Les média constituent une des principales clés pour se faire entendre, se faire connaître afin de se faire élire. Tant mieux s’ils peuvent servir à faire connaître les différents projets de société de chaque prétendant au pouvoir pour permettre à tous les électeurs de faire le meilleur des choix possibles dans la liberté et la responsabilité! Nous en appelons à la responsabilité de tous et surtout des professionnels de l’information. Ne pas manipuler et ne pas se laisser manipuler, voilá le principe ! Parce que tout est lá! A bon entendeur, salut !
Olivier Kamate Sikahwa a.a.
Correspondant de Beni – Lubero Online
à Madrid (Espagne)





