





4 octobre 2000 – 4 octobre 2009 : 9 ans déjà depuis le martyr de Mgr Emmanuel Kataliko, Archevêque de Bukavu. Les dernières paroles de ce beniluberois martyr de l’intégrité territoriale de la R.D. Congo continuent d’interpeller les congolais, en commençant pas les évêques : « Mes frères, nous devons parler, parler, dire la vérité. Le peuple souffre… » . Mgr Kataliko était un vrai Muntu qui croyait à la force de la Parole, pas n’importe quelle parole, mais la parole de la vérité. Pour Mgr Kataliko, dire c’est faire, le parler doit être accompagné de l’agir. En effet, les œuvres sociales de Mgr Kataliko traduisent cette philosophie du parler et du faire. Pour éveiller les congolais et le monde en faveur de la paix, il faut que les congolais, les responsables congolais, les chefs des confessions religieuses, les militaires, les intellectuels, les étudiants, les activistes des droits humains, parlent, et disent ce qui se passe sur terrain chez eux !

Mgr Kataliko (2000-2009)

Les jeunes de Butembo en pèlerinage sur la tombe de Mgr Kataliko à Bukavu (Photo Thérèse Malule)
9 ans après le martyr de Mgr Kataliko, son message reste d’actualité. Plusieurs congolais ont répondu à son appel de parler. Mais plusieurs n’ont pas encore parlé. Les congolais doivent faire du bruit, un grand bruit qui montera jusqu’au trône du Très-Haut qui donne la paix !
Les congolais doivent parler parce que certains évêques sont menacés par les occupants.
Les congolais doivent parler parce que certains congolais sont complices des occupants.
Les Congolais doivent parler parce que les prêtres et les religieux sont enlevés, tués.
Les congolais doivent parler parce que les mamans congolaises sont violées, mutilées, tuées.
Les congolais doivent parler parce que les congolais de tout âge sont enlevés, violés, tués,
Les congolais doivent parler parce que leurs villages sont incendiés,
Les Congolais doivent parler quand les enfants sont torturés,
Les congolais doivent parler parce que leurs biens sont extorqués, emportés,
Les congolais doivent parler parce que le bien commun est au service des quelques-uns,
Les congolais doivent parler parce que ceux qui parlent de paix entretiennent la guerre,
Les congolais doivent parler parce que tout va mal, très mal.
Dans la situation actuelle du Congo, tout silence est une complicité qui profite à l’ennemi.
Chaque mois d’octobre, nous commémorons trois martyrs évêques de Bukavu, martyrs de l’Intégrité Territoriale de la R.D.Congo.

La belle Cathédrale de Bukavu entourée de tombes de trois évêques matryrs
Leur martyre en l’espace de 9 ans seulement, nous rappelle qu’il ne faut pas rêver. Le pays est attaqué sous plusieurs aspects dont la finalité n’est autre que l’occupation de l’Est du pays par les Rwandais et les Ougandais. Mgr Munzihirwa, Kataliko, Mbogha, l’avaient vu, ils ont parlé, écrit. L’ennemi et ses complices les ont tué parce qu’ils disaient la vérité qui dérange. Honorer la mémoire de ces trois martyrs du Kivu, c’est continuer à dire la vérité et à se lever comme un seul homme pour faire échec au plan des ennemis du pays.

Mgr Munzihirwa (1996-2009)


Mgr Mbogha ( 2005-2009)

Pour rappel, voici quelques étapes de ce plan dont la réalisation fait du progrès sous nos yeux :
-
La chasse du Maréchal Mobutu du pouvoir en mai 1997
2. L’arrivée de la Monuc en 1999
-
L’assassinat de Mzee LDK en 2001
-
L’occupation de l’Est du pays par plusieurs rebellions marionnettes de 1998 à 2003,
-
L’assassinat des 3 trois archevêques authentiquement congolais de la seule province ecclésiastique du Kivu et leaders charismatiques du peuple, 1996 (+ Munzihirwa), 2000 (+ Kataliko) , 2005 ( + Mbogha)
-
Le démantèlement des patriotes résistants Mai-Mai congolais pour laisser la place aux FDLR rwandais et autres milices étrangères de 2003 à 2009
-
Les violences sexuelles aux femmes et leur mutilation pour les rendre stériles ( femmecide) de 1998 à 2009
-
La démoralisation et la paupérisation des Forces Armées Congolaises dont la solde est détournée par des officiers militaires qui restent impunis de 2001 à 2009
-
Le déploiement d’une armée mono-tribale dans tout l’Est de la R.D. Congo dont les effets sont des assassinats, des enlèvements, des incendies des maisons, des menaces contre les journalistes et les ONG, des évêques, les prêtres, des activistes des droits humains, le trafic d’organes humains, etc. de 2008 à 2009
10. L’entrée imminente des étrangers pour occuper les villages abandonnés par 3 millions de déplacés de l’est du pays qui errent dans la forêt.
11. Les elections locales
12. Le referendum d’autodétermination des Hutsi (HUTU-TUTSI) de la R.D. Congo
13. La balkanisation consommée de la R.D. Congo avec les Hutsi sous la protection de l’ONU,
.
Les Congolais ont donc le choix entre accepter l’esclavage ou marcher sur les pas des trois évêques, martyrs du Kivu. Quand ils étaient en vie, la balkanisation avait échouée. Si cette balkanisation progresse aujourd’hui, c’est parce que nous ne parlons plus, parce que l’ennemi nous a divisé. Il nous parle de paix la journée pour nous endormir afin de nous tuer la nuit.
.
La force de nos trois martyrs c’était la parole, la vérité, les écrits, les actions, et une foi inébranlable qu’avec Dieu rien n’est impossible. Comme disait le héros national Mzee LDK, « nous vaincrons car notre cause est juste et notre combat n’est qu’une auto-défense qui est un droit inaliénable de tous les pays souverains du monde". Mais pour vendre notre cause aux hommes et aux femmes de bonne volonté de par le monde, nous devons parler comme nous l’avait recommandé notre martyr Mgr Kataliko. Sur ce, congolais et congolaises, mettons-nous tous à la suite de nos martyrs, rendons-nous dignes de leur sacrifce pour la R.D.COngo. C’est cela la meilleure façon d’honorer la mémoire de Nosseigneurs Munzihirwa, Kataliko et Mbogha !
.
Edgar Kahindo
Racodit-Butembo
Beni-Lubero Online





