





Vers 4 h 00 du matin du Lundi 28 juin 2010, le bureau et le domicile du Chef Coutumier du Secteur Ruwenzori ont été incendiés par des hommes armés non autrement identifiés par des sources indépendantes. En effet, l’attaque a eu lieu la nuit dans la cité de Mutwanga. Les assaillants ce sont aussi sauvés la nuit ! Le bilan de cette attaque du symbole du pouvoir coutumier du secteur Ruwenzori en Territoire de Beni est lourd : 8 morts et plusieurs blessés graves. Parmi les morts figurent deux enfants du Chef coutumier Edouard Nyamwisi, Grand Frère de Son Excellence Mbusa Nyamwisi Antipas, Président du RCD-K-ML et Ministre de la Décentralisation dans le Gouvernement de Muzito. La maison du Chef Edouard a été incendiée avec sa famille àl’intérieur. Le chef coutumier Edouard Nyamwisi n’a eu la vie sauve que parce qu’il était absent lors de l’attaque. Les maisons voisines du domicile du Chef du secteur ont été toutes pillées avant d’être incendiées, ses habitants tuées ou laissées pour morts.
La conséquence de cette attaque du pouvoir coutumier de la chefferie de Ruwenzori est le déplacement forcé des populations civiles qui affluent vers la ville de Beni.

Mutwanga : Le bureau du Chef Coutumier de Mutwanga pillé et détruit. Photo BLO prise le 8 juin 2010

Mutwanga : La résidence du Chef coutumier Edouard Nyamwisi incendiée avec la famille du chef à l’intérieur. Photo BLO prise le 8 juin 2010

Vue d’une rue déserte de la cité de Mutwanga au pied du Mont Ruwenzori
De l’identité des assaillants du pouvoir coutumier de Mutwanga
Notez que des tracts postés aux quatre coins de la cité de Mutwanga entre le 4 et le 6 juin annonçaient la chute de Mutwanga aux mains des Nalu le 10 juin passé. L’apocalypse prévue pour le 10 juin n’avait pas eu lieu !
Depuis trois mois environ, plusieurs clandestins armés et assimilés aux rwandais et ougandais entrent de l’Ouganda en Territoire de Beni par plusieurs localités du secteur ruwenzori avant de disparaître dans le parc National des Virunga et dans certaines plantations de café qui appartenaient jadis aux colons belges. Cette invasion armée du territoire national par des clandestins armés en provenance de l’Ouganda a déjà été dénoncée par la société civile et les ONG des droits humains du Territoire de Beni. Le gouvernement de Kinshasa ainsi que la Monuc gardent le silence sur ce phénomène des clandestins armés en provenance de l’Ouganda au point que les observateurs se demandent si ces clandestins armés sont les retournés que le HCR et le PNUD voudraient implanter à l’Est de la R.D.Congo.
L’identité des assaillants du symbole du pouvoir coutumier du secteur Ruwenzori a vite été déclinée par le commandant de l’opération en cours au point qu’on se demande pourquoi leur attaque n’avait été prévenue par les Fardc qui connaissaient leur force de nuisance? En effet, d’après les Fardc, les assaillants seraient des rebelles ougandais Nalu/ADF qui auraient attaqué Mutwanga en signe des représailles contre la destruction de leur base de Mwighalika dans la vallée de la Semliki. Les Fardc auraient lancé une opération contre les rebelles ougandais NALU/ADF depuis le samedi 26 juin dernier. Cette opération est confirmée par les habitants de la chefferie d’Isale-Vulambo dont la localité de Mwighalika fait partie. Depuis le début de l’opération dans le Graben de la chefferie d’Isale-Vulambo, les populations fuyant les extorsions de nourriture par les militaires y déployés ont déjà trouvé refuge aux alentours de la ville de Butembo chez leurs proches.
La version officielle du massacre de Mutwanga ne convainc pas encore plusieurs observateurs pour plusieurs raisons, entre autres,
1. Avant de lancer une opération militaire contre des rebelles ougandais Nalu/ADF, il fallait prendre des dispositions sécuritaires pour les symboles de l’Etat dans la région, les populations civiles ainsi que les voies de communication telles les ponts, les axes routiers de la région, etc. Les mésaventures et échecs des attaques des Fardc – Monuc contre les FDLR au Masisi et à Rutshuru, et contre les LRA en Province Orientale n’ont pas malheureusement servi de leçon aux planificateurs de l’opération en cours contre les rebelles ougandais NALU/ADF. Encore une fois, les populations civiles paient le lourd tribut d’une opération militaire des Fardc. Les observateurs se demandent pourquoi le chef lieu du secteur Ruwenzori jadis fief de Nalu/ADF n’avait pas été sécurisé dès le début de l’opération au point que des rebelles pouvaient y opérer pendant plus de deux heures et disparaître dans la brousse sans être inquiéter !
2. Comme pour les attaques contre les FDLR du Rwanda et les LRA de l’Ouganda, les mobiles du massacre de Mutwanga par les rebelles ougandais NALU/ADF ne sont pas connus ! Etait-ce un simple sabotage ? Les FDLR, LRA, et NALU/ADF s’attaquent toujours aux civils et aux chefs coutumiers du Kivu et de la Province Orientale mais pas aux militaires toutes tendances confondues qui seraient à leurs trousses. Comme il n’y pas un seul coin du territoire où les congolais se sentent en securité, on se pose des questions sur la finalité des opérations des Fardc/Monuc. Pourquoi ces opérations sécuritaires ne sont-elles pas financées pour éviter les pillages et les vols par les militaires ? Comment partout ailleurs, après le massacre des civils congolais de Mutwanga, les Fardc viennent de dire qu’ils ont la situation sous contrôle à Mutwanga. Mais pourquoi les Fardc n’ont-ils jamais prévenu un seul massacre dans des zones rouges comme Mutwanga où la menace se faisait sentir depuis quelques mois ?
3. Dans une région où le HCR et le PNUD sont au four et au moulin pour faciliter l’installation des retournés du Rwanda et de l’Ouganda, les attaques des civils et des symboles du pouvoir coutumier ne passent pas inaperçues. D’après plusieurs sources, l’installation musclée des retournés débuterait au lendemain des festivités du 30 juin 2010. C’est dans la perspective de l’ imminence de cette installation tenue suspecte par les congolais que certains observateurs analysent le massacre des civils de Mutwanga et l’opération en cours contre les rebelles ougandais Nalu/ADF qui comme les FDLR et les LRA pourraient être un alibi ou un simple cache-sexe du plan visant le déplacement des populations congolaises et de leurs chefs coutumiers de sites des colonies de peuplement de ceux qu’on appelle retournés du Rwanda et de l’Ouganda. En effet, jusque-là aucun Nalu/ADF n’a été présenté vivant ou mort aux populations civiles. Aussi, aucune source officielle n’a encore décliné l’identité et la destination finale des clandestins armés qui pénètrent au quotidien, depuis un certain temps, le Parc National des Virunga. Sont-ils des Nalu/ADF ou des retournés armés ? La Saga des soit disant rebelles étrangers opérant à l’Est de la R.D.Congo se poursuit ainsi sous les yeux des congolais pris comme les dindons de la farce !
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