





Pour le cas de Butembo en particulier, et de Beni-Lubero en général, les armes qui y sèment la mort et qui devraient être retirées de la circulation sont celles des Fardc, et surtout les Fardc issus du CNDP qui jouent tantôt aux FDLR, tantôt aux Mai-Mai, et tantôt aux ADF/NALU. Tous les groupes Mai-Mai qui opéraient à Beni-Lubero avaient été soient démobilisés soient intégrés dans l’armée nationale ou la police nationale. Depuis l’arrivée des Fardc issus du CNDP dans la région de Beni-Lubero, la violence s’est intensifiée comme jamais pendant les 14 années de guerre d’agression. Les civils sans défense sont tués comme des mouches au quotidien par des militaires et on n’a jamais entendu parler des civils armés ou des groupes armés qui opéreraient toujours dans la région de Beni-Lubero. Au contraire, chaque fois que les civils attrapent un bandit militaire, ils lui ravissent son arme, appellent la police à qui ils remettent l’arme de la mort gratuitement. C’est à ces civils épris de paix qu’il faut donner des primes de 50 US$.
Aussi combien de fois la société civile n’a-t-elle pas fait des memoranda aux autorités compétentes pour leur demander de punir les militaires qui se distinguent par toutes sortes des crimes et de muter leurs commandants qui laissent faire les crimes dans toute impunité. Bref, les armes de la mort à Beni-Lubero sont celles de l’armée régulière et de la police nationale. Pour pacifier Beni-Lubero, ce sont ces armes-là qu’il faut retirer de la circulation. Désarmer l’armée et la police pour ramener la paix à Beni-Lubero. Comme à l’époque des ancêtres, les chiens s’occuperaient mieux de la securité des villes et des villages !
Deux Fardc font la garde devant l’Hemicycle des parlementaires de Furu
Quand on parle aux militaires et aux policiers sur les voies et moyens d’arrêter les crimes commis par leurs camarades, la plupart disent que les crimes de leurs camarades sont consécutifs aux détournements répétitifs de leur solde par leurs hiérarchies respectives. D’après ces derniers si les militaires étaient tous bien payés, il y aurait moins de crimes et des vols dans la région de Beni-Lubero. Cette piste de solution comme beaucoup d’autres n’a jamais été essayée. Aussi parmi les milliers des développeurs qui se ruent sur le Nord-Kivu, c’est curieux qu’il n’y ait pas un seul qui finance le secteur de la securité, en se chargeant par exemple, de la paie des militaires ?
Tous ces témoignages de terrain démontrent que le Parec se trompe de cible et que le Katanga n’est pas le Nord-Kivu où la violence n’est pas une œuvre des bandits occasionnels mais un outil politique conçu pour une mission bien déterminée. C’est pourquoi, si le Parec veut servir à la pacification de Beni-Lubero, il doit bien identifier les acteurs de la violence à désarmer. Les populations civiles sont des victimes et ne devraient donc pas être importunés en leur demandant de fournir les armes qui les agressent.
Pour pacifier Beni-Lubero, le Parec ferait du bon travail en désarmant, par exemple, les militaires, les policiers contre 50 $. Les Jeunes patriotes de Furu qui ont déjà saisis et remis aux autorités compétentes plusieurs armes des militaires bandits, méritent aussi un bon cadeau du Parec, car ils ont souvent réussi à retirer pendant quelques heures une arme de la mort de la circulation. Si cette arme revient tuer dans les rues de Butembo, c’est moins la faute des civils que celle de l’hiérarchie militaire.
Les observateurs ne sont donc pas surpris qu’en 3 jours de campagne ( du 13 au 16 octobre ) aucune arme n’ait été remise au Parec qui a établi le lieu de ramassage dans la cour de l’Ecole Primaire Tsaka Tsaka.
Les appels faits sur toutes les radios de la ville et du haut de micros de la caravane motorisée, les numéros de téléphone qui ont été donnés au public pour la discrétion du dépôt d’une arme de la mort, peuvent ainsi s’adresser à un faux public.
Avec le même fonds, si le Parec payait la solde des militaires de la ville aux heures du soir, c’est-à-dire entre 19 et Minuit, il est possible que ce soir là soit paisible, sans crimes, sans vols, etc.
Pour aider les civils à se défendre contre les armes des militaires, c’est le contraire qui se ferait, à savoir, armer les civils pour dissuader les militaires à les abattre comme des mouches.
Pendant que le Parec poursuit sa campagne de ramassage d’armes, cinq militaires armés ont attaqué dans la nuit du 13 au 14 octobre 2010, le domicile de Mr MUHINDO, taximan de son état, marié, et père d’un enfant, habitant la Cellule Vishika, au Quartier Kalemire. Pendant l’opération, les assaillants ont ravi une somme importante d’argent avant de poignarder ce jeune papa à la clavicule. La victime laissée pour mort, lutte entre la vie et la mort dans un centre hospitalier de la place.
Mr Je T’AIME, voisin de Mr Muhindo, n’a pas été épargné. Son domicile a été pillé avant que les assaillants ne lui assènent un coup de poignard dans la clavicule.
Un troisième voisin dont on tait le nom pour protéger l’honneur de sa famille, était poignardé au dos. Les assaillants l’avaient surpris entrain de téléphoner à la police. Pour montrer qu’ils n’avaient pas peur de la police que Monsieur avait appelé au secours, deux de ses assaillants ont violé son épouse pendant que les trois autres le torturaient.
Ailleurs au cours de la même soirée, à Rutshuru où le Parec du pasteur Mulunda a déjà ramassé les armes, un papa Nande, habitant Katiguru a été fusillé à son domicile par des militaires armés qui ont par la suite pillé son domicile de tous les biens de grande valeur marchande.
Toujours en Territoire de Rutshuru, cité de Kiwanja, 4 femmes Nande ont été violentées sexuellement par un groupe des militaires au Quartier KIRUGHO. C’était le 14 octobre, le lendemain de la marche mondiale des femmes à Bukavu. On peut déjà percevoir les limites d’un défilé mondial pour mettre fin à violence entretenue au Nord-Kivu et ailleurs comme un instrument politique de conquête territoriale. Ces nièmes victimes de la violence sexuelle au Nord-Kivu luttent entre la vie et la mort dans un centre hospitalier de la place.
Dans le territoire de Walikale, aucun de 500 ménages retournés du Rwanda n’a été capable de donner le nom de son village d’origine voire d’une colline proche de son village d’origine. Devant ce fait de non recevoir par les autochtones, le Parec a promis s’investir dans le dossier pour trouver un lieu d’accueil pour ces 500 ménages des retournés du Rwanda quelque part en R.D.Congo.
Du Rwanda, on apprend que les candidats pour le retour au Congo ne sont pas nombreux et volontaires. Parmi les recrutés, pour la plupart des Hutu rwandais, les promesses mirobolantes d’une vie meilleure en R.D.Congo, le pays où coulent le lait et le miel, ne seraient pas convaincantes. Certains recrus craindraient d’être tuer au Congo pour que les Tutsi s’accaparent de leurs terres laissées au Rwanda. Si cette information se confirmait, on voit que la méfiance règne de deux côtés de la frontière et que le projet est imposé d’en haut aux retournés. Devant les premières difficultés de la vie au Congo, certains exigeraient même qu’on les ramène au Rwanda qu’ils connaissent mieux. Si la phase militaire du projet n’a pas rencontré de difficulté, celle des populations civiles n’est pas facile !
Compilation des correspondances de Walikale, Rutshuru, Kiwanja, et Butembo
©Beni-Lubero Online





