





Pour qu’une information soit objectivement vraie, il faut qu’elle soit confirmée par d’autres sources indépendantes, des images, des noms des personnes et des lieux, etc. Depuis le début du génocide au Nord-Kivu, oeuvre macabre d’une coalition des armées et des milices régionales, l’information officielle venant du terrain est autoritaire, à prendre ou à laisser. Il y a rarement d’autres sources sur le terrain pour confirmer ou infirmer la réalité sur terrain. Quand l’armée va-t-en guerre, elle est à la fois la force combattante et son propre reporter. D’où la question de savoir pourquoi les Fardc ne sont pas accompagnées des journalistes indépendants ou des chaines de télévision qui pillulent dans nos villes et cités ? La présence des journalistes indépendants donneraient plus de crédibilité aux info émanents de l’armée et de la radio Okapi. L’impression est que les journalistes indépendants sont indésirables au front. Les journalistes de la Radio Moto-Oicha qui avaient accompagné les Fardc sur la Route Mbau-Kamango étaient revenus dans des cercueils. On peut se demander si cette ambuscade n’avait pas pour but de dissuader les journalistes d’aller au front avec les Fardc. Le jour du massacre de Masulukwede-Vemba/Mavivi où plus de 178 congolais avaient été tués, les FARDC avaient pendant un mois empéchés les journalistes et les survivants d’accéder sur le lieu du crime pour enterrer leurs proches. Ce comportement bizarre que les Fardc ont affiché dans d’autres lieux de carnage, avaient conduit la population à attribuer le carnage de Masulukwede-Vemba aux Fardc car ces derniers s’étaient comportés comme rebelles et à donner place aux rumeurs qui depuis lors font l’opinion dans la région.
Les différentes déclarations de l’armée seront prises au sérieux quand elles seront confirmées par des sources indépendantes. Les radios, les journaux ne devraient pas avoir peur de couvrir une information par peur d’être fermés par le ministère de tutelle.
Voici par exemple des faits qui reviennent souvent dans la presse officielle et qui nécessitent une confirmation par des sources indépendantes pour que leur vérité soit établie :
- « Les populations locales collaborent avec les FDLR au point qu’il est difficile de distinguer les FDLR d’avec les populations civiles » (Radio Okapi). Comment par exemple la population du Sud de Lubero peut-elle collaborer avec ses tueurs FDLR? Comment peut-il être difficile de distinguer un Nande d’un FDLR ? Les Fardc au front sont-ils des congolais, des rwandais, ou des érythréens? Tout vrai militaire congolais ne peut pas se tromper d’un milicien rwandais FDLR de par son look, sa langue, etc. Cette identification des congolais aux FDLR présente le danger du génocide de toute la population du Nord-Kivu au motif qu’elle était FDLR.
Les congolais doivent refuser d’être identifier à leurs assassins. Comme au Cambodge, on s’achemine vers la thèse de l’auto-génocide au Nord-Kivu. Pourtant à Kirumba on sait que les Fardc et les FDLR forment une coalition pour l’occupation du sud de Lubero par des rwandophones? Les journalistes indépendants aideraient, par exemple, la population à savoir qui sont les Fardc au front du Nord-Kivu qui confondent les congolais aux FDLR depuis que Kinshasa a confirmé, bien que tardivement, l’entrée des troupes rwandaises et ougandaises au Nord-Kivu. Sont-ils des FARDC (Forces Armées de la RDC) ou des FARDC ( Forces Armées Rwandaises Déployées au Congo?
2. Les noms, le nombre, et les images des tués manquent cruellement dans l’info provenant des Fardc voire du gouvernement congolais. Les journalistes indépendants peuvent aider à rendre crédible l’info émanant des Fardc.
Une vue de Beni lors d’une manif reprimée par les Fardc
Peuple congolais, maintenant que les armées des pays agresseurs sont de retour sur le lieu de leurs crimes de 1996-2002, il faut être critique, regardant, pour éviter de tomber dans le piège de l’ennemi qui veut entre avril 2015 et octobre 2016 anéantir tout ce qui reste de la résistance des populations congolaises du Nord-Kivu. Ne pretez donc pas le flanc à votre bourreau… Et que les journalistes indépendants soient acceptés de faire leur métier au front pour crédibiliser davantage les info du front.
Martin Kikovolo
Goma/ Beni-Lubero Online





