





Une insécurité sans nom secoue le Nord-Kivu. La crise postélectorale semble avoir volé la vedette aux tueries des civils, attaques des villages, extorsions des biens, destruction des récoltes par les Vaches Sans Frontières (VSF) en provenance du Rwanda, arrestation des leaders proches de l’opposition congolaise, etc. Les auteurs de ces crimes sont selon un rapport de la coordination de la société civile du Nord-Kivu, les militaires congolais, les FDLR, les Guides, etc. Dans ce rapport, les Fardc et la Monusco sont accusées de croiser les bras devant les attaques des populations civiles et les crimes ci-haut énumérés. Aucun village n’est sécurisé même si la région est la plus militarisée de la RDC. D’où la question de savoir à quoi sert cette forte militarisation de la région si ce n’est pour protéger ne fut-ce qu’un village, une ville où les congolais pourraient finalement se sentir en sécurité? Pourquoi les militaires congolais dont la mission est de sécuriser la population se rendent-ils coupables de tueries des civils congolais au même titre que les FDLR et les Guides ? D’autres observateurs font remarquer que les Fardc et les FDLR portent les mêmes tenues militaires. Il en est de même de ceux qu’on appelle ADF-NALU et les FARDC en Territoire de Beni.
L’insécurité qui a élu domicile au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et ailleurs au pya===== nécessite une action de la Province, du Pays, et de l’ONU. Le silence a trop duré et les mobiles des tueries des civils ne sont pas du tout clairs comme on peut le voir dans les deux cas ci-dessous.
29 décembre 2011 : Assassinat de Mr Pierre KALASI ( 56 ans) vers 23h00, en son domicile de Lulima, Localité Burora, Groupement Banyungu, Secteur OSSO, en Territoire de Masisi, Province du Nord-Kivu. Mr KALASI était un démobilisé de l’armée congolaise FARDC. Il était marié et père de 8 enfants. Ses tueurs portaient l’uniforme de l’armée congolaise. Ses tueurs avaient forcé la porte de sa maison avant de tirer sur lui, à bout portant, plusieurs balles dans la tête. Selon la coordination de la société civile du Nord-Kivu, le nombre d’assassinats commis au Territoire de Masisi et de Walikale au cours de deux derniers mois de Décembre 2011 dépasserait la centaine. Mais à cause de l’insécurité, leurs noms ne sont pas encore connus.
31 Décembre 2011 : Assassinat de Kambale Kikimba Norbert (44 ans) à NGITE (16 km au Nord de la ville de BENI). Le forfait avait été commis par 4 inciviques armés jusqu’aux dents qui avaient braqué une camionnette de marque TOYOTA Stout immatriculée 1223 AB19, sur l’axe OICHA-Beni Ville. Les assaillants qui étaient vêtus en uniforme militaire des FARDC avaient tiré plusieurs balles sur la camionnette pour contraindre le chauffeur de s’arrêter. Sachant ce qui l’attendait ainsi que ses passagers le chauffeur avait essayé de pousser sur l’accélérateur pour s’éloigner du lieu de l’embuscade. Malheureusement les balles courraient plus vite que sa camionnette. La course du chauffeur s’arrêtera quand il attrapera une balle dans sa cuisse gauche. Le passager nommé KAMBALE KIKIMBA Norbert (44 ans), un commerçant des poissons en provenance de KASENYI (en ITURI) qui s’était fait embarquer dans cette camionnette à OICHA attrapa une balle dans la tête et succomba sur le coup. Il a été enterré dimanche 1er janvier 2012 en Ville de Beni. Le Chauffeur et propriétaire de la camionnette, Mr LUSENGE NGAHANGONDI NDEBO a, quant à lui, été admis à l’Hôpital Général de Beni.
