





Honorable Président,
Honorables Membres du Bureau de l’Assemblée Nationale,
Honorables, très estimés collègues,
Je vous remercie Honorable Président de m’avoir accordé la parole pour que je puisse recourir à l’article 69 alinéa 4 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale pour lire à la Plénière ma motion d’information, en rapport avec le crash à Goma de l’avion de la CAA qui effectuait le vol…au départ de Kinshasa pour Goma – Kindu – Kinshasa.
Comme vous le savez déjà, hier jeudi 19 novembre 2009, la Ville du Goma a été encore le théâtre, pour la énième fois, d’un drame aérien. Un avion de type …. de la Compagnie Aérienne Africaine, CAA en sigle, effectuant le vol…Kinshasa – Goma a terminé sa course dans les laves en bout de piste causant plusieurs blessés et d’importants dégâts matériels sur l’aéronef.
Selon un des passagers, qui n’est autre que notre collègue Célestin Vunabandi, à 11 heures 45’, heure locale, l’avion a atterri à environ 200 mètres du début de la piste de l’aéroport de Goma.
Le commandant de l’avion, estimant la distance d’immobilisation dramatiquement aléatoire et trop courte, a tenté de faire remonter l’avion dont les trains d’atterrissage ont fort heureusement heurté les laves volcaniques en bout de piste.
Pourquoi fort heureusement chers collègues ?
Parce que, si le nez de l’aéronef ne s’était pas redressé, l’avion aurait eu un choc frontal avec les laves. Aujourd’hui nous serions entré de pleurer une centaine des victimes additionnels de l’espace aérien le plus meurtrier du monde.
Les passagers ont dû sauter de l’avion dans un mouvement de panique fort compréhensible parce que tous les toboggans n’ont pas fonctionné, ce qui a causé plusieurs blessés. Le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, a également était légèrement blessé.
Lors de mon intervention du 1er novembre 2008, à l’investiture du Gouvernement Muzito I, j’avais exprimé ma déception face à l’absence d’action gouvernementale d’urgence pour la réhabilitation de l’aéroport de Goma, qui, au fil des jours, devenait l’aéroport le plus dangereux de la République après avoir été des années durant un des fleurons aéroportuaires de notre pays. Depuis l’année 2000, la piste de Goma a perdu le tiers de sa longueur rendant ainsi les décollages et les atterrissages des gros et moyens porteurs fort hasardeux.
Au début de cette année, le Gouvernement a annoncé, tambours battants la réhabilitation de la piste de Goma par une ONG allemande avec des fonds allemands. Personne ne sait à ce jour comment s’effectue ces travaux et quand ils prendront fin.
En effet, chers collègues, lors de l’audience que le Chef de l’Etat a accordé aux Députés Nationaux du Nord Kivu et du Sud Kivu, le 15 octobre dernier à la Cité de l’Union Africaine, un collègue a demandé au Ministre des Travaux Publics et Infrastructure, appelé par le Chef de l’Etat à parler des axes prioritaires de réhabilitation des infrastructures dans les deux provinces, de nous faire l’état des lieux des travaux de réhabilitation de l’aéroport de Goma, le Ministre a affirmé que ces travaux ne relevaient pas de son ministère.
J’ai cru comprendre que cela relevait du Ministère de transport et des voies de communication.
C’est ainsi que je me permets d’émettre les observations suivantes :
1- Les travaux qui sont en cours sur la piste de Goma ont été confiés à une ONG qui n’a aucune expertise en matière de construction des infrastructures aéroportuaires. Ce marché a été directement attribué à cette ONG sans aucune procédure d’appel d’offre alors qu’il n’est un secret pour personne que la même ONG a été financé pour réhabiliter la route Masisi – Walikale sans, qu’après plusieurs années, elle soit en mesure d’achever les travaux. La question que l’on peut se poser est de savoir comment peut – on confier la réhabilitation d’un aéroport à une ONG sans expertise appropriée et incapable de réaliser une route en terre ;
2- Le défaut de fonctionnement de quelques toboggans sur un avion transportant plus d’une centaine de passagers confirme, s’il en était encore besoin, les déclarations des collègues et les inquiétudes exprimées par notre collègue Bapolisi dans sa question orale adressée au Ministre de transport quant à la complaisance avec laquelle les certificats de navigation aérienne sont accordés aux sociétés disposant d’une flotte dotée des cercueils volants, au mépris de la sécurité des passagers.
Au regard de ce qui précède et vu l’urgence, qu’il plaise à votre Plénière de recommander :
1°- Au Bureau de l’Assemblée Nationale
D’instituer, d’urgence, une commission parlementaire chargée :
– De faire l’enquête sur les causes réelles de cet accident ;
– D’évaluer la capacité technique de l’ONG qui exécute les travaux de réhabilitation de l’aéroport de Goma ;
– D’évaluer le niveau d’exécution des travaux, de leur durée et de leur coût réel.
2°- Au Gouvernement
D’instruire la RVA pour qu’il apporte à cette mission parlementaire tout l’appui nécessaire au bon déroulement de la mission parlementaire précitée.
J’ai dit et je vous remercie
Fait à Kinshasa, le 20 novembre 2009
Mutiri wa Bashara Elvis
Député National
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