





POPULATION DE MURAMBA Muramba le 01/08/2010.
SIGNATAIRE DU PRESENT MEMO
Transmis copie pour information à :
– Son Excellence Monsieur le Président de la République, chef de l’Etat ;
– Excellence Monsieur le Premier Ministre, chef du Gouvernement ;
– Excellence Monsieur le Vice Premier ministre en charges de l’intérieur et de la sécurité ;
– Excellence Monsieur le Ministre de l’environnement ;
– Excellence Monsieur le Ministre des droits Humains ;
– Monsieur le Président du Conseil d’Administration de l’ICCN ;
– Monsieur l’Administrateur Délégué Général de l’ICCN ;
TOUS A KINSHASA.
– Excellence Monsieur le Gouverneur de province du Nord Kivu ;
– Excellence Monsieur le Ministre Provincial de l’administration du territoire, affaires coutumières et sécurité du Nord Kivu ;
– Excellence Madame la ministre provinciale de l’environnement, tourisme, jeunesse, culture et arts ;
– Monsieur le Procureur Général de la République près la cours d’appel de Goma ;
– Monsieur l’Auditeur Supérieur du Nord Kivu ;
– Monsieur le Directeur Provincial de l’ICCN Nord Kivu ;
TOUS A GOMA
– Monsieur l’Administrateur du territoire de Lubero à Lubero ;
– Monsieur le Chef de Chefferie des Baswagha à Musienene.
Objet : Destruction méchante de nos habitations, Biens et champs par les gardes parc
A l’Honorable Président de l’Assemblée Provinciale du Nord Kivu à Goma.
C’est avec amertume et grande consternation que nous saisissons votre personnalité pour vous informer d’une attaque conduite par les Gardes de parc de l’ICCN dans le village de Muramba situé en groupement Ngulo, chefferie des Baswagha en territoire de Lubero, où ils se sont livrés aux actes de vandalisme, au pillage, au viol, aux tortures, aux incendies des maisons, à la destruction des champs, à la fermeture de la route, etc.
Une Vue du Village de Muramba avant sa destruction totale
En date du 25 aout 2010 alors que la population de Muramba enterait son président du comité des pêcheurs individuels Monsieur KOMBI KAMWERO, les gardes parc de l’ICCN, conduits par le Directeur NORBERT MUSHENZI et le Conservateur RORDIGUE BIGARUKA sont entrés de force dans le village, procédant aux incendies des maisons et commettant les actes de violation graves des droits humains. En attendant le rapport définitif des dégâts commis par ces inciviques, le rapport provisoire des biens détruits est le suivant :
– Destruction de 1450 maisons d’habitation dont 850 en tôle, brulées avec tous les biens domestiques, les récoltes de champs, etc… ;
– Destruction de 25 pirogues contenant chacune tout le matériel de pêche avec les filets de 4.5 centimètres ;
– Pillage de 3 dépôts contenant 12 tonnes de café pilonné, 150 caisses de boissons aigle, 103 caisses de Fanta, 56 poches de ciment, 20 tonnes de riz, 80 bidons d’huile de palme.
– 4 moteurs hors- bords brulés dans les maisons ;
– 8 Motos Senke brulés dans les maisons;
– Destruction de 6 Moulins (1moulion hydraulique, 1 moulin DJanckfa, 4 moulins motopompe).
– Pillage de 2000 Chèvres et des dizaines de milliers de poules et canards ;
– Viols massifs de 20 femmes parmi lesquelles MASIKA KAMAVU la tente de l’honorable MUHINDO NZANGI Butondo, violé en série par 9 gardes parc qui a subit une opération chirurgicale au centre de santé KATOLO-LAC.
– Destruction méchante des champs de banane et de riz coupés par les machettes sur une étendue de 10 kilomètres.
– Destruction de l’Ecole Primaire MURAMBA construite péniblement par la population locale, avec tous les dossiers scolaires des enfants ;
– Incendie du poste de santé de Muramba avec tous les médicaments à son sein.
NB : Tous les matériels pillés dont les tôles, le café et les chèvres sont entreposés à Ishango et les autres sont entrain d’être vendu par le Directeur MUSHENZI à Kyavinyonge.
Pour éclairer votre lanterne, le village de Muramba existe comme village de pêche indigène depuis le début du 20è siècle comme tous les autres villages de la cote ouest du lac Edouard. Cette bande est convoitée par l’ICCN qui veut en faire un couloir écologique. En 2006 l’ICCN a tenté de faire un coup de force pour déguerpir la population en détruisant tous les champs de la population de Muramba. A cette époque, par la médiation de la Monuc du territoire de Lubero, il a été demandé à l’ICCN d’initier une bonne procédure d’expropriation et de compensation des terres des populations s’il tient vraiment à intégrer cette partie du territoire de Lubero au parc national des virunga. La Monuc a demandé expressément à l’ICCN d’attendre la fin des élections pour amorcer cette procédure ; puisque les villages ciblées par l’ICCN étaient tous des centres électoraux importants de 2006 notamment (Muramba 1500 électeurs, Kisaka 3500 électeurs, Musenda 1400 électeurs, Lunyasenge 4500 électeurs, Talihya 2500 électeurs, Kamandi-lac 2700 électeurs).
