





La nuit de ce dimanche 28 octobre 2018 a été un pire calvaire pour la population de Mbau, notamment du village Makumbo. Des assaillants ont encore tué et incendié des maisons. Le carnage s’est passé au vu et au su des Fardc, qui observaient la scène à moins de 100 mètres :
« Il est 18h30, raconte un habitant à partir de la scène des massacres. Un véhicule arrive de Beni, dépasse le camp des militaires et s’arrête à cent mètres et s’arrête. Des gens descendent du véhicule, défoncent une maison, chargent biens et meubles. Après le chargement, le véhicule repart dans la même direction. Cela au su et au vu des Fardc qui sont à 100 mètres. Quelques minutes après, le même véhicule revient. Même scénario. Les fardc observent de loin sans intervenir. La même nuit, des personnes sont tuées ici ».
Quelques minutes plus tard, à 18h45, un taximan transportant deux clients à moto en provenance de Beni tombe sur des hommes armés.
« Ceux-ci tirent sur lui, raconte le taximan. Un de ses clients, un enfant est blessé au bras, tombe mais arrive à s’enfuir et à se cacher à quelques mètres dans la brousse ».
Le taximan continue sa course avec le deuxième jeune. Les assaillants tirent sur leur pneu. Il est atteint au pied et tombe. Par miracle, il arrive lui aussi à se traîner et à se cacher dans un buisson à partir d’où il observe la scène.
« Pendant ce temps, continue un habitant, le taximan s’enfuit au camp des militaires et leur raconte ce qui vient de leur arriver. Les militaires lui ravissent la clé de la moto et le chasse »
A en croire le deuxième rescapé qui observe toute la scène à partir du buisson, « En toute quiétude, les assaillants se dirigent vers la parcelle du chef du village où il n’y avait personne et défoncent la porte de la maison abandonnée, entrent et prennent avec eux biens et volailles. Ils parlaient tous le Kinyarwanda. De là, ils se dirigent vers la parcelle de son grand-frère, entre dans la maison, le tue et repartent avec poules et 4 chèvres. C’est alors qu’ils vont passer de maison à maison, emportant tout ce qu’ils trouvent et tuant ceux qui n’avaient pas pris la fuite. Au terme de l’opération, ils repartent comme ils sont venus en toute inquiétude. Un d’eux reste pour mettre du feu sur toutes les maisons où ils sont entrés. Au total, 6 personnes tuées, dont deux personnes calcinées ! »
La désolation est totale le matin de ce lundi 29 novembre 2018. Les habitants, revenus de leurs lieux de refuge, sont en colère, bloquent la route nationale n°4. Pour eux, les faits parlent d’eux-mêmes : « on ne peut pas tuer, égorger des personnes à zéro mètre des militaires, à quelques sdizaine des mètres de tout un bataillon des militaires, sans qu’ils interviennent. Pire jusque ce matin, on ne voit aucun militaire bouger… ». La Monusco n’est pas non plus épargnée : « Pour quelques Mai Mai, ils déploient blindés et hélicoptères à Beni ou à Butembo. Mais jamais, contre ces égorgeurs !»
La matinée, Mr Donat Kibwana, le président du comité territorial de sécurité est descendu sur le lieu pour constater les faits. Dans son appel lancé à la population, il demande à la population à garder le calme et à avoir toujours confiance dans son armée qui fait face aux islamistes terroristes. En le fixant, on a l’impression qu’il récite des paroles lui dictées. Le pauvre semble prêcher dans l’air… Personne ne l’écoute.
Vulighe Mavi
A partir de Mavivi
©Beni-Lubero Online.