Source : Correspondance Particulière confirmée par le Rapport de la Coordination de la Société Civile du Nord-Kivu
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REPUBLIQUE DEMOCRQTIQUE DU CONGO
SOCIETE CIVILE, FORCES VIVES
DU NORD-KIVU
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RAPPORT SPECIAL D’ANALYSE DU CONTEXTE DE LA SITUATION SECURITAIRE EN PROVINCE
Spécial fin d’année 2011
I. INTRODUCTION
L’an 2011 a été cauchemardesque pour les populations entières du Nord Kivu ; En dépit de quelques avancées significatives enregistrées du coté des FARDC et de la MONUSCO dans le cadre du maintien de la paix, la situation d’insécurité est restée monotone sur la quasi-totalité des Territoires et Villes de la Province. Quelques soient les multiples cris d’alarme des forces vives, les diverses promesses tenues par les autorités à divers degrés pour améliorer la situation sont restées simple vœux pieux.
Depuis le Territoire de Beni jusqu’au Territoire de Nyiragongo en passant par les Villes de Beni et de Butembo ainsi que les Territoires de Lubero, Rutshuru, Walikale et Masisi pour déboucher par GOMA (le Chef-lieu de la Province), d’aucuns se plaignent pour leur sécurité.
Les assassinats, les vols à mains armés, les viols collectifs, les braquages sur les axes routiers, la persistance des groupes et bandits armés sont les menus quotidiens de Nord-Kivuciens. C’est avec une note de déception sur le Plan Sécuritaire que la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord Kivu clôture l’an 2011.
Sans doute, c’est dans le souci de susciter, de la part des Autorités, l’efficience et l’efficacité en 2012 que nous publions le présent Rapport en vue de rappeler certaines sensibilités retenues au cours de cette année qui s’achève.
Outre cette brève introduction(I) et la Conclusion(IV), nous reviendrons sur quelques cas pertinents ayant illustré le regain d’insécurité en ces derniers mois (III) avant d’émettre des recommandations pour un nouvel élan de la gouvernance politique et sécuritaire de cette année 2012.
II. DES CAS PERTINENTS D’INSECURITE EN FIN D’ANNEE
1. Territoire de BENI:
1) Mardi 20 décembre 2011, Mr PALUKU MANZAMELI, (30ans, marié et père de 2enfants), cambiste de son état, résident à MUTWANGA (Chef-lieu du Secteur de Ruwenzori, 50km-Est de Beni/Ville) a été la cible d’une embuscade lui tendue vers 20h30, en plein Centre Commercial de MUTWANGA. En effet, trois hommes armés, vêtus en uniforme militaire(FARDC) l’ont intercepté sur son chemin de retour. Ses bourreaux l’ont d’abord passé à tabas avant de lui ravir, à coté de son téléphone portable une rondelette somme de 2.465$(deux mille quatre cent soixante-cinq dollars).
Les inciviques ont abandonné leur victime par terre entrain de saigner avant que ses voisins ne viennent le secourir quelques minutes plus tard. La même nuit, ses collègues et voisins en ont alerté l’autorité militaire locale. Ce qui fâche, la victime a été arrêté par le Commandant-FARDC en place, lui reprochant d’avoir salit la réputation de ses hommes en livrant ses témoignages aux journalistes des Radios locales de Beni/Ville, qui les ont diffusé par la suite. L’officier FARDC pris de colère s’est refusé de poursuivre ses enquêtes.
2) En Cité de BULONGO (40km-Est de Beni, non loin de MUTWANGA), le Commandant-FARDC en Charge des Renseignements Militaires (T2, 8e Région Militaire) a extorqué d’un Taxateur (percepteur des taxes) sa Moto et une somme de 36.000.FC. L’Officier se disait intervenir dans un cas de viol d’une fille de 25ans (dont serait accusé le Taxateur), un cas du reste évoluant à la Police Nationale de Bulongo.
3) La nuit de mercredi à jeudi 29 décembre 2011 était très cauchemardesque pour la population de la Cité de BULONGO (dans le Territoire de Beni), à 40km-Est de Beni-Ville, sur la route Beni-Kasindi. Nombreux Operateurs économiques de la place ont été visités cette nuit par un groupe de 4hommes armés vêtus en uniforme militaire FARDC. Ces malfrats ont extorqué de leurs victimes d’importantes sommes d’argent et crépité plusieurs coups de feu entre 21 et 22 heures locales.
