





Droit de Réponse de FORUM DES AS DE CE LUNDI 18 JANVIER 2016 :
Réaction a l’article paru le mercredi 13 janvier 2016 dans votre journal, intitule : ‘’Ile de Gorée : des langues se délient et des masques tombent, Mbusa et Mukungubila déballés ‘’
L’article dont le titre est repris en concerne et dans lequel je suis nommément cité n’est qu’un montage éhonté de fausses informations manifestement distillées dans l’intention de nuire, dans la mesure où son auteur m’attribue, derrière un semblant de conditionnel, des propos que je n’ai jamais tenus et me met en connivence avec le Pasteur Mukungubila qui n’a jamais été présent au rendez-vous de l’Ile de Gorée et que, personnellement, je n’ai jamais vu ni côtoyé.
Aux organisateurs de la rencontre historique de Gorée au Sénégal, aux éminents collègues avec qui nous avons participé à ces assises, aux observateurs lucides de l’évolution politique congolaise, les vrais masques qui tombent, avec cet article, sont ceux de la campagne de diabolisation et d’acharnement contre tous ceux et celles qui ont été à Gorée et contre une bonne frange de l’opposition congolaise qui n’a que pour seul tort avoir un point de vue contraire, d’exiger le respect des prescrits de la Constitution de la République.
Cette campagne a commencé depuis bien longtemps, elle ne fait que s’amplifier, aujourd’hui en ce début de 2016, particulièrement après la réussite de Gorée avec la sortie du « Front Citoyen 2016 », et la perspective d’une mise en commun de toutes les énergies positives en vue de structurer une force politique d’envergure, au-delà de clivages.
En effet, je constate avec regret que sous un gros titre chimérique, l’auteur s’est évertué à me vilipender, à me diffamer en recourant à des contre vérités en faisant même fi de toutes les règles élémentaires du journalisme et même de l’art de l’écriture. Il ne s’agit là que d’une provocation pure et simple, d’un lynchage médiatique de celui qui, dans un système fermé et bloqué, ose penser le contraire à un certain discours de la classe dominante.
En guise de clarification et de protestation contre ces imputations dommageables, je tiens à préciser, à vos lecteurs, ce qui suit :
De ma participation aux assises de Gorée
Il sied de souligner simplement qu’en décembre 2015, j’ai été à la réunion du Sénégal, comme invité, avec des compatriotes des forces politiques et sociales de la République Démocratique du Congo, mon pays, mais aussi avec des acteurs politiques et sociaux d’autres pays dont notamment le Togo, la Namibie, la Tanzanie (par vidéo conférence), le Sénégal et le Bourkina Faso, pour réfléchir et partager les expériences sur la construction de la démocratie en Afrique subsaharienne.
Rien de subversif, d’illégal n’a fait l’objet de cette rencontre. Quant au Pasteur Mukungubila, auquel il est fait mention dans l’article, il n’a jamais été à l’Ile de Gorée avec nous, et pour rappel, de mémoire d’hommes, je ne l’ai jamais vu, ni entrer en contact avec lui. L’article n’est que pure invention, il n’est que manipulation.
Il est donc malhonnête de faire croire à l’opinion que Gorée aurait été une messe noire de déstabilisation des institutions de la République Démocratique du Congo. Rappeler les échéances constitutionnelles à ceux et celles qui dirigent et appeler au respect strict de la constitution de la République ne peut constituer un crime au point de valoir une vendetta dans un Etat en plein vingtième siècle.
Des massacres perpétrés au Nord Kivu
Point n’est besoin de rappeler que l’auteur de l’article ignore tout sur la réalité de l’Est du Congo-Kinshasa pourtant ventre moût de la République. Aveuglé par des motivations que lui seul connaît et maîtrise, il m’attribue la paternité des milices de l’Est qui se seraient, selon lui, transformées en « LRA » et à « ADF » locaux. Ceci n’est que manipulation, intoxication et, à la limite, un manque d’un minimum de respect pour la mémoire des victimes innocentes.
