





Pour la première fois dans l’histoire de la RDC, Manguredjipa, une agglomération située à une centaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Butembo, en province du Nord-Kivu, a accueilli un ministre. Le ministre provincial des Mines, Hydrocarbures et Energie s’est rendu, jeudi 23 août 2007, dans le secteur de Bapere pour se rendre compte de la réalité qui prévaut dans cette contrée en matière de l’eau, de l’électricité et de l’exploitation minière.

Un quartier de la Cité de Manguredjipa
Le constat fait par le ministre Juma BALIKWISHA a été amer : « Pourtant réputés deuxième bastion minier après Walikale au Nord-Kivu, Manguredjipa et tout le secteur de Bapere restent encore reculés. La population vit dans des conditions déplorables et la production minière est insignifiante. Quel paradoxe ! », s’était exclamé le ministre. Et d’ajouter que « la médiocre production minière constatée dans la région serait du à l’exploitation artisanale très pratiquée soit que les exploitant miniers ne déclarent pas leurs productions et préfèrent la clandestinité ».Aussi faut-il souligner que les tracasseries policières et militaires se portent bien dans cette partie du territoire de Lubero : « ce sont les soldats FARDC qui détiennent le monopole de la commercialisation de la cigarette et des boissons alcoolisées, d’ailleurs prohibées, dans les carrés miniers . Ils vendent même du chanvre et obligent les creuseurs à consommer leurs produits », témoigne le chef du secteur de Bapere, monsieur Eugène VIRINGA MAYANI tout en soulignant que la surtaxation risque d’étouffer les exploitants miniers au point qu’ils abandonnent leurs domaines d’exploitation.
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Outre cela, les exploitants miniers se plaignent du trafic d’influence dans le chef de certaines autorités locales. « Les autorités se contredisent et dans la prise des décisions et dans l’interprétation du code minier. Cette situation ne nous arrange pas. Parfois elles montent certains exploitants contre les autres… », a déclaré monsieur MIDJIO, un des grands exploitants de la contrée. A noter que la plupart des exploitants miniers et négociants de Manguredjipa travaillent dans la clandestinité et ignorent l’existence d’une réglementation en la matière. Ce que le ministre n’a pas apprécié. Il a demandé à ses interlocuteurs de se conformer à la loi en se dotant des permis d’exploitation.
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Par ailleurs la population de Manguredjipa fait face à un manque criant d’infrastructures de base. Vaste de neuf mille cinq cents septante sept(9577) kilomètres carré, le secteur de Bapere n’a que vingt –sept(27) kilomètres de routes praticables. Et avec une population d’environs onze mille deux cents quatre vingt un habitants (11 281), cette entité, la plus vaste du territoire de Lubero, n’a que six sources d’eau aménagées et cela pour la seule agglomération de Manguredjipa. « La population de l’intérieur du secteur se contente de l’eau des ruisseaux », explique avec regret le chef de secteur.
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Devant ces problèmes, le ministre provincial Juma BALIKWISHA a promis s’investir dans la recherche des solutions en plaidant pour la population au niveau du gouvernement tant provincial que national mais aussi auprès des investisseurs étrangers. Pour le ministre, la priorité reste l’eau, l’électricité et la lutte contre les tracasseries de tout genre.
Longtemps meurtrie par les différentes guerres dites de libération qu’a connues la RDC, la population de Manguredjipa mérite une attention particulière de la part des dirigeants du pays pour qu’elle soit fière de ses minerais : l’or, le coltan et le wolframite sont là les pierres précieuses qu’on trouve à Manguredjipa et environs.
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Maombi Aimée
Butembo
Beni-Lubero Online





