





3. Message d’une religieuse de Butembo, missionnaire en France
Je dis merci et en même temps j’en souffre pour tout ce que mon peuple du Nord-Kivu subit jusqu’aujourd’hui. Je suis une religieuse et je reste en France depuis quelques années. Je suis de Butembo. Nous sommes nombreuses et nombreux ici en France, càd les ressortissants du coin. Enfin. Chaque jour je lis les articles sur Butembo-Beni. Il y a des jours où je verse des larmes gratuitement. C’est trop. Surtout quand je constate dans les élus de Kinshasa des démons de corruption, de mort, etc. je me demande si sont encore des personnes ou si ce sont des Satan qui marchent. Je ne comprends plus rien. Mais j’ai une certitude devant le Seigneur qui donne la force à des enfants très simples et bien organisés de « Furu et Katwa » Les élus de Butembo et Béni le paieront très très chers. Le sang des innocents crie toujours vengeance devant le Seigneur. Tous les jours je porte l’Est dans mes prières enfin qu’un « Moïse » tout simple se lève. Je confie toujours au Seigneur tout l’argent de corruption, que le Sang de Jésus brule tout. J’en souffre profondément. Nous suivons aussi la révolution à Tunisie, en Egypte et ailleurs. Je reste unie avec mon peuple de l’Est, et plus spécialement avec nos jeunes de Furu et de Katwa. Qu’ils aillent toujours de l’avant !
2. Message de soutien de Walikale,Masisi, Rutshuru, Nord-Kivu, R.D.Congo
DECLARATION DE SOLIDARITE AUX JEUNES PATRIOTES DE FURU ET DE KATWA DU GRAND- NORD ET AUX POPULATIONS MARYRES DES TERRITOIRES DE LUBERO ET DE BENI
Nous jeunes des territoires de Walikale, Masisi et Rutshuru, longtemps brimés et massacrés par le pouvoir « par procuration » de Joseph Kabila et des ses bandits armés à Kinshasa, exprimons à ce jour, notre solidarité et notre soutien aux jeunes patriotes de FURU et de KATWA en territoires de Lubero, et en appelons à tous les jeunes congolais à imiter l’exemple salutaire de Butembo.
Comme vous le savez, nous ne pouvons plus accepter l’humiliation perpétuelle dans laquelle Joseph Kabila et ses frères ruandais Laurent Nkundabatware, Jules Mutebusi et Bosco Ntaganda, nous font subir nuit et jour en violant nos mères, nos sœurs, voire nos pères, devant leurs proches. Nous ne nous pouvons plus accepter que Joseph Kabila nous envoie des troupes ruandaises revêtues des uniformes de ses prétendues FARDC.
Actuellement ces tueurs sont déployés dans plusieurs entités de nos trois territoires et nous exterminent systématiquement en incendiant écoles, maternités, centres de santé et églises au vu et au su de la fameuse MONUSCO, l’autre machine de l’occupation ruandaise de l’Est de nôtre pays.
Par la même occasion, à l’instar de nos compatriotes des territoires de Lubero et Beni, désavouons nos prostitués politiques dits honorables députés et condamnons énergiquement leur dernière mise en scène de la révision constitutionnelle monnayée par le liquidateur du Congo, Monsieur Joseph Kabila. Nous les avons à l’œil et nous nous en occuperons le moment venu.
Nous sommes prêts à nous libérer du joug ruandais symbolisé par le grand criminel du monde Paul Kagamé et appelons à la solidarité nationale de tous les patriotes.
Nous demandons à nos frères et sœurs qui ont été trompés par Joseph Kabila et qui erronément rejoint les « FARDC » de se désolidariser de ce régime des bandits et de retourner au bercail. Personne ne peut servir un pouvoir qui tue ses parents et qui ravit ses terres qui sont pourtant sacrées.
Fait à Kembe (en territoire de Walikale), le 14 janvier 2011 (sic)
Pour les jeunes patriotes de Walikale, Masisi et Rutshuru,
Juvénal Angali Kiyana Kabutwa (Président)
Robert Bushu Hangi (Vice- president)
Jules Mbua Katuka Mumpoko (Secrétaire general)
La Monuc escorte des civils sur un pont de Walikale dans une zone dangereuse ( Archives BLO)
1. Message de soutien de J.P. Mbelu, Belgique
Un autre Congo renaît à l’Est. Les aveugles ne le voient pas !
L’Est bouge ! Les Jeunes Patriotes de Furu et de Katwa refondent un autre Congo. Leur lutte va faire tache d’huile et contaminer tout le reste du Congo. Les aveugles ne voient pas la chose venir !