S’il se réfère au passé politico-militaire du RCD-K/ML, mon parti, il se rappellera, comme d’aucuns le savent, qu’à la réunification du pays, en 2003, après la signature de l’accord global et inclusif, le RCD-K/ML, alors mouvement politico-militaire est devenu parti politique, en déversant plus de 7 mille hommes au sein des FARDC. D’autres mouvements politico-militaires de l’époque l’ont aussi fait. Respectueux de la Constitution et des lois de la République, le RCD-K/ML et moi-même restons engagés dans la voie que nous avions choisie à Sun City. Nous appartenons à l’opposition congolaise et attendons apporter notre pierre à la consolidation de l’ordre politique qui en est issu et qui est aujourd’hui coulé dans notre constitution.
Avec de telles insuffisances, l’article, au lieu d’éclairer la lanterne de vos lecteurs, pour conduire à une possible compréhension du problème, il obscurcit, dévie et éloigne de la réalité et, par ricochet, de la solution. Quand le diagnostic est mal posé, la thérapeutique qui s’en suivra ne sera que factice. Comment pourrai-je être en même temps l’auteur de ce genre d’actes odieux et vouloir qu’il puisse y avoir des enquêtes indépendantes et que justice soit faite.
Monsieur l’Editeur, il n’est un secret pour personne que les différents groupes armés étrangers et locaux, au centre du chaos dans la partie orientale du pays, de la frontière congolaise avec le Sud-Soudan jusqu’ au Nord-Katanga, ont, chacun, une histoire particulière et posent, chacun, à sa manière, des problèmes à la gouvernance politique, sécuritaire et de défense dans cette phase « post-conflit ». Le traitement de toutes les questions y relatives requiert une volonté politique affirmée de tourner cette page macabre plutôt que d’entretenir…. Ce n’est ni plus ni moins que de la haute trahison.
Après tout, la responsabilité d’assurer l’ordre et la sécurité, de protéger les populations, de défendre ainsi que de développer le pays incombe prioritairement à l’Etat. Ceci fait partie des raisons pour lesquelles les Etats existent.
Je suis de ceux qui dénoncent les massacres actuellement perpétrés contre les paisibles populations, je m’insurge contre ce « crime contre l’humanité » dans cette partie de la République et espère ardemment qu’un jour une enquête internationale indépendante sera diligentée et que les responsables où qu’ils se trouvent seront identifiés et répondront de leurs actes. Autant, d’autres enquêtes méritent également d’être diligentées pour éclairer certains contours. C’est par exemple, l’épisode étonnant de l’évasion, en pleine journée, du milicien Gédéon Kyungu Mutanga, avec plus de 800 codétenus, de la prison de haute sécurité de la Kasapa à Lubumbashi, pour aller constituer le triangle de la mort sur les plateaux de Kundelungu, ou encore l’épopée de l’exfiltration de Cobra Matata du Camp Kokolo pour aller relancer le FRPI en Ituri qui y est actuellement à la base de tant de souffrances. Que dire des connivences dans la création du CNDP et même du M23, des velléités dans la collaboration avec la MONUSCO pour contrer les forces négatives, velléités dans lesquelles l’on se conforte. Tout cela mérite des enquêtes.
J’ espère aussi que l’auteur de l’article sait et qu’il s’est empêché de noter que la société civile locale et particulièrement, les ONGs locales, les Eglises catholiques, protestantes, anglicanes, indépendantes et de réveil, musulmanes et autres, se sont déjà prononcés et avaient, à leur tour, demandé qu’une enquête internationale indépendante soit diligentée pour que les responsables à quelque niveau que ce soit, puissent être formellement identifiés et qu’ils puissent répondre de leurs actes.
Encore une fois, l’auteur de cet article ferait œuvre utile en lisant les derniers rapports des experts des Nations Unies (2014 et 2015), les différents rapports mensuels du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme ainsi que les premiers éléments des scientifiques qui investiguent sur le drame humain à l’Est du Congo, notamment au Nord-Kivu. Ces différents documents peuvent bien l’aider et lui permettre de sortir des carcans de la manipulation politicienne et de se réactualiser.
Veuillez croire, Monsieur l’Editeur, à l’expression de ma franche collaboration.
Fait à Addis-Abeba, le 14 janvier 2016
Mbusa Nyamwisi Antipas
Ndlr : Forum des As prend acte de la version d’Antipas Mbusa Nyamwisi. Sans commentaire !
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