





On en sait un peu plus de la destination du premier contingent des rwandais arrivés nuitamment au quartier ITSU de Kirumba au Sud de Lubero dans la nuit du 17 au 18 novembre 2010. Pendant leur bref séjour à Kirumba, certains membres de ce premier contingent auraient rencontré une patrouille de la Police Militaire de Kirumba pendant leur promenade vespérale. Ils étaient tous des jeunes adultes, costauds, visiblement étrangers à la région. Ils parlaient un peu de Swahili. Selon toujours des sources proches de la PM de Kirumba, ils avaient chacun une feuille de route portant le sceau du gouvernorat du Nord-Kivu et indiquant que leur destination finale était Eringeti, en Territoire de Beni.
Congolais Déplacés Internes ( IDPs) d’Eringeti toujours en fuite à Oïcha sans aide et sans garantie de retour à Eringeti.
Interrogés par la Police Militaire, certains auraient dits qu’ils logeaient au Quartier ITSU, d’autres au Q G de l’ONG Britannique Merlin et d’autres encore dans une maison de service de l’ONG Australienne ADRA (Adventist Development and Relief Agency).
Kirumba n’était donc qu’un lieu de Transit pour Eringeti si l’on en croit le libellé de leur feuille de route. A part ces bribes d’information émanant des sources proches de la PM, les habitants de Kirumba ne savent pas quelle direction ont pris leurs hôtes de trois jours ? Sont-ils réellement partis à Eringeti comme leur feuille de route l’indiquait ? Et pourquoi voyagent-ils la nuit ?
Les habitants de l’Avenue Président en ville de Butembo disent avoir vu le dimanche passé vers 16h00, heure locale, des camions de la Monusco transportant des matelas et des maisons démontables en direction de Beni. Mais rien ne dit que la Monusco acheminait ce matériel à Eringeti.
Beaucoup de questions restent donc sans réponse à propos de ce premier contingent des rwandais qui sont la curiosité des congolais qui n’en croient pas leurs yeux et leurs oreilles et qui se demandent si ce qu’ils voient et entendent est un rêve ou une réalité.
Ce qui saute aux yeux c’est le fait que, à part le gouvernorat, l’administration congolaise locale ne participe pas à cette opération comme les chefs coutumiers l’avaient exigé. Le fait de confier l’opération aux ONG internationales et à la Monusco peut en assurer la neutralité mais aussi sa suspicion.
Les ONG Merlin et ADRA sont connues mondialement et très appréciées dans la région pour les soins de santé et la construction des maisons qu’elles offrent gracieusement aux déplacés congolais fuyant les incendies de leurs maisons et d’autres exactions du même genre.
Dans le même chapitre des ONG, de sources proches de CARITAS d’un diocèse de l’Est de la R.D.Congo renseignent que les diocèses du Grand Kivu et de la Province Orientale s’attendent aussi à recevoir une aide pour l’accueil des retournés. Contrairement à l’habitude, cette aide serait accordée même aux diocèses qui ne savaient pas qu’ils étaient sur la liste des lieux d’accueil des retournés. L’octroi des financements serait une décision venue d’en haut, une première dans l’histoire, selon les gestionnaires des projets CARITAS. Au Sud-Lubero, CARITAS contribue aussi à la reconstruction des maisons incendiées, à la grande joie des sinistrés.
La prédiction selon laquelle les ONG seront probablement « l’un des moyens de déstabilisation les plus efficaces dans le futur » est-elle entrain de se réaliser en R.D.Congo où la densité des ONG au Km² est la plus élevée au monde ? La multitude des ONG dans une région n’est jamais un signe de progrès. Chacune arrive avec son projet qu’elle essaie de mettre en pratique et quand ca va mal, on ne sait pas les rendre responsables ou les juger. C’est pourquoi, comme avait dit Kwame Nkrumah, « cherchez d’abord le royaume politique et vous trouverez le reste comme par surcroît ». Refonder l’Etat congolais n’a jamais été une urgence comme aujourd’hui. Pourquoi ne pas attendre l’après élections de 2011 pour traiter de la question des retournés ? Sans Etat de droit pour traiter d’une question de souveraineté comme celle des refugiés ou des retournés, la R.D. Congo avalera des couleuvres jusqu’à se faire mal, très mal.
©Beni-Lubero Online