Les minorités congolaises organisées ont pris le temps de lire, d’étudier et d’analyser dans les détails les causes lointaines, proches et immédiates du calvaire que notre pays connaît depuis son indépendance formelle jusqu’à ce jour. Certains livres et certains documentaires ont aidé ces minorités à mieux approfondir les enjeux du capitalisme du désastre dont notre pays est victime à travers tout un réseau transnational de prédation. Certains rapports de l’ONU les ont aidées à comprendre que la guerre dite ethnique que notre pays connaît depuis les années 90 est une guerre d’agression orchestrée par les grandes puissances instrumentalisant certains pays satellites des Grands Lacs. Par-dessus tout, il y a la connaissance que nos compatriotes de l’Est ont des voisins instrumentalisés et de leurs liens avec le pouvoir de Kinshasa.
Après avoir crié à maintes reprises au secours auprès du pouvoir de Kinshasa, sans succès, ces compatriotes ont fini par décider de constituer des groupes d’autodéfense pour se protéger contre la mort que les bandits à main armée sèment chez nous en toute impunité.
Pour n’avoir pas compris que la démocratie se construit à partir de la base et que les élections locales ont toute leur importance dans l’organisation de la cité, le pouvoir de Kinshasa se voit confronter aujourd’hui à deux « Parlements des jeunes patriotes de Furu et de Katwa ». «Jeudi 27 janvier 2011 vers 17h00 ces deux hémicycles ont été rasés par l’armée et la police à l’issue d’une réunion extraordinaire de ce qu’on appelle par euphémisme « conseil de sécurité de la ville » tenue à la Commune Mususa. » Mais « aussitôt les militaires et les policiers partis, les jeunes de KATWA et de FURU ont reconstruit leurs hémicycles au cours de la nuit grâce à la solidarité de la population locale qui voit leur salut dans l’action de ces Jeunes Patriotes. » Et la religion de ces jeunes est faite : «Pour eux, en effet, depuis bientôt trois ans, le bandit, le militaire, et le policier sont logés à la même enseigne dans la ville de Butembo. »
Ils ne comprennent pas que dans « la jeune démocratie congolaise », la libre expression soit proscrite. Mais en les lisant, les motifs de cette proscription deviennent clairs. Ils dressent un bilan négatif du pouvoir-os de Kinshasa et décrie sa complicité avec Kigali. Il y a plus. Réclamant le référendum sur la révision constitutionnelle, ils estiment que « tout ce qui est légal n’est pas bon pour le peuple. Hitler était élu légalement mais fut un désastre pour son peuple et pour l’humanité. Le désastre qui se profile derrière la révision constitutionnelle en R.D.Congo, à savoir l’instauration d’une nouvelle dictature en R.D.Congo, saute tellement aux yeux qu’une action commune des congolais s’impose pour l’endiguer avant qu’il ne soit trop tard. La voix du peuple, c’est la voix de Dieu ! » Ils dépassent le juridisme des députés de Kinshasa pour ajouter une dimension éthique à la pratique politique. Pour eux, « tout ce qui est légal n’est pas bon pour le peuple », tel est leur argument-massue.
Réprimés depuis jeudi 27 janvier 2011 par la police et l’armée, ces jeunes patriotes ne désarment pas. Et grâce aux NTIC, ils fournissent leurs textes et leurs imagent aux quatre coins du monde sans se leurrer sur la complicité de la communauté dite internationale dans le calvaire que notre pays connaît. Ils sont branchés sur les exemples tunisien et égyptien.
Ayant porté plus le poids de la guerre d’agression que les autres jeunes du pays, nos patriotes de Furu et Katwa ont dépassé l’étape de la peur et sont désormais prêts au sacrifice suprême pour un autre Congo. Ils ont donné le ton. Dans un pays où l’insécurité est généralisée, constituer des groupes d’autodéfense pourrait faire tache d’huile. Les politiciens qui comprendraient le message de ces jeunes patriotes devraient laisser de côté leurs divisions partisanes pour les rejoindre dans cette lutte émancipatrice.
Face à cette renaissance du Congo, les schémas classiques sont remis en question. Les jeunes patriotes ont constitués « leurs parlements » sans passer par les élections. Et ils sont soutenus par la population sans être gracieusement payés (comme leurs collègues de Kinshasa) ! (Si la gratuité pouvait devenir le thermomètre du patriotisme dans nos hémicycles !) Il est possible que le plébiscite ait joué. Il y a là des acquis à capitaliser dans un Congo libre. Ils prouvent qu’un peuple debout est plus fort que les bombes. Même si ceux et celles que les cœurs et les esprits ont été mangés par les dollars ne voient rien venir ! Ils ont des yeux et ne voient pas ! Des oreilles et n’entendent pas. Ils sont devenus comme leurs idoles (l’or et l’argent)!
De toutes les façons, le Congo renaît à partir de l’Est et la contagion ne tardera pas.
D’ici-là les minorités congolaises organisées vont étonner le monde ! La patience a des limites. Et dès que ceux et celles qui sont courbés comprennent qu’à force de rester dans cette position on finit par devenir bossu, ils se redressent et deviennent prêts à tous les sacrifices pour sauvegarder leur dignité et leur liberté. Celles-ci n’ont pas de prix!
J.-P. Mbelu
© Beni-Lubero Online