Parmi les victimes :
-Mr ALLY, un échangeur de monnaie, résident au Quartier Kihome, sur Avenue Islamique, chez qui ces inciviques ont ravi 1850$,US.(mille huit-cent cinquante dollars américains) et des milliers des Francs non encore comptabilisés ;
-Mr Etienne KAMBERE, voisin à ALLY, chez qui les malfrats ont emporté 2000$, US.;
-A la cafétéria de Mr KAMBALE MBIDWA Kibonge (au Centre Commercial), ces hommes armes ont extorqué de leur victime la somme de 850$, US., des milliers des Francs Congolais non encore comptabilisés et du Client MOISE qui s’y trouvait, ils ont ravi 500$ ;
-Chez Mr OLYVIER, un petit commerçant (stockeur), résident au Quartier KAMBALANGO, sur Avenue Sivirwa, non loin de l’Hôtel la TERASSE de Bulongo, les assaillants ont brutalisé son épouse l’ayant trouvé non présent. Partout, ils tiraient des coups de balles pour intimider la population et semer la panique ;
4) A OICHA (Chef-lieu du Territoire) : Vers 1heure, le matin de jeudi 29 décembre 2011, 5 hommes armés dont 2 femmes ont investi le domicile de Mr. PELEGY KAVUTIRWAKI, Encadreur du Parlement d’Enfants, une ONG locale, résident au Quartier Oïcha 1er, en Cité d’OICHA (chef-lieu du Territoire de Beni).
Ces inciviques se disaient être à la recherche des Animateurs de la Société Civile Noyau d’OICHA, parmi lesquels Mrs Jean PAUL PALUKU NGAHANGONDI et Mr Janvier KASEREKA KASAIRYO, respectivement Secrétaire-ai de la Société Civile, Coordonnateur de l’ONGDH(Ong des droits humains) « Bon Samaritain » et Président de la Plateforme des Jeunes en Territoire de Beni. Les malfrats ont exigé les numéros de téléphones et les adresses physiques de leurs cibles, ne jurant que par les têtes de celles-ci.
Ils ont tabassé cet innocent, lui braquant les canaux afin qu’il leur indique où se trouveraient les Animateurs de la Société Civile locale.
Avant de s’en aller, les bourreaux ont ravi 51 dollars et ont promis de continuer la recherche de leurs cibles pour leur ôter la vie. Selon eux, ils seraient entrain de se venger contre les actions de ces Acteurs de la Société Civile qui ont été à la base de l’échec de leurs différents Candidats aux législatives nationales par leur pression, surveillance accrue contre la fraude électorale au Centre Local de Compilation de la Commission Electorale Nationale Indépendante ;
5) A NGITE (16km, Nord de BENI-Ville) : Samedi 31 décembre 2011,4 Hommes armés braquent une camionnette de marque Stout immatriculée 1223 AB19, en provenance d’OICHA (Chef-lieu du Territoire de Beni) pour la Ville de Beni. Les assaillants vêtus en uniforme-FARDC ont tiré plusieurs balles sur la camionnette en vue de contraindre le chauffeur de s’arrêter.
Un passager, Mr KAMBALE KIKIMBA Norbert (44ans), en provenance de KASENYI (en ITURI) qui s’est fait embarqué dans cette camionnette à OICHA a reçu une balle dans sa tête avant de succomber sur le coup. Il a été enterré dimanche 1er janvier 2012 en Ville de Beni.
Le Chauffeur et propriétaire de la camionnette, Mr LUSENGE NGAHANGONDI NDEBO a, quant à lui, été logé une balle dans la cuisse gauche. Il est admis à l’Hôpital Général de Beni.
2. En Ville de BENI :
1) Vendredi 16 décembre 2011, Mr KAMBALE MUDA Aristide, Suiveur en douane, résident sur Avenue SAIDI, No.38, au Quartier KASABINYOLE, Commune de Ruwenzori, en Ville de BENI a été enlevé en plein Rond-point du 30juin (au Centre ville).
