





Alors qu’à Kinshasa l’on fait la course aux postes dans le gouvernement dit d’ « ouverture nationale », les agresseurs ougandais gagnent du terrain en territoire de Beni au Nord-Kivu. La nuit de mardi à mercredi 23 octobre 2013, le village d’Opira situé à 45km au Nord de la ville de Beni, sur la route nationale n°IV, entre Eringeti (8km) et Mayimoya (5km), a été le théâtre des envahisseurs. 25 personnes enlevées, un pygmée tué et plusieurs biens de valeur emportés par des envahisseurs ougandais qui se font passer pour des ADF/NALU.
Des hommes s’exprimant en Anglais, en Kiganda et en lingala mal articulé sont entrés dans le village d’Opira où ils ont mené leurs opérations entre 22h00 et 3h00 sans être inquiété par qui qu’il ce soit. En voici quelques faits :
– Ils ont commencé leur ratissage chez le Chef de Localité où ils ont enlevé le Chef MUCHUNGAMBUZI MWERA MACHOZI, son épouse et son fils.
– Puis ils sont entrés chez le Capita du village connu sous le nom de TCHAPA BALIKU (32 ans) qu’ils ont emporté avec son frère cadet, Mr BALIKU MUKATA.
– Au camp des pygmées de la place où ils ont kidnappé Bernard KASOMA et DEPALU KASOMA avant de tuer par balles MUMBE KASOMA, un autre pygmée qui tentait de prendre fuite.
– Dans la famille de Roger MATEMBELA, ils sont partis avec Mr MATEMBELA lui-même, son épouse Rehema SALITA et ses trois enfants MUMBERE MATEMBELA, MBALE MATEMBELA et Nelson MATEMBELA (un bébé de 9 mois) ainsi que sa bru ANA, épouse de MBALE MATEMBELA et portant une grosse de près de 8 mois.
– A la paroisse de l’Eglise Philadelphique du Congo (EPHICO) une église de réveil, ils ont enlevé le Missionnaire Principal et le Pasteur de l’Eglise avec ses 6 enfants.
Outre cet important dégât humain, il convient de signaler qu’ils ont trainé avec eux chèvres, poules, matelas, couvertures et plusieurs biens de ménage. Ils arrachaient d’abord les têtes des poules avant de les entasser dans les sacs.
Pour exprimer son ras-le-bol, la population d’Eringeti, d’Opira et de Mayimoya a barricader la route Beni-Kisangani, empêchant ainsi la circulation toute la journée de mercredi 23 octobre 2013. Et si rien n’est fait, elle promet organiser des actions de grande envergure pour contraindre le gouvernement de démissionner et la MONUSCO de rentrer d’où elle est venue.
En fait, cette population n’arrive pas à comprendre pourquoi ni le gouvernement congolais, ni la Communauté Internationale, représentée par la MONUSCO, ne se préoccupe aucunement de sa situation et n’ose initier aucune mesure pour libérer la pauvre population du joug des Ougandais.
La destinée de plus de 800 otages reste jusqu’en présent un mystère. Les quelques personnes qui réussissent à s’en échapper racontent que là les femmes sont soumises à l’exploitation sexuelle, les hommes à des travaux lourds pour l’exploitation des minerais, du bois et des champs. Lorsque certaines personnes deviennent presque invalides, leurs organes sont arrachés pour exportation. Une connexion de ces assaillants avec la MONUSCO et quelques officiers militaires serait probable.
Correspondance particulière
Oicha
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