Après les élections, en février 2008, l’ICCN a convoqué une réunion autour de l’Administrateur de territoire pour amorcer les pourparlers avec la population de la cote ouest pour étudier les possibilités de la délocaliser vers les zones inhabités de KASUO, c’était le processus « cote ouest » tel que baptisé par l’ICCN. Un projet pilote avait même été initié où certains qui avaient accepter le départ étaient déçu par les mesures d’encadrement non prévu par les organisateurs ou les fonds disponibilisés dans ce projet étaient détournés par l’ICCN. Par conséquent tous les glissés sont retournés à la base par manque d’encadrement et insécurité.
Notre grande surprise est que le Directeur Mushenzi de l’ICCN dans son adresse avec la population de Kyavinyonge a déclaré que c’est le président de la République qui a donné des ordres au gouverneur de province du Nord Kivu de chasser la population par force, sans avertissement ni préparation, pour respecter les engagements pris par le Gouvernement Congolais au sommet de Copenhague. Et pourtant la population de Muramba a élu à 100% le président de la république Joseph KABILA et aucun centre de vote n’a été placé dans le parc pour appeler les éléphants et les gorilles à voter le président et les députés. Comment notre gouvernement peut-il autorisé les inciviques à bruler nos maisons et réduire les congolais aux mendiants, aux sans abris, aux sans terre, aux gens qui n’ont pas droit à la vie pour des raisons de prolongation et d’agrandissement du parc a lorsque même les FDLR avant d’être chassés par le gouvernement on leur donne la possibilité de quitter librement.
Eu égard à tout ce qui précède, nous demandons :
– L’arrestation de ces opérations criminels contre la population civile a eu lieu lorsque la population n’a pas encore passer les plaies de la guerre ;
– Arrestation par l’Auditeur Supérieur qui nous lit en copie, des Responsables Précités de ces opérations criminels et des viols des femmes ;
– Une assistance d’urgence à la population qui ère dans la brousse avec les femmes et les enfants qui risquent de rater l’année scolaire qui va bientôt commencer.
– Le paiement des biens brulés et pillés par l’ICCN pour rétablir les citoyens dans leurs droits.
– La mise sur pied d’une commission d’enquête pour éclairer la lanterne des autorités sur les dégâts commis.
– L’implication personnelle du chef de l’Etat et du Gouverneur de province pour départager définitivement l’ICCN et la population, afin d’éviter cette façon maligne de l’ICCN à se rendre justice.
Veuillez agréer, Honorable président de l’Assemblée Provinciale du Nord Kivu, l’expression de nos sentiments patriotiques.
Les 892 victimes de Muramba sont signataires du présent memo
Ci-dessous l’ampleur des dégats :
– Pirogue de Monsieur Muhindo Mukiki brulée avec tous les filets et autres materiels de pêche.
– La maison en tôle de Monsieur Samuel Kanyama brulée avec tous les biens domestiques et une moto.
– La maisonen tôle de Vusara coutumier de Nyondo brulée avec tout.
– La maison en tôle de Kasereka Kamabu démolie et brulée après le pillage de tous les biens.
– La maison en tôle de papa Kizungu brulée avec tout.
– La maison en tôle de Monsieur Metusele détruite et brulée avec tout.
– La maison en tôle de Monsieur Gervais démolie et tous les biens pillés par les gardes de parc.
– Un champ de riz déraciné par les gardes parc à Muramba. Un grand crime dans la coutume nande et africaine.
– La maison en tôle cimentée aux alentours de Kambale Prince démolie et brulée, tous les biens de valeurs pillés par les gardes de parc,
– Deux motos Senke pillées et revendues par les gardes de parc à Kyavinyonge.
– Deux maisons, l’une en tôle et l’autre en paille de l’ancien chef de village MUKOHE démolies et brulées par les gardes de parc.
– Un champ de banane rasé par les gardes de parc, dans la coutume nande cela signifie que le titulaire du champ s’il était présent n’allait pas échapper.
– La production abondante des bananes de Muramba, nourrie la cité de Kyavinyonge, de Nyakakoma, de Vitsumbi, de Kasindi-port et de Vuholu.
– Les femmes de Kyavinyonge dans leurs champs de Vihyo à Muramba,
– La pirogue de Monsieur Mukonze de Kalondo brulée par les gardes de parc.
– Les rescapées des viols en série des femmes à Muramba par les gardes de parc en fuite vers Kyavinyonge.