En effet, 4 militaires, dont 2 en treillis militaires et 2 en civils sont venus le surprendre vers 16 heures locales pour l’amener à bord de leur voiture de marque TERANO (couleur noire). Les recherches menées par ses proches ont révélé que la victime aurait été conduite au Bureau des Renseignements Militaires (T2). Nos sources renseignent qu’il aurait été soumis aux actes de tortures. Ses bourreaux lui exigeaient de révéler tous les secrets de MBUSA NYAMWISI (Président du RCD/K-ML et Candidat aux présidentielles du 28 novembre 2011), pour qui il a travaillé depuis longtemps comme Cadre et proche collaborateur. Il aurait été libéré le lendemain soir après une forte implication et pression de nombreux partenaires, dont la MONUSCO-BENI. Sa libération a-t-on appris serait conditionnelle;
3. Nombreuses informations affluent à notre Coordination faisant état des menaces faites à l’ endroit des Officiers militaires FARDC issus de la branche armée du RCD/K-ML.
Parmi eux, un Major (Nous préférons taire son nom pour raison de discrétion) qui serait aux arrêts depuis le début du mois, un Colonel (en congé familial à Beni, dont le nom est connu mais non cité) qui serait entrain de recevoir des intimidations de toute sorte de la part des autorités militaires. Il craint qu’il soit à son tour arrêté.
Nous apprenons par ailleurs que plusieurs Cadres de ce Parti, craignant pour leur sécurité, vivent en clandestinité et fuient leurs résidences habituelles ;
4. Enlèvement du Frère Assomptionniste KASEREKA MUSONDIVWA MAKOBE Evariste, vers 4 heures, en date du 17 décembre 2011. Ce religieux a été enlevé de sa chambre à coucher, à la Paroisse Catholique de PAIDA (en Commune de Ruwenzori). Les raisons de cet enlèvement, sa destination ainsi que ses auteurs restent inconnus ;
5. La nuit du 23 au 24 décembre 2011, Mr OBED KAMBALE (23ans), célibataire de son état, résident en Commune de Ruwenzori, au Quartier Kasabinyole, sur Avenue Kalume, No.12 a été enlevé de son domicile par des hommes armés. Les assaillants ont cassé sa fenêtre pour accéder à sa chambre à coucher, d’où ils l’ont cueilli. Ils l’ont contraint de servir comme porteur de leur farine. La victime a fait avec ses ravisseurs plus de 50km, avant d’être relâchée et abandonnée à son triste sort en brousse (dans le Secteur de Beni-Mbau, Territoire de Beni) ;
6. Vers 16h30, le jeudi 29 décembre 2011, deux militaires armés jusqu’aux dents, vêtus en uniforme-FARDC ont investi le Bureau de Mme KIM MYOUNG SOOK MELISSA (58 ans, veuve de nationalité Sud-Coréenne), une Missionnaire basée depuis 2005 en Ville de Beni, où elle est Représentante Légale de la Communauté religieuse « JARDIN DES FLEURS ».
Les assaillants ont pris en otage la sentinelle ainsi que son Pasteur assistant, leur obligeant de coucher par terre avant de s’en prendre à la victime sur qui ils braquaient leurs armes. Ils se sont mis à la brutaliser, la menaçant de mort. Au total, plus de 1700$, 50.000Francs Congolais auraient été extorqués de la missionnaire, à coté de ses sacs à mains contenant ses documents officiels de séjour, la clé de sa voiture, d’autres effets de valeurs, etc.
Mme KIM MYOUNG SOOK MELISSA, Promotrice et Coordonnatrice du complexe scolaire qui porte le nom de son église, « Complexe Scolaire Jardin des Fleurs » a été enfermée par ses bourreaux avec ses Collaborateurs dans son office situé sur Avenue MALIO, Cellule MUNYABELU, Quartier MASIANI, dans la Commune MULEKERA (en Ville de Beni). Jusqu’à l’instant les criminels courent en toute impunité.
