





Panama Papers l’avait déjà martelé en avril 2016 et cela avait coûté à l’expulsion du chercheur Américain, Mr Jason Stearns.
L’Ambassadeur de Trump a rappelé au Conseil de sécurité que le mandant de la Monusco consisterait avant tout à protéger la population congolaise et non à aider un gouvernement prédateur contre son propre peuple.
Les USA exigent qu’on réduise le nombre des casques bleus de 20.000 à 15.000, cela contre l’avis du Secrétaire Général des Nations Unies qui demande d’augmenter le contingent de plus de 320 hommes pour prévenir et contenir des troubles qui peuvent advenir à tout moment.
Les analystes de la vie politique congolaise trouvent pertinents les arguments des USA et sont du même avis que la Munusco semble accompagner un gouvernement criminel.
La population du Nord-Kivu est témoin des massacres à Beni qui ont coûté la vie à plus de 2000 personnes et dont la plupart se déroulent à quelques dizaines des mètres des camps de la Monusco ou des Fardc. En dépit de leur présence nombreuse, ils n’ont pas su mettre fin au génocide Yira dans les territoires de Beni et de Lubero. Parmi les scandales les plus ignobles, il y a lieu de citer les massacres qui ont eu lieu à Eringeti et à Miriki, juste à côté des camps de la Monusco. Et quelqu’un d’ironiser : ils étaient venus non pour protéger mais pour bien observer les massacres des populations.
Aujourd’hui les massacres dans le Kasaï Central rappellent sans aucun doute ceux de Beni, tellement les similitudes sont nombreuses entre les deux. Le mode opératoire est le même. On découvre des fosses communes, avec des personnes tuées à l’arme blanche. Certaines sont égorgées ou décapitées. Deux experts des Nations Unies qui y étaient pour des raisons d’enquête sur ces massacres viennent d’être retrouvés assassinés avec les congolais qui les accompagnaient. Comme à Beni, bien de militaires et policiers, comme des agneaux que l’on mène volontairement à l’abattoir, sont en train de mourir dans des embuscades. Comme à Beni où le mot de passe connu sous l’appellation des ADF-Nalu avait été créé par le régime pour se protéger contre toute accusation éventuelle, aujourd’hui au Kasaï ce mot de passe s’appelle « Milice de Kamwina Nzapu ». Un mot de passe qui est devenu en quelques mois la clé d’interprétation de tout ce qui se passe au Kasaï, comme ce fut le cas des ADF Nalu à Beni.
Une telle approche suscite pas mal de questions :
- A qui profitent ces crimes en RDC ?
- Qui sont exactement ces milices de Kamwina Nsapu ? Y aurait-il une main cachée qui agirait derrière ? Sont-ils tous vraiment fils du pays ? Ont-ils déjà été infiltrés ?
- Comment plus de 40 policiers bien entraînés et bien formés peuvent-ils être décapités si facilement par des miliciens non armés et sans formation militaire, dans une zone de guerre où est censée l’armée gouvernementale ?
- Pourquoi le gouvernement avait-il livré l’ordre de mission aux enquêteurs des Nations Unies sans leur assurer un peu plus de protection ?
- Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas entendre parler d’une enquête internationale au Kasaï central?
Premier garant de la sécurité du pays, le gouvernement congolais est responsable des tous ces crimes. Et pour des raisons politiques et en vue de se perpétuer au pouvoir, il n’est pas insensé de penser qu’il serait derrière cette résurgence de l’insécurité sur toute l’étendue de la République : les massacres à Beni, le retour du M23 en RDC, les conflits dans le Tanganyika entre Pygmées et bantous, le phénomène de la milice Kamwina Nsapu etc.
Comme l’a dit dernièrement un membre influent du Front Patriotique rwandais, pourtant parrain et mentor du régime de Kinshasa, le problème de la RD Congo s’appelle Joseph Kabila. Une année après sa mort, le testament du Père Machozi prononcé à la veille de son assassinat est toujours d’actualité : « On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours ». Et qui sait si ce n’est pas le cas aujourd’hui au Kasaï central…
Oui, le départ de Kabila devient une urgence pour le peuple congolais, car dit un adage, « On ne règle jamais un problème avec celui qui l'a créé». Nos évêques l’ont expérimenté. Et c’est avec raison qu’ils ont appelé toute la population à assumer sa responsabilité !
Oui, la RDC ne sera jamais libérée par les étrangers. Donal Trump peut déclarer aujourd’hui qu’il ne veut plus de Joseph Kabila comme président. Mais il reste vrai que ce n’est pas lui qui ira mettre fin aux massacres et aux tueries à Beni ou au Kasaï central. Seuls les congolais, dignes et jaloux de la terre de leurs ancêtres, vont mettre fin à ce calvaire auquel Joseph Kabila vient de soumettre toute une nation ! Et c’est maintenant l’heure ! L’heure de sortir de notre sommeil…
Kasereka Musoki
Kinshasa
©Beni-Lubero Online.





