





Le mensonge dangereux dont il s’agit se trouve dans un article-reportage du site internet de Radio Onusienne Okapi (www.radiookapi.net) sur une table ronde de 5 jours tenue à Boga en Ituri par près de 400 membres de « l’Association pour le Développement des Chefferies de Bahema Boga et Bahema Mitego. »
L’association que dirige John Bessisa demande aux autorités gouvernementales de sécuriser les deux chefferies en contrôlant les mouvements des populations. Selon John Bessisa, Président de l’association : « l’axe routier Boga-Mitego est envahi par des ressortissants ougandais appelés « Bakonzo… Dans la chefferie de Mitego on note la présence de nombreux déplacés venus du Nord-Kivu. L’Association pour le développement des chefferies de Bahema Boga et Bahema Mitego demande aux gouvernements national et provincial de recenser les réfugiés en provenance de l’Ouganda et les déplacés venus du Nord-Kivu en vue d’organiser leur retour. »
1er mensonge: Les Bakonzo du District de Kasese-Ouganda envahissent les chefferies Bahema Boga et Bahema Mitego en Ituri
Les Bakonzo à qui nous avons envoyé l’article ci-dessus se disent choqués d’apprendre qu’ils envahissent deux chefferies de l’Ituri tout en etant en Ouganda. Les Bakonzo sont catégoriques pour dire qu’il n’y a pas actuellement, et qu’il n’y a jamais eu dans l’histoire, un mouvement des Bakonzo de leur district de Kasese (Ouganda) vers l’Ituri même au plus fort des multiples guerres ougandaises du siècle passé. Au moment où l’Est de la RDC est perçu par les Bakonzo comme un repaire des criminels et rebelles redoutés tels ADF/NALU, LRA, etc., les Bakonzo disent qu’ils seraient fous de choisir ce moment pour émigrer en Ituri. Ils prennent l’opinion internationale en témoins pour constater ce mensonge contenu dans l’article de la radio Onusienne okapi, un mensonge qu’ils qualifient de diffamatoire et dont les mobiles restent inconnus.
En effet, c’est la première fois qu’on entend parler dans la région des Grands-Lacs d’une émigration des Bakonzo de l’Ouganda vers l’Ituri où ils chercheraient des terres pour l’agriculture. Ce qui est étonnant est que 400 membres d’une association de développement se trompent ainsi gravement sur l’identité des gens venant de l’Ouganda qui envahissent leurs chefferies. Est-ce de la mauvaise foi ou un mensonge délibéré? Et si oui, pour quel motif cette association mentirait-elle ? That’s the question.
L’Association de John Bessisa doit dire la vérité, rien que la vérité, connue de tous ceux qui visitent actuellement les deux chefferies de l’Ituri dont il est questionu. Ceux qui envahissent plusieurs coins de l’Ituri sont des populations venant du Rwanda via la RDC ou via l’Ouganda. Pour quel motif? That’s the question.
Pour ceux qui ne connaissent pas la région, les deux chefferies susmentionnées sont frontalières avec l’Ouganda et on y trouve des ethnies partageant la même culture et la même langue que certaines ethnies de l’Ouganda mais pas les Bakonzo. Les échanges commerciaux à la frontière séparant les deux chefferies susmentionnées avec l’Ouganda sont intenses. Les Bahema Boga et les Bahema Mitego ne peuvent donc pas se tromper sur l’identité des envahisseurs en provenance de l’Ouganda ou ils ont beaucoup de leurs membres, y compris dans les couloirs du pouvoir.
Le mensonge de l’Association de John Bessisa sur l’identité ethnique des envahisseurs en provenance de l’Ouganda paraît ainsi comme un arbre qui cache la forêt. Si le gouvernement congolais accédait à la demande de l’Association de John Bessisa, on risquerait d’envoyer ces envahisseurs ougandais chez les Bakonzo d’où ils n’étaient pas venus. On retomberait ainsi dans le problème des refugiés congolais au Rwanda qui voudraient revenir au Sud et au Nord-Kivu dans des endroits où ils n’ont jamais vécu auparavant. Ce phénomène est dénoncé dans les deux Kivu comme une tentative d’occupation rwandaise du Kivu. Y-a-t-il aussi un plan d’occupation territoriale du district des Bakonzo en Ouganda ?
2ieme mensonge : L’identite de Déplacés du Nord-Kivu dans les chefferies de Bahema Boga et Bahema Mitego
Parlant des déplacés venus du Nord-Kivu, l’association de John Bessisa ferait mieux de demander l’identité et l’origine de ces déplacés aux habitants du Nord-Kivu, toutes les ethnies confondues. Les déplacés qui sont passés par Beni-Lubero pour l’Ituri se disent Hutu. Plusieurs associations de la société civile de l’Ituri disent la même chose et avance le chiffre de plus de 40 000 Hutu qui se seraient déjà installés vers Boga, en Chefferie de Banyali-Tchabi et qui auraient déjà demandé au gouvernement congolais l’érection d’entités territoriales décentralisées pour eux. Deux membres issus de ces déplacés Hutu seraient sur la liste de la CENI comme candidats à la députation provinciale de l’Ituri.
Les habitants de Beni-Lubero ont déjà demandé aux autorités provinciales (Nord-Kivu) et gouvernementales de suspendre le mouvement de ces populations Hutu dans la province, et notamment dans les territoires de Lubero et de Beni.