3. Ville de BUTEMBO :
1. Mardi 20 décembre 2011, Mr VIAMBWERA KATHUNGO, Grand Opérateur économique, résident en Commune de KIMEMI, a été interpellé par le Service des Renseignements (ANR)/Ville de Butembo.
Ici, il aurait reçu l’ordre de signer un document lui exigeant de ne plus quitter la Ville de Butembo et l’informant qu’un agent de l’ANR serait commis pour surveiller tous ses mouvements. Il ne pourrait plus se mouvoir sans se faire accompagner de cet agent. Ce commerçant déclare que cette situation restreint énormément sa liberté et perturbe ses activités économiques en Ville de Butembo, Beni, Goma, Kinshasa, voire celles de l’étranger.
A cet homme d’affaire, l’on reproche que sa fortune profiterait aux Cadres de l’opposition pour laquelle sa fille (KAVIRA VIAMBWERA) a postulé comme Candidate Député Nationale(en Ville de Butembo, pour le compte du RCD/K-KM de Mr Antipas MBUSA NYAMWISI).
4. Territoire de RUTSHURU
1. L’assassinat de Mr WILLY WABO, Secrétaire Exécutif de la Société Civile Coordination Territoriale de RUTSHURU préoccupe jusqu’à ce jour la Coordination de la Société Civile du Nord Kivu.
Ce fervent Défenseur des Droits Humains a été visité à son domicile (au village de BUNYANGULA, Chefferie de Bwisha, entre KIWANJA et RUTSHURU-Centre) par un groupe d’hommes armés vers 0heure, la nuit de vendredi à samedi 10 décembre 2011.
Les assaillants lui ont logé plusieurs balles dans sa poitrine au travers la fenêtre de sa chambre à coucher, ce de quoi il a succombé.
La Coordination Provinciale de la Société Civile croie que cet assassinat serait lié aux multiples dénonciations de la victime (surtout en période électorale) ainsi qu’à sa bravoure dans l’exercice de la profession de Défenseur de Droits Humains. Ce qui est choquant est qu’il n’y aurait pas eu d’ouverture d’enquêtes ni de dossier judiciaire sur cette affaire. Les assassins courent en toute impunité.
5. Territoire de WALIKALE :
1) La persistance des FDLR, l’érection de groupes armés d’autodéfense locale (GUIDE, MAYMAY,…) sont de véritables casse-tête. Les affrontements au cours des dernières semaines de ce mois de décembre 2011 et qui se poursuivent jusqu’à ces jours troublent la quiétude de la population civile de ce Territoire.
Plusieurs Groupements à savoir : WALOWA-UROBA, WALOWA-LUANDA, WALOWA-YUNGU et UTUNDA sont aujourd’hui vidés de leurs populations. Des milliers des populations affluent dans le Groupement de LUBERIKE (Collectivité de WANYANGA), Kaandja, Burora, Masisi centre, Mahanga, en Secteur de Osso/Banyungu dans le territoire de Masisi, où ils sont menacés des maladies dont le choléra et traversent une pénurie d’eau, d’aliments et d’autres intrants pour leur survie. Nos sources indiquent que plus de 130 personnes seraient mortes de suite des maladies et de mauvaises conditions dans lesquelles elles sont soumises par cette situation et huit autres auraient été tues dans les villages de Buhimba, Kangati et Ngenge.
Ce qui est curieux, les miliciens d’autodéfense qui s’affrontent aux FDLR poursuivent le recrutement, enrôlent de jeunes au sein de leur groupe et sont dotés de nouvelles armes. Ces jeunes ne sont ni encadrés pour éviter toute sorte de dérapage, ni assistés pour permettre des actions non controversées. La question que la Société Civile Forces Vives du Nord Kivu se pose est celle de savoir ce que deviendront ces jeunes après leurs opérations contre les FDLR. Elle craint que les armes distribuées à ces jeunes ne soient un lot en plus de celles de 1998.
