





Le média national a fait large diffusion de l’indignation de la Dynamique de l’Opposition en réunion ce mardi 10 mai 2016, et de la déclaration (Twitter) de Moise Katumbi au sujet de l’extermination cruelle des innocents à Béni, une entité administrative faisant partie de la géante République Démocratique du Congo, mais qui donne l’impression d’être soustraite du concert national par les autorités du pays.
La population de Béni-Lubero, devenue très sensible à toute concertation susceptible de toucher à son destin, n’a point manqué de porter une attention soutenue à l’attitude et aux dispositions ayant accompagné cette circonstance. Deux traits ont particulièrement affecté l’état d’esprit de la population du champ de carnage de Béni, à savoir :
1/ La condamnation des tueries en cours à Béni, qualifiées comme la plus grande « humiliation » que le pays n’ait jamais connue depuis son Indépendance ; et
2/ Le projet de descente sur terrain ayant été arrêté par cette plate-forme politique.
Ces deux points ont tout de même jeté une goûte de soulagement dans la marre de souffrance où gisent les autochtones de Béni depuis dix-neuf mois. Le sentiment recueilli sur place est celui de « mieux vaut tard que jamais ». En effet, il a été vite compris que le retard que connaît la mobilisation des compatriotes (éloignés de la boucherie humaine de Béni) à prendre le chemin de solidarité envers les victimes est dû à la campagne acharnée de désinformation en vogue dans le chef du pouvoir en place.
La Dynamique de l’opposition, par sa compassion, a ainsi exprimé un amour et une solidarité qui devraient servir d’exemple pour tous les compatriotes congolais. Et, maintenant que cette plate-forme est en route – c’est-à-dire en projet de voyage – pour Béni, elle ne devrait pas perdre de vue l’émotion qui caractérise, en ce moment, le milieu qu’elle vient visiter. En effet, compatir en « pleurant avec », c’est une bonne chose ; mais le mieux se situe bien au-delà de ce geste combien louable. La population de Béni s’attend surtout à un apport pouvant mettre un terme à son « calvaire » et à un soutien pouvant l’aider à panser ses blessures. Ce qui se traduit par un appel à contribuer à la fois pour le retour de la paix et pour l’exercice de la justice en guise de réparation. Relevant tout de même la tête du fond de ce bain de son propre sang, le peuple de Béni crie : « Il faut déraciner l’arbre du mal le plus tôt possible, fût-il une personne physique ou morale, une institution ou un système ! » Trop c’est trop ! L’année 2016 devrait marquer définitivement la fin des souffrances injustes imposées nos seulement aux martyrs de Béni, mais également à tout le peuple congolais. Voilà l’ambiance qui attend la Dynamique de l’opposition à Béni. Une solidarité contagieuse devrait embrasser tous les congolais pour une prise de conscience collective, car le martyrologue de Béni n’est qu’une porte devant ramener l’enfer à se répandre graduellement sur toute l’étendue de la République, comme ses courants balaient déjà l’Ituri, le sud de Lubero, et bientôt Dungu (au Haut-Uélé), pour finir à embraser partout.
Il est important que la Dynamique de l’opposition se laisse aider pour acquérir des idées limpides, claires et exactes avant de venir sur terrain, afin d’accomplir une mission fructueuse, en l’occurrence :
– Il faudrait effacer de l’esprit que les tueries de Béni, et leur extension en Ituri et au sud de Lubero, reposent sur des conflits interethniques. Malheureusement, il y a eu même des cadres du sein de l’Opposition congolaise qui ont glissé sur cette pente, prétendant que le problème actuel se résume en « conflits intercommunautaires ». En Ituri, les conflits interethniques ont été enterrés depuis la signature des pactes de paix entre communautés en 2003. Au grand Nord-Kivu ce phénomène a été éradiqué par la Conférence « Amani Leo ». Le soutien de la thèse de conflit interethnique dans la tragédie actuelle de Béni est l’œuvre de campagne de désinformation et d’intoxication qui profite à ceux qui la propagent.
– Le caractère génocidaire des tueries de Beni n’est point à nier. En effet, le Kyaghanda Yira le reconnaît comme tel, autant que les Députés de Béni-Lubero font la même déclaration, en s’appuyant sur le rapport de la commission parlementaire qui y a mené ses enquêtes sur terrain.
