





Depuis un certain temps, les assaillants qui poursuivent la guerre d’occupation à l’Est du Congo s’attaquent aux maisons d’habitation et aux militaires d’origine congolaise. Les attaques de ces derniers jours sont concentrées dans deux territoires qui jadis échappaient au CNDP de Nkunda, à savoir, Lubero et Walikale. Le silence de Kinshasa aux appels du gouvernement provincial et de la société civile du Nord-Kivu devant le carnage des populations et la destruction méchante de leurs maisons d’habitation provoquent une panique et une aversion pour Kinshasa et la Monuc dont les conséquences pourraient être très lourdes pour les uns et les autres.
D’après les observateurs attitrés de la situation sociopolitique au Nord-Kivu, les attaques actuelles par des assaillants cachés comme toujours sous le label FDLR feraient d’une étape de la guerre d’occupation du Nord-Kivu qui se veut la dernière avant l’occupation effective.
Après les viols sexuelles et mutilations des sexes des femmes rendues par le fait même stériles, après les massacres des jeunes comme ceux de Kiwanja et de Rubare pour ne citer que deux exemples, après la destruction des champs et de leurs récoltes par des vaches venues du Rwanda, l’heure est à l’incendie des maisons et aux massacres des militaires congolais d’origine. Notez aussi que depuis 2007, le 1/3 de la population du Nord-Kivu est déplacée et vit dans des camps de fortune loin de chez elle. Pour les observateurs, la prochaine étape semble être le repeuplement des villages abandonnés par les congolais par des nouveaux-venus et l’ouverture des mines d’exploitation du coltan que l’on trouverait en-dessous de certains villages, cibles actuels des incendies.
L’inquiétude des observateurs est que la traque annoncée des FDLR par la coalition militaire Monuc-Fardc rwandais fasse une hécatombe parmi les populations civiles congolaises en débandade dans la brousse. Cette inquiétude ne signifie par que les Nord-Kivutiens soutiennent les FDLR. Le problème est que tout indique que ce qu’on appelle FDLR est une création des commanditaires de l’occupation du Nord-Kivu pour couvrir les crimes de ceux qui massacrent les congolais et brulent leurs maisons. C’est ainsi que, depuis les opérations militaires conjointes RDC-Rwanda de janvier-février 2009, le Nord-Kivu est occupé militairement par des militaires rwandais que la complicité Kinshasa-Monuc fait passer pour Fardc. La quasi totalité du commandement Fardc au Nord-Kivu est aujourd’hui entre les mains de ces derniers. C’est ce qui explique pourquoi les Fardc et les assaillants dits « FDLR » sévissent de la même manière sur les populations civiles congolaises. Ainsi, une guerre Fardc-Monuc contre les FDLR offrirait une bonne occasion d’en finir avec les populations civiles du Nord-Kivu sous la mascarade d’une guerre ou d’une opération conjointe. Les populations congolaises se trouveraient entre deux feux alliés dans la guerre contre le Nord-Kivu. Pour que cette mascarade réussisse, il faut éliminer les militaires d’origine congolaise. Les observateurs pessimistes appellent cela un génocide en préparation au Nord-Kivu.
En lisant la dépêche ci-dessous, vous constaterez que rien n’a changé sur terrain au Nord-Kivu : Le pouvoir de Kinshasa poursuit son silence et son abandon du Nord-Kivu. Il est capable de corrompre un député avec 10 000 US$ pour qu’il vote suivant la consigne du parti et d’ouvrir des chantiers routes et ponts ailleurs au Congo, distribuer des sommes faramineuses d’argent aux musiciens et aux footballeurs, sans se soucier des 2 millions des congolais déplacés au Nord-Kivu et de la motivation des militaires congolais devant assurer la securité des personnes et de leurs biens dans ce coin sinistré du pays. La securité de la population du Nord-Kivu ne semble pas être une priorité du pouvoir actuel.