Aussi, les participants au Dialogue Social de Beni en Décembre 2014, avaient fustigé l’octroi des feuilles de route aux gens qui venaient, si l’on en croit ces feuilles de Route, de Masisi, Rutshuru ( Nord-Kivu) ou Kalehe (Sud-Kivu), pour l’Ituri au moment où Beni-Lubero était le théâtre des massacres odieux. Un habitant du Nord-Kivu ne pouvait pas chercher un champ ou passer par une région où se déroulait des massacres odieux des populations, une région abandonnée par les congolais et les Humanitaires. Ce fait attirait la curiosité sur l’origine et la vraie identité des ces déplacés vers les zones abandonnées par leurs habitants. D’où venaient-ils ? Pendant que les bus et camions empruntant la même route étaient attaqués, ceux transportant les déplacés Hutu dits de Masisi, Rutshuru, Kalehe… n’étaient jamais attaqués.
Lors d’une rencontre à Kinshasa des représentants de toutes les ethnies du Nord-Kivu sur le leadership cohésif au mois de juin 2015, les représentants des ethnies de Beni-Lubero avaient posé aux Hutu de Ruthsuru et de Masisi, la question de savoir pourquoi ils émigraient en Ituri en passant par la zone des massacres odieux et pourquoi ils ne voulaient pas attendre la fin de massacres pour émigrer en Ituri. La réponse était qu’aucun Hutu de Rutshuru ou de Masisi n’avait quitté sa terre ou son village pour aller en Ituri via Beni-Lubero. Qu’on pouvait aller faire un tour dans ces deux territoires pour vérifier leurs propos. Que les déplacés Hutu qui prenaient des feuilles de route au Nord-Kivu ne venaient ni de Masisi ni de Rutshuru mais du Rwanda via l’Ile d’Idjwi, Kalehe ,…. Qu’il ne fallait pas confondre les Hutu de la RDC avec les Hutu du Rwanda. Ce fut une grande révélation pour les représentants des ethnies de Beni-Lubero.
A l’Association de John Bessisa, nous disons que les déplacés dont il s’agit sont venus du Rwanda via le Nord-Kivu mais qu’ils ne sont pas du Nord-Kivu. Les feuilles de route dont ils sont minus démontrent qu’ils ne sont pas des sans-papiers, illégalement à Boga. Le gouvernement congolais qui leur donnait des feuilles de route en sait quelque chose. Votre Association fait bien d’en appeler aux autorités gouvernementales qui signaient leurs feuilles de route.
Les habitants de l’Ituri ainsi que les chefs terriens savent que les habitants du Nord-Kivu n’émigrent jamais vers d’autres provinces, y compris l’Ituri, munis de feuilles de route, des machettes, haches, avec enfants et épouses pour chercher un champ. En plus, ils ne vont jamais en groupes de 40, 50 personnes, dans des camions Fuso…. Souvent, le papa va d’abord seul parler au chef terrien. Si ce dernier lui donne un lopin de terre, le papa le défriche seul, produit la première voire la deuxième récolte avant d’étudier les modalités (construire une maison, possibilité de scolarisation et d’hospitalisation) de faire venir femme et enfants. Le mode migratoire des Hutu vers l’Ituri a ainsi attiré la curiosité dans la région parce qu’il était nouveau et était tellement organisé qu’on soupçonnait une main noire derrière.
Comme les autorités provinciales du Nord-Kivu avaient choisi de cacher l’identité Hutu du Rwanda aux congolais, les autorités provinciales de la Province Orientale qui avaient procédé à l’installation des refugiés venant de l’Ouganda, peuvent aussi avoir parlé des Bakonzo pour cacher la vraie identité de ceux venus de l’Ouganda ou par l’Ouganda.
Le problème des déplacés et des réfugiés dans la Région des Grands-Lacs Africains est ainsi un arbre qui cache la forêt de l’occupation et du déplacement de certaines populations de leurs terres au profit d’autres ethnies. Au centre de problème se trouvent les gouvernant de la Région des Grands -Lacs qui ne veulent pas dire la vérité à leurs administrés. C’est pourquoi les associations de la société civile en appellent à une enquête internationale indépendante pour faire éclater la vérité de la situation actuelle au Kivu-Ituri : Qui est réfugié ? Qui est déplacé, qui tue les congolais ?
L’Association de John Bessisa comme toutes les associations de la société civile de la région ont le devoir d’unir leurs efforts pour interpeller les autorités gouvernementales congolaises afin de tirer au clair le problème des déplacés, des réfugiés, et des rébellions qui pullulent au Kivu-Ituri.
Kambale Matabishi
Kasindi-Lubiriha
© Beni-Lubero Online
Article :
« Ituri : une association plaide pour le contrôle du mouvement des populations
L’Association pour le développement des chefferies de Bahema Boga et Bahema Mitego demandent aux autorités gouvernementales de sécuriser cette région en contrôlant les mouvements des populations. C’est l’une des recommandations formulées par environ quatre cents participants à une table ronde de cinq jours sur le développement de ces deux entités coutumières organisée à Boga, à une centaine de kilomètres au sud de Bunia, dans la province de l’Ituri.
Selon John Bessisa, président de cette association, l’axe routier Boga-Mitego est envahi par des ressortissants ougandais appelés «Bakonzo». Le décor est identique dans la chefferie de Mitego où l’on note la présence de nombreux déplacés venus du Nord-Kivu.
La cohabitation de toutes ces populations pose déjà des problèmes des terres pour l’agriculture, indique la même source.
L’Association pour le développement des chefferies de Bahema Boga et Bahema Mitego demande aux gouvernements national et provincial de recenser les réfugiés en provenance de l’Ouganda et les déplacés venus du Nord-Kivu en vue d’organiser leur retour. »
Site Internet de Radio Okapi, 2 septembre 2015