– L’inaction des FARDC à protéger les civils et à traquer lesdits égorgeurs, les cas de flagrance de ravitaillement des tueurs en armement par des officiers des FARDC, le silence et l’indifférence du gouvernement central face aux cris de détresse des victimes à Béni sont autant d’éléments qui conduisent logiquement à affirmer (en soulignant) la complicité du régime en place. Par déduction, on comprend que le pouvoir en place a bien planifié ce phénomène comme stratégie de pérenniser son règne au-delà de toute délimitation constitutionnelle.
– La Dynamique de l’opposition devrait proposer sa stratégie pour ramener tout le peuple congolais à un comportement solidaire ; elle devrait aussi sensibiliser tous les citoyens à prendre part aux actions devant inaugurer l’avènement d’une véritable démocratie, d’une paix durable et d’un état de droit et de justice. L’idéal serait de se mettre ensemble pour dire « non » aux prédateurs.
– L’opposition congolaise, – qui inclut la Dynamique de l’opposition, le G7 et d’autres formations politiques ayant des visions contraires aux idéaux du régime en place, – devrait avant tout dépasser les divergences internes, afin que son unité la revête de force nécessaire et suffisante pour affronter les grands obstacles que le pouvoir en place a érigés sur le chemin du bonheur de la nation.
C’est en comptant sur la force d’une telle unité que la population de Beni espère accueillir chez elle une opposition ayant un poids requis pour exiger que des enquêtes nationales et internationales soient organisées immédiatement sur les deux préoccupations suivantes :
1/ Il est urgent d’identifier les 60.000 immigrés installés officieusement par le gouvernement congolais en cheval sur le territoire de Béni et le sud de l’Ituri, en déterminant « qui sont-ils » et « d’où viennent-ils ». Car les investigations menées par Benilubero.com ont trouvé qu’ils ne proviennent ni de Masisi ni de Rutshuru ni d’aucune autre contrée de l’Est de la R.D. Congo, quand bien même ils aimeraient se faire passer pour des « Banyabwisha ». Il sied également d’enquêter sur l’intention et l’objectif des autorités dans cette affaire. – Que le pouvoir en place cesse de distraire la Nation par des colportages non bénéfiques tel que le dossier judiciaire présentément initié en charge de Monsieur Moïse Katumbi. En effet, entre Katumbi et celui qui vient d’infiltrer en Ituri et Beni 60.000 clandestins combattants, qui sont en soi des « vrais mercénaires déguisés », qui devrait être le premier à précipiter devant la Justice ?
2/ Il convient d’insister sur la nécessité et l’urgence des enquêtes internationales sur les crimes en cours à Béni. La communauté Nande demande à la Dynamique de l’opposition, au G7 et tous les autres groupes d’opposition de faire large diffusion de la pétition que le Kyaghanda Yira et Monsieur Jean-Jacques WOMBO ont initiée afin d’inviter la Cour Pénale Internationale à initier la procédure judiciaire au sujet des crimes commis ces jours à Beni. Chacun de ceux qui se sentent solidaires des victimes des crimes de Beni devrait poser sa signature pour appuyer cette pétition, à laquelle il y a lieu d’accéder en cliquant sur le lien ci-joint.
– La communauté locale de Béni souhaite une composition inclusive des commissions d’enquête à organiser, en associant le Parlement, la Société civile et le Kyaghanda et/ou d’autres communautés locales (en Ituri et au grand Nord-Kivu).
Les Audio ci-après sont en soi une présentation suffisante de l’état de lieu, l’état d’esprit de sa population et ses aspirations profondes. Au cas où le pouvoir en place ne permettait pas que la descente sur terrain projettée se concrétise, la Dynamique de l’opposition ainsi que toutes les autres plate-formes politiques opposés à la Majorité Présidentielle, et pourquoi pas tous les autres congolais de bonne foi, devront garder en coeur que les désidérata ci-dessus exprimés sont les aspirations les plus profondes du peuple souffrant du territoire de Beni, dont l’avenir dépend de l’implication de toute personne ayant encore un coeur humain.
Cliquer sur l’audio en vue d’accéder à sa lecture:
©Beni-Lubero Online.