Les medias de l’ONU et ceux du pouvoir ne disent pas pourquoi les assaillants dits FDLR incendient les villages des congolais et tuent les militaires congolais, au moment où leur objectif serait de prendre le pouvoir au Rwanda. Personne ne pose la question de la source de leur ravitaillement en armes ? Pour matraquer l’opinion nationale et internationale, la Monuc se limite à la qualification des FDLR comme des hors-la-loi. Entretemps, ces derniers incendient le prochain village et ainsi de suite. La vérité est qu’aujourd’hui les FDLR sont devenus plus fortes que la Monuc, la RDC, le Rwanda. Elles surprennent toujours par l’incendie des villages et les tueries des militaires congolais sans qu’une riposte appropriée s’en suivre ou que l’on en capture un seul combattant.
Les villages indiqués par la société civile du Nord-Kivu comme étant en danger ne sont jamais sécurisés avant les attaques. C’est toujours après l’attaque qu’un contingent onusien et Fardc arrivent dans le village incendié avec un armement lourd et des radiophonies pour constater les dégâts au lieu de les prévenir. Les attaques FDLR ne sont jamais suivies de poursuite immédiate. C’est ainsi que les attaques continuent comme si elles faisaient partie d’un mauvais sort jeté sur le Nord-Kivu et que les dieux ne savent pas conjurer. Les appels de la société civile du Nord-Nord ainsi que ceux du gouvernement provincial sont tombés dans une oreille sourde. Comme réponse de Kinshasa, d’après des sources proches de ces deux institutions : « attendez, patientez ». Jusques-à-quand abusera-t-on de la patience des congolais du Nord-Kivu ? Aux Nord-Kivutiens de répondre !
130 Maisons brulées et 2 Fardc tuées à Butalungola
Le village de Butalungola, à environ 6 kilomètres à l’ouest de la cité de Kanyabayonga, au sud de Lubero, a été le théâtre d’une attaque des combattants FDLR, dans la nuit de vendredi 08 mai au samedi 09 mai. Les sources administratives locales parlent d’un bilan de 2 morts, tous, des militaires de l’armée congolaise et 130 maisons brûlées. au cours de cette attaque.
Les assaillants ont surgi vers 1h du matin, heure locale. Dès leur entrée dans ce village, les éléments hutus rwandais de FDLR ont semé la panique en tirant des coups de feu (armes lourdes et légères) avant de mettre le feu aux cases des villageois en débande indique un habitant de Kanyabayonga contacté par www.benilubero.com. Une première intervention des FARDC a été amorcée, et il y a eu échange des tirs entre les éléments de l’armée congolaise et les assaillants. Ces derniers se sont finalement retirés en brousse après avoir tué deux éléments dans le rang des militaires de l’armée congolaise, un civil blessé et 130 maisons brûlées, indique un administratif de la place.

Troupes rwandaises au Nord-Kivu
D’après une source militaire, les deux éléments tués appartenaient à l’unité des FARDC déployée à Rusamambo. Ils ont été surpris par les FDLR alors qu’ils se trouvaient en visite familiale. Sur le terrain ce samedi, les casques bleus de la Monuc ainsi que le commandement de la brigade FARDC basée à Kanyabayonga sont arrivés dans le village attaqué vers 3h00, heure locale. Ils y ont déployé un dispositif pour sécuriser la population civile. Les 130 ménages de maisons incendiées sont sans abri.
Pendant ce temps, des bruits des bottes des éléments des fdlr se font sentir aux environs de la localité de Manguredjipa, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Butembo dans le territoire de Lubero. Une panique et une psychose règne dans cette partie. La population craint pour une certaine attaque de ces éléments
Au cours d’une rencontre jeudi avec la presse, la société civile du territoire de Lubero a dénoncé la persistance de l’insécurité dans plusieurs localités, notamment à Kasingiri, Kitsombiro, Kanyatsi et Mbuavinywa. Elle a aussi indiqué que les centres urbains ne sont pas épargnés par ce phénomène. La société civile attribue cette insécurité aux rebelles hutus rwandais ainsi qu’aux militaires incontrôlés des FARDC. Pour mettre fin à cet état de chose, elle demande au gouvernement de sécuriser la population et ses biens et de lutter contre l’impunité.
Umbo Salama
E-mail: umbosal@yahoo.fr
Butembo
Beni-Lubero Online