Dans tous les cas, les FARDC et la MONUSCO assiste impuissamment au carnage des FDLR qui s’en prenne à tout civil, et se livrent à cœur joie aux massacres de la population.
La Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord Kivu déplore les morts, le déplacement massif des populations et fustige la passivité aussi bien des FARDC que de la MONUSCO dans la protection des civils en ces lieux.
6. Territoire de MASISI
Aussi que WALIKALE, nombreuses populations paient le prix de l’activisme des FDLR, des milices d’autodéfense GUIDE, MAYMAY ;
Des recrutements de jeunes dans les milices armées et les actes de vengeance de FDLR menacent la sécurité des civils qui ne savent plus à quel Saint se vouer.
En date du 29 décembre 2011, aux environs de 23 heures, Monsieur Pierre Kalasi (56 ans), démobilisé des FARDC, marié et père de 8 enfants, a été assassiné par balle par des hommes armes vêtus en uniforme des FARDC.
En effet, la Coordination Provinciale de la Société Civile Forces Vives du Nord Kivu a été informée que la victime était chez lui à la maison, dans le village Lulima, Localité Burora, Groupement Banyungu, Secteur de Osso/Banyungu en territoire de Masisi, quand des Hommes en armes ont force la porte et se sont introduit dans la maison de la victime sur qui ils ont tiré à bout portant des balles dans la tête, après qu’il ait demandé pardon sans succès.
Depuis le 14 décembre jusque ce jour, des milices armées constituées par des éleveurs pour garder leurs bétails et celles des agriculteurs constituées pour barrer la route aux précitées sèment la terreur à Lukopfu, groupement Muvunyi Kibabi, Chefferie de Bahunde, en territoire de Masisi.
En effet, depuis un certain temps, des Officiers militaires issus des ex rebellions auraient acquis plusieurs étendues de terres jadis occupées ou non par des populations en vue d’ériger des pâturages. Avec le système de « Vaches Sans Frontières », VSF, les bergers armés auraient commencé à jeter les vaches dans les cultures de la population cultivatrice. Cette façon de faire aurait créé une résistance au sein de la population victime jusqu’à former à son tour une milice devant faire face à ces éleveurs.
Actuellement, la Coordination Provinciale de la Société civile Forces Vives du Nord Kivu est informée que le bilan provisoire serait de 16 morts parmi les populations civiles, plus de 60 vaches tuées par balle et un déplacement massif de la population de ses villages vers Rubaya, Kibabi et Buabo.
La population ainsi déplacée serait dépourvue de toute sorte d’assistance humanitaire et vie dans des conditions difficiles dans des familles d’accueil.
Ce qui est étonnant est d’apprendre que les éléments FARDC sous la responsabilité des officiers propriétaires de ces troupeaux seraient entrain de combattre du cote des bergers contre les civils armés et ceux non armés.
7. Territoire de LUBERO :
– L’activisme accru des FDLR et certaines milices se passant pour Maimai réfractaires au processus d’intégration dans l’armée. Les populations de KAMANDI-LAC, LUNYASENGE (au bord du lac Edouard), soit KIKUVO, MIRIKI et ALIMBONGO (dans la chefferie de Bamate) continuent à être inquiétées par ces rebelles qui vont jusqu’à instaurer des perceptions sur les cultures agricoles avant même la récolte.
– Lundi 12 décembre, vers 19h, dans le village de BIAMBWE, en Chefferie de Baswagha, un militaire en « état d’ébriété », soit disant, à la recherche du Président local de la Société Civile, a tiré à bout portant sur un groupe des Civils qu’il avait rencontré dans une véranda.
Sur le coup, une personne en est décédée et quatre s’en sont tirées avec de graves blessures. Deux femmes à coté qui avaient vu de leurs propres yeux la scène sont tombées évanouies suite au choc ressenti. Elles ont succombé à leur tour au Centre de santé où elles avaient été conduites après.
Par ailleurs, une autre femme enceinte de 7mois a avorté à la suite de la crise cardiaque piquée à l’occasion. L’assassin, après son forfait, s’est enfuit et court en toute impunité jusqu’à ce jour. Le collègue de la Société Civile recherché par le criminel avait publié, peu avant, un rapport mettant en cause les FARDC dans l’abatage illicite des bois, le braconnage et les arrestations arbitraires de civils.