– La maison de Monsieur Vulalo détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– Bananiers détruits à Muramba par les gardes de parc au moyen des machettes déchargées dans un camion fuso à Kyavinyonge comme don de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur Kasereke Prince détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur SABUNI Chef de quartier détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur Kambale Basolene détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur Nikodemu détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison en brique de l’animateur de l’église catholique de Muramba détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur SIRIMUGHANYA détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– Le bureau local de Kyaghanda Yira de Muramba détruite et brulé par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur Kambale Matsinda détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– Le reste du stock des médicaments du poste de santé de Muramba après l’incendie volontaire de celui-ci. Pendant cette période il y avait une épidémie de cholera dans le village de Muramba ; l’Ong Merlin a dépêché une équipe sur place avec un stock important pour maitriser l’épidémie. Tout a été brulé par les gardes de parc de l’ICCN commandé par un citoyen belge du nom d’Emmanuel DEMERODE. S’il était noir ou nande, on aurait déjà parlé de crime contre l’humanité.
– La maison de Monsieur Protais chef terrien de Muramba détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur TEMBEYA, secouriste de la croix rouge détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– Les gardes parc de l’ICCN appuyé par les fonds de l’Union Européenne, après avoir brulé sa maison comme si cela ne suffisait pas, ils ont violé la maman Kahindo qui pleure beaucoup pour ce crime. On parle de viol comme crime lorsqu’il est commis par les fardc et non par les personnes qui sont sous le commandement d’un belge. Aucune ONG de défense des droits de la femme ne veut défendre cette vingtaine des femmes de Vuholu violées par les gardes de parc de l’ICCN et qui suivent des soins inappropriés.
– L’école primaire Muramba, construite difficilement par la population locale est détruite par les gardes parc. Tous les dossiers scolaires ainsi que les bulletins des enfants ont pris feu dans le bureau du Directeur de l’école. Quel est l’avenir de ces enfants ! Quand parle-t-on de crime contre l’humanité ?
– Les ananas de Muramba, paradis des baholu.
– Pirogues détruites à Muramba alors qu’elles ne sont même pas sur le lac.
Rivière TUMBWE limite entre le territoire de Beni et celui de Lubero. Le parc est du coté de Beni et les champs du coté de Lubero depuis des vingtaines d’années et selon les textes de création des limites du parc.
– La maison de Monsieur HARUNI, détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur KEYA, chef terrien, détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– Maman violée près de sa maison par les gardes de parc de l’ICCN et sa maison détruite. Les viols en série constituent un crime contre l’humanité si elles sont commises par les autres et non les gardes de parc commandés et financés par les occidentaux.
– Rizière coupée par les gardes de parc de l’ICCN.
– La maison de Monsieur PIERRE SIKULI, détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur PORO, Chef terrien de Kahondio détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur MUHINDO MUKIKI DOKORO, Oncle paternel à l’honorable Muhindo Nzangi Butondo détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La maison de Monsieur Kambale Falisi détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– La veuille Maman du village de Muramba regrette sa maison.
– La maison de Monsieur KILAMBIRYO détruite et brulée par les gardes de parc avec tous les biens au moyen des bidons d’essence et de kérosène acheté par les fonds de l’union Européenne.
– Aperçu de la plage de Muramba avec toutes les pirogues brulées dont le 795 kisaka de monsieur Gamani,758 kisaka de monsieur Kataka, le 377 vishumbi de Monsieur Prince, le 114 Baswagha de Monsieur Mishita, le 90 Musenda de monsieur Masero, le 100 musenda de monsieur Muhindo, le 96 Musenda de monsieur Dimanche Kasongo, le 88 musenda de monsieur Walenge, le 193 baswagha de monsieur Domi, le 106 baswagha de Monsieur Roy, le 428 kyavinyonge de monsieur Dakoro Mukiki, le 127 baswagha de monsieur Solo Mukumu, le 98 Musenda de monsieur Delphin, LE 128 Baswagha de monsieur Déo, le 102 baswagha de monsieur Ezekia Mwenge, le 85 baswagha de monsieur Shali Vahwere, le 152 baswagha de monsieur kalonda, le 125 de monsieur Kambale Miriange, le 95 baswagha de monsieur Toro mikanda, le 116 baswagha de monsieur Bosseka, le 108 baswagha de monsieur Baluba, le 100 Baswagha de monsieur Pierre Sikuli, le 123 Baswagha de monsieur Katamoya, le 97 Baswagha de monsieur Musamba Mitusele.
– En dessous de cet arbre est érigée la véranda centrale des Baswagha qui a été elle aussi profanée par les gardes parc de l’ICCN. L’histoire du Munande renseigne que la première arrivée du muswagha après son passage au lieu fatidique appelé « mughongo wa Ndioka » son premier campement fut à KAKOWA qui n’est rien d’autre que le village de Muramba qui est la racine de la coutume royale du muswagha.
– Village de Muramba avant la profanation et la destruction par les gardes de parc de l’ICCN sous le commandement d’Emmanuel DEMERODE, de MUSHENZI, de RODRIGUE BIGARUKA et DU COLONEL Katangais YAV qui a dépêché les exécutants du chantier de l’électricité prôné par son frère dans le village de Muramba.
KATEMBO KAVUNDAMA
Activiste local des droits de l’Homme
Muramba
©Beni-Lubero Online