III. CONCLUSION
La population de la Province du Nord Kivu reconnait et salue les efforts du Gouvernement tant au niveau national que provincial ainsi que ceux fournis par la MONUSCO dans le cadre de la recherche et du maintien de la paix sur cette partie du Territoire National. Toute fois elle reste attentive a la suite a donner en cette matière et gardera de mauvais souvenirs de l’insécurité qu’elle a traversée au cours de l’année 2011.
Les quelques cas illustratifs de la situation, encore frais dans les mémoires sont parmi les plus éloquents enregistrés en fin d’année. Ils permettent d’élucider une note plutôt sombre de l’insécurité dont ont été victimes des milliers d’habitants du Nord Kivu.
Cette situation doit changer, si les dirigeants tiennent sur une gouvernance prenant pour priorité le bien être des citoyens. A cet effet, les autorités devront se sentir interpelées en vue d’améliorer les conditions sécuritaires de la population, condition sine qua none pouvant conduire au développement durable des citoyens.
Pour un élan nouveau du nouveau mandat qui commence en 2012, la Coordination Provinciale de la Société Civile, Forces Vives du Nord Kivu recommande :
Au Gouvernement Central de (d’):
-S’assigner comme priorité, la sécurisation des populations de la RDC en général, celles du Nord Kivu en particulier et de leurs biens ;
-Evaluer toutes les opérations militaires en cours dans cette Province afin d’en dégager toutes les leçons nécessaires ; Une Commission ad hoc mixte composée des personnes neutres issues de la Société Civile devrait être constituée quant a ce ;
-Enquêter sur tous les cas de violation des droits humains impliquant les hommes de troupes et traduire en justice les coupables avec une attention particulière de veiller au renforcement de la discipline militaire et de la PNC;
-Assurer la prise en charge conséquente des militaires et des policiers pour qu’ils sécurisent efficacement la population ;
-Mettre fin aux phénomènes FDLR, ADF-NALU et démilitariser toutes les autres milices locales encore actives au Nord Kivu ;
-Arrêter par tous les moyens les actes d’intolérance politique ciblant les cadres de l’opposition ou assimilés en vue de favoriser l’unité et la concorde nationale.
Aux Autorités Provinciales :
-Assurer le suivi aux divers cas de violation des droits humains rapportés ça et là en Province ;
-Assister les divers déplacés (à MASISI, WALIKALE) et sécuriser leurs villages afin de leur assurer retour immédiat dans leurs milieux d’origine ;
-Mettre sur pieds une politique de sécurisation et de protection des Animateurs de la Société Civile et des Défenseurs des droits humains au Nord Kivu ;
-Favoriser la culture de tolérance politique et encourager les cadres de Dialogue Social avec la Société Civile en Province.
A la MONUSCO :
-Veiller à la protection des civils dans les Territoires de MASISI, WALIKALE et LUBERO à proie aux menaces persistantes, aux massacres des FDLR aussi que des civils du Territoire de Beni à proie aux enlèvements et exécutions des ADF-NALU ;
-Procéder régulièrement aux concertations avec les Forces Vives en vue d’évaluer l’impact de ses actions sur la protection des civils ;
-Redoubler les efforts en accompagnant les FARDC et la Police dans la pacification effective de la Province ;
-Œuvrer en faveur de la sécurité, l’unité, la cohésion et la concorde nationale.
-Faire Connaitre à toutes les couches de la population, par le canal de la Société Civile Forces Vives, le mandat de la MONUSCO pour éviter les suspicions inutiles ;
Ainsi fait à GOMA, le 05 décembre 2012,
Pour la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord Kivu,
Maître OMAR KAVOTA Mr Thomas d’Aquin MUITI LUANDA M.
Vice-président/Porte-parole Président
Mme JUSTINE MASIKA
2e Vice-présidente





